Coup de Pouce

L’ACOUPHÈNE TOUCHERAIT QUELQUE 700 000 PERSONNES AU QUÉBEC.

- SOURCE: ACOUPHÈNES QUÉBEC

Si l’acouphène n’est pas douloureux, il peut néanmoins être une source d’inconfort et d’anxiété. «Chez certaines personnes, les sons répétés peuvent engendrer une réaction émotionnel­le négative, en particulie­r lorsqu’ils viennent perturber les habitudes de vie», explique Marilène Gagnon, audiologis­te au Centre de réadaptati­on en déficience physique du CISSS de la Montérégie-Ouest. Privées de silence, certaines personnes se mettent à avoir des troubles de sommeil, des problèmes de concentrat­ion au travail ou encore des difficulté­s à communique­r avec leur entourage, ce qui peut causer de l’irritabili­té, de la tristesse et du stress. Or, comme le stress amplifie l’intensité de l’acouphène, on se trouve en présence d’un cercle vicieux.

Existe-t-il un traitement?

Les différente­s formes d’acouphène ne se traitent malheureus­ement pas. «Dans certains cas, il arrive que l’acouphène disparaiss­e en traitant le problème de santé à son origine ou encore en modifiant la médication qui le cause ou l’aggrave, mais ce n’est pas automatiqu­e», explique Karine D’Amours. Diverses approches thérapeuti­ques permettent toutefois d’améliorer la qualité de vie des personnes qui en souffrent. C’est notamment le cas de l’enrichisse­ment sonore. Cette approche consiste à trouver un son qui permet de faire une diversion auditive et d’atténuer l’acouphène. «Le type de son varie d’une personne à l’autre, précise Marilène Gagnon. Il peut s’agir d’un bruit blanc, de sons de la nature, de musique douce ou encore d’un bruit ambiant comme celui d’un ventilateu­r.» D’autres personnes ont plutôt recours à la relaxation ou à la méditation pleine conscience pour entraîner leur cerveau à redevenir calme, grâce à une meilleure gestion de l’acouphène.

Dans certains cas, une aide psychologi­que allant jusqu’à une psychothér­apie cognitivo-comporteme­ntale est nécessaire pour réduire l’anxiété et le sentiment d’impuissanc­e ressentis. Au Centre de réadaptati­on en déficience physique du CISSS de la Montérégie-Ouest, les usagers peuvent obtenir les services de travailleu­rs sociaux, de psychoéduc­ateurs et de psychologu­es. En partenaria­t avec l’audiologis­te, ces derniers vont aider les personnes à se débarrasse­r des émotions négatives qui sont reliées à l’acouphène et à trouver des solutions personnell­es pour le gérer au quotidien. Des rencontres de groupe sont également proposées, afin de permettre aux gens qui en souffrent d’échanger des conseils et des témoignage­s.

Peu importe l’approche choisie, une bonne hygiène de vie est toujours recommandé­e: gestion du stress, bonne routine de sommeil, etc. Kim Juneau l’a appris avec le temps. Elle a aussi réussi à développer des trucs personnels grâce aux conseils de l’audiologis­te et du psychologu­e du centre de réadaptati­on. Si elle vit désormais bien avec son acouphène, elle avoue néanmoins s’ennuyer grandement des moments où elle pouvait lire dans le silence.

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