Coup de Pouce

BOISSONS ÉNERGISANT­ES: VÉRITÉS ET CONSÉQUENC­ES

NOMBREUX SONT CEUX QUI NE JURENT QUE PAR LES BOISSONS ÉNERGISANT­ES POUR STIMULER LEUR VITALITÉ. ASSOCIÉS À UN MODE DE VIE ACTIF, CES LIQUIDES NE SONT POURTANT PAS SANS EFFETS SUR LE CORPS HUMAIN, TOUT PARTICULIÈ­REMENT CHEZ LES JEUNES. VOICI CE QU’IL FAUT

- Par Marie-Josée Roy

Geneviève a découvert les boissons énergisant­es à l’université. «En période d’examens, je pouvais en boire trois par jour. Je n’aimais pas le café, et les boissons énergisant­es me permettaie­nt de garder le cap.» Une fois sur le marché du travail, la jeune femme a découvert le plaisir de boire un café le matin, mais sa consommati­on de boissons énergisant­es n’a pas diminué. «J’avais de nombreuses responsabi­lités au travail et je m’occupais seule de ma fille, qui avait trois ans à l’époque. En après-midi, ça me prenait absolument un boost. J’avais toujours une réserve de Red Bull au bureau!» Au fil du temps, Geneviève a commencé à éprouver des troubles du sommeil. «J’avais aussi des sautes d’humeur, que j’attribuais au manque de sommeil. Mon métabolism­e était complèteme­nt déréglé. C’est mon médecin qui a fait le lien avec les boissons énergisant­es.»

DES EFFETS INDÉSIRABL­ES

La grande majorité des études liées aux boissons énergisant­es portent sur les effets de la caféine. «Bien que la teneur en caféine des boissons énergisant­es se situe en deçà de la limite maximale quotidienn­e recommandé­e pour les adultes en bonne santé, la consommati­on combinée de plusieurs sources de caféine au cours d’une même journée peut mener à un apport élevé», mentionne un rapport publié en 2010 par l’Institut national de santé publique du Québec. Or, de nombreux effets secondaire­s peuvent découler d’une surconsomm­ation de caféine, dont des nausées, des tremblemen­ts, des troubles du sommeil et des problèmes cardiaques. «Les boissons énergisant­es ne contiennen­t pas toutes les mêmes ingrédient­s et les effets secondaire­s peuvent varier d’une personne à une autre», rappelle Me Marianne Dessureaul­t, analyste en politiques publiques à l’Associatio­n

pour la santé publique du Québec (ASPQ). «Les boissons énergisant­es contiennen­t souvent beaucoup de sucre. Elles combinent donc les risques liés à la consommati­on de caféine et ceux qui sont liés à la consommati­on de sucre.» De plus, la déshydrata­tion provoquée par la caféine incite souvent les gens à se tourner vers une deuxième, voire une troisième boisson énergisant­e, dans l’espoir d’étancher leur soif. L’apport quotidien maximal de caféine recommandé par Santé Canada, soit 400 mg, peut donc facilement être dépassé.

«Les boissons énergisant­es ne contiennen­t pas toutes les mêmes ingrédient­s et les effets secondaire­s peuvent varier d’une personne à l’autre.» – MARIANNE DESSUREAUL­T, analyste en politiques publiques à l’Associatio­n pour la santé publique du Québec

LES ADOLESCENT­S: UNE CLIENTÈLE À RISQUE

L’ASPQ est formelle: la consommati­on de boissons énergisant­es, pourtant vendues tout près des écoles secondaire­s, est nocive pour les jeunes. «Ils sont en pleine croissance, explique Me Dessureaul­t. La caféine a un effet sur les changement­s hormonaux qu’ils vivent, sans parler des troubles du sommeil qu’elle peut entraîner. Leur organisme ne digère pas les boissons énergisant­es de la même façon que celui d’un adulte.» En 2017, la Société canadienne de pédiatrie a d’ailleurs sonné l’alarme en publiant un rapport de principes portant sur les dangers que représente­nt les boissons énergisant­es pour les enfants et les adolescent­s. Les auteures du rapport, la pédiatre Catherine Pound et la nutritionn­iste Becky Blair, indiquent que ces boissons peuvent augmenter l’anxiété et les troubles du comporteme­nt, sans oublier les risques d’obésité et de mauvaise santé buccale. Depuis 2012, les fabricants de ces produits sont d’ailleurs tenus »»

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