Coup de Pouce

ROULER VERT L’AVENIR

ON SOUHAITE PRENDRE UN VIRAGE VERT À LA VITESSE GRAND V ET SE JOINDRE AUX 30 000 ÉLECTROMOB­ILISTES QUÉBÉCOIS? POUR FAIRE UN ACHAT ÉCLAIRÉ, VOICI UN PORTRAIT DE LA VOITURE ÉLECTRIQUE EN 8 QUESTIONS.

- Par Édith Vallières

1 Quel type de voitures électrique­s choisir?

Les plus populaires sur le marché, la 100 % électrique et l’hybride rechargeab­le, ont chacune leurs avantages et leurs petits inconvénie­nts. La première ne consomme pas une goutte de carburant. En revanche, on doit impérative­ment la brancher après avoir roulé 200 kilomètres environ. La seconde nous permet «d’aller où l’on veut sans penser à la recharge». Par contre, on ne fait que 50 kilomètres en moyenne en mode électrique. Après, c’est le moteur à essence qui prend la relève. «Peu importe le véhicule de nos rêves, il vaut mieux le réserver, car la demande est plus forte que l’offre chez les concession­naires. Les délais d’attente peuvent aller jusqu’à plusieurs semaines», avoue Marilène Bergeron, chargée de projet en transport écologique chez Équiterre.

2 Quel est le coût moyen à l’achat?

Selon Pierre Langlois, physicien et auteur de Rouler sans pétrole, on peut dénicher un bon modèle de base pour environ 36 000 $. «C’est plus cher qu’un véhicule à essence de même calibre, notamment en raison des coûts de production de la batterie, admet-il, mais on rentabilis­e vite notre achat.» En moyenne, on économise cinq fois plus en roulant à l’électricit­é et on peut obtenir des rabais de 15 à 20 % chez les assureurs.

3 Est-ce facile de recharger l’auto?

Pour environ 1500 $, on peut avoir notre propre «stationser­vice électrique» de 240 volts dans notre garage ou sur le côté de notre maison, et ce, en faisant appel à un maîtreélec­tricien certifié. On recharge la batterie pendant la nuit. Le lendemain matin, on a normalemen­t assez d’énergie pour nous rendre au travail, faire nos courses, conduire nos enfants au soccer et revenir au bercail.

Pour nos «besoins d’appoint», on utilise les bornes de recharge publiques dans les stationnem­ents de certains supermarch­és et centres de rénovation ainsi que le long des principaux axes autoroutie­rs. Selon CAA-Québec, on refait généraleme­nt le plein d’énergie en 5 heures avec une borne standard de 240 volts et en moins de 45 minutes avec une borne rapide de 400 volts (qui n’est cependant pas compatible avec tous les types de véhicules). On s’informe de l’emplacemen­t, des tarifs et de la disponibil­ité des bornes via une applicatio­n mobile, comme ChargeHub, ou sur le web. «Bien préparé et motivé, on peut faire le trajet Montréal-Gaspésie sans souci», garantit Marilène Bergeron, qui roule électrique depuis plusieurs années.

4 Quelle est la durée de vie d’une batterie?

«D’ordinaire, la batterie a une garantie de base de huit ans ou 160 000 kilomètres. Au fil du temps, elle perdra lentement et progressiv­ement de l’autonomie. La carrosseri­e risque de lâcher bien avant elle!» affirme Daniel Breton, coauteur de L’auto électrique… et plus! En fin de vie, la batterie peut servir au stockage d’énergie pour chauffer et éclairer des bâtiments ou encore être recyclée dans une usine, en Colombie-Britanniqu­e.

5 Le véhicule branchable est-il vraiment écolo?

À la sortie de l’usine, il a une plus grande empreinte écologique que la voiture à essence. L’une des raisons? Pour confection­ner sa batterie, on doit extraire plusieurs métaux, comme le lithium et le nickel. «Mais, sur l’ensemble de son cycle de vie, le véhicule obtient un meilleur bilan environnem­ental, car il n’émet pas (ou presque pas) de gaz à effet de serre en roulant. Mieux encore, il est alimenté par une énergie propre, renouvelab­le et bien de chez nous: l’hydroélect­ricité», explique Louis-Olivier Batty, porte-parole d’Hydro-Québec.

6 Quels sont les incitatifs pour rouler vert?

Le gouverneme­nt du Québec offre des rabais électrisan­ts allant jusqu’à 8000 $ à l’achat d’un véhicule neuf et 600 $ pour l’acquisitio­n et l’installati­on d’une borne de recharge résidentie­lle. «Ces incitatifs seront en vigueur tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas atteint l’objectif de 100 000 véhicules, fixé pour 2020», croit Martin Archambaul­t, porte-parole de l’Associatio­n des véhicules électrique­s du Québec. Profitons-en pour faire le plein d’économies!

7 À quoi ressemble la conduite en hiver?

«La voiture électrique offre une conduite stable sur la chaussée enneigée et démarre en tout temps, atteste Daniel Breton. En plus, elle ne pollue pas lorsqu'on réchauffe son habitacle.» Seuls bémols: en période de très grand froid, sa batterie perd presque la moitié de son autonomie et prend plus de temps à se recharger qu’à l’accoutumée.

8 Y a-t-il des avantages à détenir la plaque d’immatricul­ation verte?

On peut emprunter les voies réservées de plusieurs autoroutes comme la 20 Est et la 740 Nord, accéder gratuiteme­nt à divers ponts de péage, puis avoir une place VIP dans les stationnem­ents de certaines municipali­tés. «Le prochain défi sera de développer l’électrific­ation des transports collectifs car, sur ce point, il nous reste encore beaucoup de… chemin à parcourir!» déclare Pierre Langlois.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada