3 QUESTIONS À Chrystine Brouillet
AVEC SON NOUVEAU ROMAN LES CIBLES, L’AUTEURE ABORDE LA QUESTION DE L’HOMOPHOBIE DE PLEIN FRONT. ELLE LIVRE UN ROMAN POLICIER TRISTEMENT ACTUEL, MAIS NÉCESSAIRE.
Vous êtes l’une des romancières les plus lues du Québec, mais ce statut d’auteure chouchou ne vient-il pas avec un trac ou une pression supplémentaire avant chaque parution? Oui, absolument. Je croyais naïvement qu’à force d’écrire, ce serait plus facile… mais ça ne l’est pas! Moi, j’écris depuis toujours dans le doute absolu. Si mon éditrice me disait que mon manuscrit ne convient pas, je mettrais tout à la poubelle sans discuter. La seule chose qui m’aide, quand même, c’est que je me dis que j’ai de l’expérience.
Avez-vous un rituel au moment de commencer un livre? Je travaille à peu près toujours de la même manière. Je choisis d’abord mon sujet. Ensuite, je fais de la recherche, je me documente et, s’il y a des gens à rencontrer, je les rencontre. Puis je fais le plan. J’essaie de le suivre mais, parfois, les personnages me font des surprises.
Les Cibles, c’est le 19e tome de votre série mettant en vedette Maud Graham. Est-ce que vous avez l’impression que ce personnage est devenu un prolongement de vous-même? Non, nous sommes très différentes, Maud et moi. Ce n’est pas mon alter ego, contrairement à ce que beaucoup croient. C’est plutôt une bonne amie. Quand je commence un nouveau Maud Graham, c’est comme si je retrouve quelqu’un que j’aime bien. Elle est beaucoup plus courageuse que moi. Je ne pourrais jamais faire ce métier-là, je suis beaucoup trop trouillarde! Par contre, on est gourmandes, toutes les deux.