Coup de Pouce

FINANCE

NOVEMBRE EST ENTAMÉ ET L’ON N’A PAS ENCORE COMMENCÉ NOS ACHATS POUR LE TEMPS DES FÊTES? PARFAIT! AINSI, ON POURRA RÉFLÉCHIR À NOS DÉPENSES POUR NE PAS CROULER SOUS LES DETTES EN JANVIER. UN NOËL LÉGER POUR LE PORTEFEUIL­LE: C’EST POSSIBLE. SUIVEZ LE GUIDE.

- Par Nadine Descheneau­x

Un Noël sans stre$$

Le temps des fêtes nous permet de nous retrouver en famille. Et en 2020, ces réunions, même en petit groupe, seront particuliè­rement précieuses. «Je crois que les gens vont prendre conscience de la chance qu’on a de pouvoir visiter nos proches et de passer des moments avec eux. On sait que ce privilège peut nous être retiré du jour au lendemain, et ce, pour une période indétermin­ée», estime Vicky Payeur, créatrice du blogue Vivre avec moins et auteure du livre du même titre.

Mais voir moins de monde à la fois ne signifie pas que l’on fera moins de cadeaux! Bien sûr, l’idéal serait d’épargner un certain montant tous les mois en prévision des nombreuses dépenses qui nous attendent en décembre, mais si on ne l’a pas fait, il est encore possible de modifier nos habitudes pour fêter, l’esprit financier en paix.

RÉALISTE NE VEUT PAS DIRE TRISTE

«Mon meilleur truc est d’évaluer ses dépenses à venir en analysant celles de l’an dernier. Les cadeaux, la nourriture, l’hébergemen­t, les déplacemen­ts et l’alcool remplissen­t souvent les principaux postes de dépenses», propose Vicki Payeur. Cet exercice, la planificat­rice financière Camille Bourque le suggère aussi: «Ce comparatif permet d’entamer une réflexion sérieuse, de voir où l’on a tendance à dépasser nos limites et d’avoir une bonne idée du budget dont on aura besoin. Ensuite, on fait la prévision de toutes nos entrées d’argent d’ici Noël.»

En ayant ce tableau réaliste en main, on s’attèle à la tâche d’évaluer nos dépenses. On commence par dresser la longue liste des achats potentiels en attribuant un montant à chacun. On détaille au maximum. Au lieu d’écrire «cadeaux = 300 $», on inscrit le nom des personnes à qui on veut offrir un présent et on alloue un budget maximum à chacun. Finalement, on ne part pas immédiatem­ent au magasin armée de notre liste. On la laisse de côté un jour ou deux. «Ensuite, on la reprend et l’on repasse chacun des points. On élimine le superflu, on trouve de meilleures solutions», conseille Camille Bourque. Par exemple, au lieu d’acheter des verrines pour notre entrée, on les emprunte à nos proches. Notre créativité sera une alliée pour notre compte en banque. «On peut fabriquer soi-même un cadeau. Une bougie faite maison coûte environ 3 ou 4 $, alors qu’en magasin, on dépenserai­t 15 $ ou plus. Acheter un article d’occasion ouvre tout un éventail de possibilit­és aussi. On trouve des objets modernes à une fraction du prix», souligne Vicky Payeur.

«Il ne faut pas s’endetter pour offrir un présent. On ne devrait faire un cadeau que lorsqu’on en a les moyens. Ce n’est pas possible, cette année? Parlez-en à vos proches.»

− VICKY PAYEUR, créatrice du blogue Vivre avec moins et auteure du livre du même titre

RETARDER LES ACHATS

Pour mieux dépenser, la règle du double R, «réfléchir et retarder», est efficace. Freiner notre impulsivit­é d’achat prévient les mauvaises surprises en janvier. Décaler un achat de quelques jours est souvent suffisant pour réaliser qu’on n’en a pas réellement besoin. Même chose avec les soldes. «Quand on achète parce que c’est soldé, il ne s’agit probableme­nt pas d’un bien nécessaire!» rappelle Camille Bourque. Si l’on s’aperçoit du contraire, il sera toujours temps de revenir le chercher. Cette règle s’applique également aux achats en ligne. On met d’abord les articles dans le panier, et on attend quelques jours avant de conclure la transactio­n. L’achat d’un cadeau nous procure une montée d’adrénaline. On veut faire plaisir, et l’on a de la difficulté à ne pas succomber. Mais quand l’émotion se calme, on réfléchit mieux et l’on est plus terre à terre.

Pour prévenir les débordemen­ts, on conseille souvent de sortir de la banque le montant en argent comptant qu’on s’est fixé. Voir les billets disparaîtr­e rend l’expérience d’achat plus concrète. Cette année, avec les précaution­s sanitaires et l’incitation à payer par carte, on vire plutôt le montant en question dans un compte à part ou sur une carte de crédit prépayée.

«Acheter procure une sensation de plaisir. Notre cerveau, qui fonctionne beaucoup au présent, le recherche donc immédiatem­ent. Cependant, quand on est capable de se projeter un peu plus loin, on sait que le plaisir sera au rendez-vous, mais plus tard», explique Camille Bourque. C’est ainsi plus facile de se priver d’un resto ou d’une énième paire de chaussures quand on a pris le temps de réfléchir pour ne pas précipiter la dépense.

Puisque la réflexion semble être la clé pour alléger le poids des dépenses, en voici une dernière à laquelle revenir pour ne pas oublier nos bonnes intentions. Il s’agit d’une question, en fait: «Quel est notre souvenir de Noël le plus précieux?» Bien souvent, la réponse n’a aucun lien avec les sous et ne s’achète pas. Comme quoi «joyeux» ne rime pas toujours avec «coûteux».

TROP CASSÉE, CETTE ANNÉE?

«Il ne faut pas s’endetter pour offrir un présent. On ne devrait faire un cadeau que lorsqu’on en a les moyens. Ce n’est pas possible, cette année? Parlez-en à vos proches. “Cette année a été assez difficile financière­ment, je proposerai­s que…” et trouvez de nouvelles façons de faire plaisir», suggère Vicky Payeur. Qui sait si notre propositio­n ne sera pas la bienvenue, si elle ne permettra pas à tout le monde de mieux respirer. L’important, c’est d’être ensemble. Et ça, ça n’a pas de

prix, on l’a tous appris!

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