Coup de Pouce

NOS JEUNES, QUE FONT-ILS SUR LE WEB?

QU’EST-CE QU’ILS REGARDENT? À QUELS JEUX JOUENT-ILS? QUELS SITES VISITENT-ILS? COMMENT ÉCOUTENT-ILS LEUR MUSIQUE? ON ÉTAIT CURIEUX, ALORS ON A INTERROGÉ TROIS JEUNES BIEN DE LEUR TEMPS!

- Par Isabelle Bergeron

Julien Garceau | 9 ANS

Il jette parfois un oeil par-dessus l’épaule de sa mère pour voir ce qu’elle regarde sur Facebook, mais Julien n’a pas de compte à son nom. Ni sur aucune autre plateforme d’ailleurs. Son truc à lui: YouTube. «J’aime regarder Yes Man Challenge (des gens qui se donnent pour défi de dire oui à tout pendant 24 heures), et des youtubeurs qui jouent, surtout à Fortnite.»

Parmi ses préférés, Lavana, Furious Jumper, Michou… «J’aime vraiment beaucoup Michou, parce qu’il me fait beaucoup rire!» Avis aux néophytes, Michou est un jeune youtubeur de 17 ans, originaire de l’Alberta et fan de Fortnite Battle Royale. Il y a plus de 2 millions d’abonnés qui le suivent! «J’apprends des trucs quand je regarde d’autres personnes jouer», dit Julien, aussi fervent des jeux Brawlhalla, Fifa 19 et Madden NFL 19. Au fait, Julien n’est pas qu’un sportif par procuratio­n! Il joue pour vrai au baseball, au soccer, adore aussi le football et est un nageur aguerri.

Visite-t-il certains sites internet en particulie­r? Pas vraiment. Pour le moment du moins. En revanche, Spotify, il connaît bien et se sert de la plateforme pour écouter la musique qu’il aime: Katy Perry, Queen…

Bien qu’il aimerait avoir plus de temps pour jouer et regarder YouTube, Julien doit «se contenter» des week-ends pour le faire. La semaine, c’est interdit. «À moins que j’accumule assez de billes en faisant différents travaux, comme faire mon lit, aider ma mère, etc., ce qui me donne le droit de jouer un peu un soir de semaine.» Et c’est juste, à ton avis? «Ouin», répond-il, mi-convaincu. Et combien de temps le jeune homme passe-t-il devant l’écran par semaine? De 7 à 10 heures.

SON CONSEIL À SES PARENTS:

«Mes parents devraient me laisser jouer davantage, dit Julien. Ils doivent comprendre que c’est éducatif pour moi. Ça m’aide à devenir meilleur, plus habile. Et j’ai besoin de ça si je veux devenir un développeu­r de jeux vidéos, un jour!»

Sandrine Bergeron Routhier | 19 ANS

«À cause de mes études en graphisme, j’aime beaucoup Pinterest. Je l’utilise pour voir ce qui se fait en graphisme, pour m’inspirer dans mes projets. Pour les mêmes raisons, j’utilise aussi Behance (NDLR: Behance est une plateforme où les artistes en arts visuels publient leurs réalisatio­ns)», explique la jeune femme. Et pour se divertir, Netflix (Sandrine n’a pas de téléviseur) et Spotify font le travail.

Aussi mannequin, Sandrine se sert d’Instagram un peu comme d’un portfolio tandis que, même si elle a un compte Facebook, elle va rarement sur sa page et publie encore moins. «Je ne suis vraiment pas la plus active sur les réseaux sociaux, dit-elle. Je connais bien des gens dans le milieu du mannequina­t pour qui l’image est bien plus importante qu’elle ne l’est pour moi et qui sont constammen­t en train de poster des affaires.»

La jeune femme admet toutefois trimbaler son téléphone intelligen­t presque partout où elle va, même à la salle de bains! Chaque jour, Sandrine va fureter un peu sur Instagram et utilise Messenger comme principal mode de communicat­ion, mais révèle peu d’elle-même sur les réseaux sociaux en général. Elle estime y passer de trois à quatre heures par jour. «Je ne vois pas l’intérêt d’étaler ma vie privée sur la place publique, mais je vois des gens dont la vie semble tourner autour de cette idée.»

Le rapport que Sandrine a avec les technologi­es de communicat­ion a tout l’air d’être sain et lucide. «À bien y penser, je crois que c’est grâce à mes parents. Ils m’ont mise en garde, notamment contre les dangers de publier n’importe quoi, n’importe où.»

SON CONSEIL À SES PARENTS:

«Mes parents se sont créé un compte Instagram pour pouvoir m’espionner! Parents, ne faites pas ça! On s’en rend compte, vous savez!»

« Je ne vois pas l’intérêt de publier de ce que (internet) est pratique pour rester en contact avec les amis.» – ROSE ARSENAULT

Rose Arsenault | 13 ANS

«Ma génération a vraiment grandi avec l’internet», dit Rose. Être «branchée» va donc de soi pour la jeune fille. Elle a un téléphone intelligen­t depuis l’hiver dernier et s’en sert essentiell­ement pour texter ses amis, mais aussi pour consulter Facebook, Instagram et

Snapchat où elle a ses propres comptes.

Rose juge toutefois que son utilisatio­n des réseaux sociaux est plutôt modérée. «Je m’en sers pour regarder ce que les autres postent, mais je ne suis pas très active de mon côté. Je publie rarement des choses.» Les réseaux sociaux lui servent donc surtout à «suivre» les autres, ce qu’ils font, ce dont on parle, l’air du temps, quoi! Cela dit, elle ne «suit» personne en particulie­r sur YouTube, qu’elle visite quand même à l’occasion. «Je m’intéresse à tout, dit Rose. Je regarde des reportages, des vidéos drôles, etc.»

Le jeu n'est pas vraiment son dada cependant. «J’ai neuf jeux sur mon téléphone intelligen­t, mais je ne joue jamais.» Quant à la musique, elle en télécharge en format MP3 via une applicatio­n sur son téléphone.

Croit-elle que les jeunes de son âge ont le nez trop collé à leur téléphone et pas assez sur ce qui les entoure? «Il y en a certains, oui, mais pas vraiment dans mon entourage», répond-elle. Pour Rose, la technologi­e actuelle constitue essentiell­ement un canal de communicat­ion: «Chaque jour, j’ai une dizaine d’amis qui me textent!» lance-t-elle. Impossible, donc, de vivre sans. Et de toute façon, Rose croit que son usage des réseaux sociaux et de l’internet en général est tout à fait équilibré. Elle estime y consacrer trois heures et demie par jour maximum. «Je ne vois pas l’intérêt de publier des photos de ce que je mange, dit-elle. Mais c’est pratique pour rester en contact avec les amis.»

SON CONSEIL À SES PARENTS:

«Franchemen­t, je n’ai pas vraiment de conseil à leur donner. Mes parents savent utiliser les réseaux sociaux et me disent de faire attention à l’emploi que j’en fais. Comme ils me font confiance, ils n’ont pas besoin de surveiller gestes.»• mes faits et

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