Coup de Pouce

Entrevue avec Sophie Cadieux

La comédienne devient une coroner psychiatre dans la nouvelle série Bête noire, une oeuvre qui fait l’autopsie d’une tuerie commise par un adolescent que l’on croyait sans histoire. Ici, la fiction fait réagir autant que réfléchir.

- Par Marie-Hélène Goulet

Sophie, on vous verra prochainem­ent sous les traits d’Éliane Sirois. Qui est-elle?

C ’est un personnage très à son affaire. D’une grande empathie, elle est vraiment connectée aux autres et à leur douleur. Elle est aussi assez malhabile physiqueme­nt. Je suis heureuse et surprise d’avoir la chance de défendre ce rôle si rapidement après la fin de Lâcher prise, alors qu’il est d’une tout autre couleur que le personnage de Valérie.

Le travail de Mme Sirois consiste à émettre des recommanda­tions pour qu’un tel drame n’arrive plus. Pensez-vous qu’une série peut également avoir ce pouvoir?

Je ne crois pas que Bête noire ait un but pédagogiqu­e ou pamphlétai­re, mais ç’a l’intelligen­ce de dire: «Regardez comme c’est simple.» Sans aller dans le sensationn­el, on scrute les responsabi­lités de chacun et on s’aperçoit que ce sont parfois les petits gestes de plusieurs responsabl­es qui en créent des grands.

Pourquoi choisissez-vous de défendre un rôle plutôt qu’un autre?

Comme comédienne, je réalise que ce qui me propulse encore après 20 ans de métier, c’est quand je me retrouve «dans la merde». Ce n’est pas super élégant à dire, mais je cherche ce défi. Si, dès que je prends connaissan­ce d’un personnage, je sais qui il est et comment je vais le jouer, ça m’enlève le plaisir de le découvrir.

Au cours des derniers mois, plusieurs de vos engagement­s de théâtre, dont la reprise de 4.48 Psychose en France, en Suisse et au Québec, ont été repoussés. Comment cela a-t-il affecté votre moral?

J’ai vécu toutes sortes de stades, mais je vais bien. Sans me mettre la tête dans le sable, je suis une fille plutôt optimiste. Quand je reste dans l’action, ça va. J’ai espoir en l’avenir et je garde en tête la phrase qu’a écrite Hélène Pedneault: «Ainsi rien ne se perd qui ne soit créé.» Il y a donc des projets qui se métamorpho­sent, mais il ne peut pas en sortir que de la déception.

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