Coup de Pouce

PERSO

EN 2018, MON PLUS BEAU CADEAU NE SE TROUVAIT PAS DANS UNE BOÎTE SOUS LE SAPIN, MAIS DANS MON VENTRE.

- Par Joëlle Bergeron Illustrati­on: Marie-Eve Tremblay/Colagene.com/c

Noël le coeur léger

En fait, c’est en voyant les deux petites barres roses s’afficher sur le bâton que j’ai compris que mon cadeau se trouvait à l’intérieur de moi. Quelques jours avant Noël, j’avais pourtant fait un test qui s’était révélé négatif. Mais comme je suis d’ordinaire réglée comme une horloge et que je n'étais toujours pas menstruée, j’avais le sentiment qu’une boule de vie prenait forme dans mes entrailles. Le 24 au soir, ma mère, un peu sorcière, m’a d’ailleurs fait un commentair­e sur mon teint radieux. Je n’avais pourtant rien fait de spécial. J’agissais comme si la vie suivait son cours, »»

mais je savourais mon verre de vin, sachant que le prochain irait dans neuf mois ou plus encore! J’avais l’oeil pétillant (peut-être à cause du mousseux?) en regardant mon petit loup déballer ses cadeaux. J’avais le sentiment que, l’an prochain, un autre mini serait parmi nous.

Le lendemain matin, je me suis ruée à la pharmacie pour m’acheter un second test. Et cette fois-ci a été la bonne. J’ai fondu en larmes (de joie, bien sûr!) et je suis sortie annoncer la bonne nouvelle. Mon petit bonhomme de trois ans ne comprenait pas trop pourquoi maman pleurait et encore moins où se trouvait le bébé dont on lui parlait, mais il était heureux. C’est donc sur notre petit nuage de bonheur que nous avons filé vers la maison de la belle-famille pour notre deuxième soirée de célébratio­n. Là-bas, notre sourire étampé sur le visage nous a trahis. Impossible de cacher cette heureuse nouvelle qui a fait grimper l’indice de bonheur d’un cran.

Pour Dominique Grenier, c’est plutôt une demande en mariage inattendue qui est venue saupoudrer encore plus de magie sur un Noël déjà bien rempli. «D’ordinaire, on ouvre nos cadeaux le matin, mais en revenant de chez ses parents, le 24 au soir, mon chum a insisté pour qu’on déballe d’autres cadeaux, raconte-t-elle. Quand j’ai ouvert l’écrin, il s’est mis à genoux. Je me suis mise à rire et à pleurer en même temps. C’était maladroit, mais tellement parfait. Ça nous ressemblai­t.»

Même si le couple s’est couché le coeur léger, la nuit a été courte.

Selon la psychologu­e Rose-Marie Charest, on associe aisément Noël au bonheur. Et comme on a souvent envie d’en faire plus pour être en phase avec la frénésie et l’effervesce­nce ambiantes (davantage de paillettes, de clinquant et d’alcool!), il n’est pas surprenant que nos émotions s’emballent et s’exacerbent aussi.

«Cette période de l’année a tendance à jouer sur l’intensité des émotions, explique Mme Charest. Si la demande en mariage avait été faite un 8 novembre, probableme­nt que, des années plus tard, on ne se serait pas souvenu de la date, alors que Noël est un jour important. L’ambiance est déjà à la fête.»

Mais une fois la bonne nouvelle absorbée, on l’annonce comment? Estce que notre euphorie pourrait paraître ostentatoi­re aux yeux de ceux qui traversent une zone de turbulence­s?

«C’est sûr que si notre belle-soeur vient de faire une fausse couche, elle n’accueiller­a peut-être pas la nouvelle de notre grossesse avec grand bonheur, convient Mme Charest. Or il faut être authentiqu­e et être capable de dire ce qui nous arrive. On n’est pas obligée de s’épancher et d’en parler toute la soirée, par contre.»

Pour ma part, la gestation de notre mini a fort heureuseme­nt été soulignée dans la joie et l’allégresse. Idem pour Dominique qui n’a pu garder son secret bien longtemps. «Je voulais attendre que tout le monde soit là avant de le dire, alors j’ai tenté de camoufler mon jonc au milieu d’autres bagues, se remémoret-elle en riant. Mon stratagème n’a pas fonctionné bien longtemps!»

«Notre sourire étampé sur le visage nous a trahis. Impossible de cacher cette heureuse nouvelle cran.» qui a fait grimper l’indice de bonheur d’un

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