Coup de Pouce

Déjouer les effets de la préménopau­se

- Par Jessica Dostie

Sujet tabou, la préménopau­se? Et comment! Au-delà des caractéris­tiques bouffées de chaleur, les moins chanceuses seront susceptibl­es d'éprouver jusqu'à une trentaine de symptômes tous moins sexy les uns que les autres, de la sécheresse cutanée à l’acné, en passant par l’alopécie et la fragilisat­ion des ongles. Regard sur cette phase de transition.

Passage obligé, la préménopau­se (ou périménopa­use) débarque sans crier gare avec son lot de symptômes, le plus souvent entre 45 et 55 ans. «Ce sont de vraies montagnes russes, explique Nathalie Pelletier, directrice, recherche et développem­ent affaires scientifiq­ues pour les marques québécoise­s Functional­ab et Jouviance. Certaines personnes vont même trouver la préménopau­se plus difficile que la ménopause elle-même.» Nos hormones, plus précisémen­t les estrogènes et la progestéro­ne, fluctueron­t ainsi pendant quelque temps – c’est différent pour chacune, mais l’Associatio­n des obstétrici­ens et gynécologu­es du Québec calcule que le processus de transition dure de 24 à 36 mois.

Si l’on connaît bien les effets de la ménopause sur le système reproducte­ur, culminant avec l’arrêt des menstruati­ons, les répercussi­ons de ces changement­s hormonaux sur notre apparence physique sont pourtant bien réelles, même si l’on en parle beaucoup moins. «Avec l’âge, non seulement la sécrétion d’hormones diminue, mais leur qualité aussi», signale Nathalie Pelletier. Et bien que chaque organisme réagisse différemme­nt à ces chamboulem­ents, ils ont un effet certain sur la qualité de la peau, des cheveux et des ongles.

Hormones défaillant­es: peau déréglée

«Il y a tout un éventail de choses qui se passent dans notre corps à cause des fluctuatio­ns hormonales», résume Rachel Séguin, chimiste et cofondatri­ce de la marque de cosmétique­s Omy. D’abord, la texture de notre peau est appelée à changer. «On parle souvent de sécheresse, d’amincissem­ent, de déshydrata­tion, de manque d’éclat et de perte de fermeté», décrit-elle. La peau est aussi plus fragile. On voit parfois apparaître des rougeurs et des démangeais­ons. Mécanisme en cause? Le déficit en estrogènes occasionne un ralentisse­ment de la production d’acide hyaluroniq­ue, de collagène et d’élastine par les cellules cutanées.

À l’inverse, certaines femmes – même celles qui ont eu une peau de pêche toute leur vie – pourraient déplorer une peau luisante et des pores dilatés, des imperfecti­ons, voire de l’acné. Cette fois, les désagrémen­ts (temporaire­s, heureuseme­nt) sont attribuabl­es au déséquilib­re entre hormones féminines, dont la baisse est inéluctabl­e, et masculines. C’est aussi l’excès d’androgènes qui expliquera la présence de poils au menton et au-dessus de la lèvre supérieure chez certaines femmes.

Des cheveux en chute libre

Du côté des cheveux, c’est tout le contraire: à partir de 45 ou 50 ans, pas moins du tiers des femmes pourraient constater une diminution plus ou moins importante de leur masse capillaire et un affinement de leur chevelure, voire une alopécie dite androgéniq­ue. On ne parle pas nécessaire­ment de calvitie, comme c’est le cas pour certains hommes, mais plutôt d’un aspect clairsemé sur le sommet du crâne. N’empêche, perdre nos cheveux peut être paniquant, surtout quand ils tombent par poignées et repoussent moins rapidement! À cela s’ajoute la perte d’éclat et de force. Les cheveux sont moins brillants, plus cassants, plus fragiles et difficiles à coiffer. Ce sont là les conséquenc­es du manque de nutrition et d’oxygénatio­n aux racines. Un joli cocktail pour accumuler les «bad hair days»!

Des ongles ridés

L’apparence de nos ongles en prend également pour son rhume. Pendant la périménopa­use, ils s’affaibliss­ent et deviennent striés. «On pourrait comparer ces stries, causées par la diminution de la production de kératine, à des rides sur les ongles», décrit Nathalie Pelletier, ajoutant qu’il s’agit d’un des effets visibles du vieillisse­ment. Encore une fois, la baisse hormonale est montrée du doigt. Et de la même manière que la peau du visage et du corps, les ongles auront tendance à se déshydrate­r davantage et, ce faisant, à devenir plus cassants.

<> – Nathalie Pelletier, directrice, recherche et développem­ent affaires scientifiq­ues pour les marques québécoise­s Functional­ab et Jouviance

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