PRESSION, MON AMIE
QUE CE SOIT POUR UN ENTRETIEN D’EMBAUCHE OU UN DISCOURS DEVANT PUBLIC, ON SOUHAITE TOUS PERFORMER SOUS PRESSION. DEUX JEUNES PROFESSIONNELS AMBITIEUX NOUS DÉVOILENT LEURS TRUCS POUR NE PAS STRESSER… FACE AU STRESS.
« La vie, c’est parfois un freak show. Alors, chaque fois que je dois entrer en ondes, je me dis: “Go, go, go, the show must go on!”», nous apprend l’animatrice télé Joanie Gonthier.
Comme plusieurs, la pétillante brunette de 30 ans, notamment connue pour avoir fait la pluie et le beau temps à Salut, bonjour!, vit du stress au boulot. Elle en manifeste tous les symptômes physiques: mains moites, estomac noué, jambes tremblantes…
Tout cela a un prix: près de 70 % des travailleurs canadiens ont affirmé que leur santé mentale a été affectée par leur emploi en 2017, selon une enquête de la firme Morneau Shepell. «À
long terme, l’accumulation de stress peut conduire à un surmenage, à une dépression ou à des troubles anxieux sévères», précise le psychologue Francis Lemay.
Alors comment Joanie s’y prend-elle pour livrer la marchandise malgré la pression? Elle fait du stress son ami. Elle compare la gestion des émotions à une discipline olympique: il faut fortifier son mental et développer une bonne hygiène de vie si l’on veut monter sur une des marches du podium de la performance.
La coach de vie Elsa Lamontagne l’admet: «Un stress bien contrôlé devient une source d’énergie considérable. Souvent, il nous permet d’atteindre le flow, un état dans lequel on est totalement inspiré, productif et inébranlable.» S’ACTIVER AVEC ZÉNITUDE Comme Joanie, Elvis Grahovic tente d’accéder au flow. Après des études en droit qui lui «faisaient faire du mauvais sang», ce vingtenaire est maintenant chargé de cours à l’Université de Sherbrooke. Il discourt devant des étudiants qui ont parfois le double de son âge: «Je pourrais paniquer devant l’ampleur de la tâche, mais non! Je mise sur ce sur quoi j’ai le plus de pouvoir, la préparation de mes cours, et je fonce.»
Lorsque la pression atteint son paroxysme, il se tourne vers le sport. Il pratique l’escalade, la natation et la marche en montagne trois ou quatre fois par semaine. «L’activité physique aère l’organisme, libère des endorphines et améliore le sommeil, essentiel à une bonne concentration», déclare Francis Lemay.
DÉCROCHER EN PAIX
Pour développer une relation saine avec le stress, Elvis souligne aussi l’importance de décrocher: «Je pratique la méditation pleine conscience en respirant profondément. C’est important d’accueillir les émotions et les pensées anxiogènes. Si on les repousse, elles reviennent sous une autre forme, encore plus corrosive, et cela est contre-productif.»
Quant à Joanie, elle trouve la paix intérieure dans son condo après une journée de dur labeur. Sous la couette, elle met ses pensées sur pause pour pratiquer des activités qui l’enracinent: lire, chanter, regarder un film... «Je me dis que demain est un autre jour et qu’il sera moins stressant, car je deviens progressivement une meilleure version de moi-même.» Soit une Nadia Comaneci de la télé!
«PLUS ON MAÎTRISE NOTRE CHAMP D’EXPERTISE, PLUS ON AUGMENTE NOTRE RÉSISTANCE À LA PRESSION ET MOINS ON RISQUE DE FAIRE DES ERREURS EN SITUATION DE STRESS.» Edward Hallowell, psychiatre et auteur de Shine: Using brain science to get the best from your people