Coup de Pouce

IL ÉTAIT UNE FOIS LE CLITO…

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400 ans av. J.-C. Hippocrate et ses disciples soulagent leurs patientes par des massages thérapeuti­ques de la vulve. Le clitoris reste néanmoins un concept flou.

1559. La découverte du clitoris est revendiqué­e par un anatomiste italien, au nom joliment prédestiné de Colombo. L’organe est schématisé en entier; on lui reconnaît un pouvoir orgasmique formidable. Et comme on croit que le plaisir joue un rôle clé dans la reproducti­on, tout le monde est ravi de cette nouvelle qui assure de nombreux descendant­s.

1850. Fini la lune de miel. Alors que le phénomène de l’ovulation est mis en lumière, on comprend bien vite que le clitoris n’a aucun rôle reproducte­ur. L’imposteur est relégué aux oubliettes. Certains médecins prédisent même son éventuelle disparitio­n du corps humain.

1917. Défenseur phallique devant l’éternel, Freud ramène le clitoris à l’ordre du jour, mais pour mieux le traiter d'organe de plaisir de bas étage. Les femmes, les vraies, préfèrent l’orgasme vaginal. Sans commentair­es.

1950. Un groupe de sexologues américains dévoile que le clitoris est en réalité beaucoup plus sensible que les parois vaginales. Tiens, tiens…

1976. La chercheuse américaine Shere Hite annonce que le pénis ne serait pas au coeur de la jouissance féminine. Étrangemen­t (ou pas), ses conclusion­s sont mal accueillie­s par le public masculin. Croulant sous les lettres de menaces, elle finit par s’exiler en Allemagne.

1982. Coup de théâtre! Une étude scientifiq­ue popularise le célèbre point G. La planète s’enflamme et part en quête de ce nouvel eldorado de la jouissance féminine. Clitoridie­nne ou vaginale, il faut choisir son camp!

1998. Le clitoris reprend ses droits avec les premières études utilisant l’imagerie par résonance magnétique. On confirme son anatomie, sa taille réelle et, surtout, sa puissance orgasmique. Et vlan dans les dents, Freud! »»

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