Arrêter de crier
NE PAS CRIER CONTRE NOS ENFANTS QUAND ON EST À BOUT EST PLUS FACILE À DIRE QU’À FAIRE. CELA RELÈVE MÊME DE L’EXPLOIT. POURTANT, ON LE SAIT, PERDRE SON CALME EST RAREMENT EFFICACE POUR OBTENIR CE QUE L’ON VEUT. COMMENT ÉVITER DE S’ÉNERVER ET DE HAUSSER LE TON? CONSEILS DE PARENTS ET DE PROS.
Estime de soi, lien d’attachement, sentiment de sécurité, respect de l’autorité, confiance et respect: tous ces aspects, si importants pour le développement des enfants, sont ébranlés chez ceux qui se font crier après. «Quand on crie, on est en réaction, c’est une décharge émotionnelle, dit Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice. La spécialiste rappelle que l’abus verbal, lorsqu’il est répété et qu’il monte en intensité, peut ouvrir la porte au débordement… et aux abus physiques.
Même en situation de stress, de fatigue ou d’urgence, aucun parent ne souhaite perdre son calme et exploser. La meilleure façon de se contenir? Instaurer en amont un style d’éducation bienveillant qui répond à la fois aux besoins de base de l’enfant (dont les besoins affectifs) et à ceux d’encadrement. «Il faut être chaleureux et aimant tout en mettant des limites, explique Nadia Gagnier, psychologue. Personne ne peut atteindre l’équilibre parfait, mais il faut tenter de s’en approcher. Si l’on développe un style d’éducation dans lequel on offre du plaisir par de l’affection, du jeu, de l’attention, et de l’autorité par un encadrement bienveillant et des règles, l’enfant se sentira protégé et en sécurité. Et son estime personnelle sera bonne.»
Oui, mais… ce n’est pas toujours facile. Jannie Poirier, mère de quatre enfants âgés de 5 à 10 ans, a cessé de crier contre ses enfants lorsqu’elle a fait un peu d’introspection. «J’ai réalisé qu’il y avait un déséquilibre dans ma vie: je donnais trop aux autres, note la femme de 37 ans. Mes limites étaient atteintes rapidement et régulièrement.» En prenant du temps pour elle, en rechargeant ses batteries en faisant des choses qu’elle aime, elle a pris un peu de recul… et est devenue plus calme et plus posée devant les comportements et les agissements de son quatuor. Nadia Gagnier le confirme: «Si l’on se sent ressourcée, il y a plus de chances qu’on intervienne de façon rationnelle, ce qui n’est pas possible lorsqu’on est à terre.» »»