L’AUTOPARDON, par où commencer?
SELON LA PSYCHOLOGUE JOSÉE JACQUES, L’AUTOPARDON EST UN CHEMINEMENT QUI VARIE EN FONCTION DE CHAQUE PERSONNE ET DE CHAQUE SITUATION. MAIS IL Y A TOUT DE MÊME QUELQUES FAÇONS D’Y ARRIVER (APRÈS AVOIR ADMIS SON ERREUR, ÉVIDEMMENT).
Reconnaître ce que l’on ressent
Est-ce de la colère, de la déception, de la honte, de la tristesse, de la culpabilité? On accueille les émotions sans y résister, sans tenter de les rationaliser et sans se juger. «Se pardonner implique d’admettre que l’on souffre à cause d’une situation», indique Josée Jacques.
Faire preuve de bienveillance envers soi-même
On doit pour ça remplacer l’autocritique par l’autocompassion. «On est souvent beaucoup plus exigeantes envers nous-mêmes qu’envers les autres, fait remarquer Josée Jacques. Il faut apprendre à se parler et à se réconforter comme on le ferait avec un bon ami.»
Assumer ses faiblesses
Se pardonner, c’est reconnaître qu’on est humain, donc qu’on a des faiblesses, des défauts, des souffrances et des limites. «Il est impératif de se donner le droit d’être ce qu’on ne veut pas être avant d’arriver à être ce qu’on veut être», répète souvent Lise Bourbeau. «Le fait d’avoir intimidé des gens au secondaire ne fait pas de moi un monstre, mentionne Myriam. J’ai compris que j’avais développé ce mécanisme de défense après m’être fait moimême intimider.»
Être patient
Il est tout à fait normal d’espérer se débarrasser au plus vite des émotions et pensées négatives liées à son erreur, mais ce n’est pas toujours possible. «C’est correct si l’autopardon est plus long que prévu, rassure Lise Bourbeau. Il faut se donner le temps et ne pas forcer les choses.» Dix ans après le suicide de sa tante, Geneviève s’en voulait encore. «C’est en en parlant avec ma mère que j’ai su que ma soeur et elle aussi se sentaient coupables pour d’autres raisons, se souvient-elle. J’ai alors réalisé que nous ne sommes pas responsables des actions des autres, et j’ai finalement pu faire la paix avec tout ça.»
En tirer une leçon
Au lieu de ruminer le passé, on veille à éviter de répéter le même genre d’erreur en posant des gestes davantage en accord avec nos valeurs. «J’ai agi à l’encontre de ce que je suis et j’ai bien l’intention de ne plus refaire ça», avance Isabelle. Le psychologue Robert D. Enright ajoute que l’autopardon n’est pas un chèque en blanc pour répéter une sottise. «Il permet de se réconcilier avec son humanité en réparant les torts que l’on a causés», précise-t-il. Myriam a quant à elle profité de sa réflexion sur son comportement de l’époque pour améliorer ses relations interpersonnelles. «Lorsque je suis en conflit avec quelqu’un, je suis toujours aussi prompte et sensible. Ça fait partie de moi. Mais je fais attention de ne pas l’attaquer.»
Aller chercher de l’aide professionnelle
Si l’on ne réussit pas à se pardonner un comportement, on consulte un ou une psychologue ou psychothérapeute.
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