Le désir sous tous ses angles
Dans son nouvel essai, la sexologue Sylvie Lavallée traite de désir: celui qui a déserté, celui qui crée un déséquilibre dans la relation ou encore celui qui envahit.
À qui s'adresse votre livre?
Tout le monde peut «désirer»: homme, femme, non-binaire, célibataire, etc. Je n’ai pas la prétention de tout savoir, mais c’est une thématique qui revient souvent dans ma pratique. Dans le livre, je donne beaucoup d’exemples et d’exercices pour rendre ça le plus concret possible. C’est comme si j’ouvrais la porte de mon bureau. Comme le désir est souvent très fort en début de relation, on tient pour acquis qu’il sera toujours là. Comment le cultiver pour ne pas qu’il s’essouffle?
Quand on habite ensemble, on gère une domesticité: il y a des tâches à faire, des comptes à payer, des enfants dont il faut s’occuper. L’intimité se dilue, sauf si l’on préserve la séduction. Il y a des gens qui ne se voient plus nus, qui ne s’embrassent plus. Le danger est de se dire: «Ce n’est pas grave si l’on n’a pas envie ce soir, on habite ensemble, on se reprendra.» Et là, on remet ça aux calendes grecques. Certains pensent que le désir va de soi, que c’est comme respirer et digérer. C’est vrai que c’est une immense source de vitalité et une pulsion de vie, mais il faut l’entretenir. Au fil du temps, les gens comprennent qu’ils ont une responsabilité.
Comment vont les couples?
C’est une période très difficile moralement, et l’imprévisibilité constante nous déstabilise. Au moins, notre désir, nous en sommes rois et maîtres, et il peut s’exprimer bien après le couvre-feu! Aussi bien en profiter.
Désirez-vous désirer? L’indiscipline du désir, par Sylvie Lavallée, Robert Laffont, 320 p., 29,95 $.