Déjouer les effets de la préménopause
Sujet tabou, la préménopause? Et comment! Au-delà des caractéristiques bouffées de chaleur, les moins chanceuses seront susceptibles d'éprouver jusqu'à une trentaine de symptômes tous moins sexy les uns que les autres, de la sécheresse cutanée à l’acné, en passant par l’alopécie et la fragilisation des ongles. Regard sur cette phase de transition.
Passage obligé, la préménopause (ou périménopause) débarque sans crier gare avec son lot de symptômes, le plus souvent entre 45 et 55 ans. «Ce sont de vraies montagnes russes, explique Nathalie Pelletier, directrice, recherche et développement affaires scientifiques pour les marques québécoises Functionalab et Jouviance. Certaines personnes vont même trouver la préménopause plus difficile que la ménopause elle-même.» Nos hormones, plus précisément les estrogènes et la progestérone, fluctueront ainsi pendant quelque temps – c’est différent pour chacune, mais l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec calcule que le processus de transition dure de 24 à 36 mois.
Si l’on connaît bien les effets de la ménopause sur le système reproducteur, culminant avec l’arrêt des menstruations, les répercussions de ces changements hormonaux sur notre apparence physique sont pourtant bien réelles, même si l’on en parle beaucoup moins. «Avec l’âge, non seulement la sécrétion d’hormones diminue, mais leur qualité aussi», signale Nathalie Pelletier. Et bien que chaque organisme réagisse différemment à ces chamboulements, ils ont un effet certain sur la qualité de la peau, des cheveux et des ongles.
Hormones défaillantes: peau déréglée
«Il y a tout un éventail de choses qui se passent dans notre corps à cause des fluctuations hormonales», résume Rachel Séguin, chimiste et cofondatrice de la marque de cosmétiques Omy. D’abord, la texture de notre peau est appelée à changer. «On parle souvent de sécheresse, d’amincissement, de déshydratation, de manque d’éclat et de perte de fermeté», décrit-elle. La peau est aussi plus fragile. On voit parfois apparaître des rougeurs et des démangeaisons. Mécanisme en cause? Le déficit en estrogènes occasionne un ralentissement de la production d’acide hyaluronique, de collagène et d’élastine par les cellules cutanées.
À l’inverse, certaines femmes – même celles qui ont eu une peau de pêche toute leur vie – pourraient déplorer une peau luisante et des pores dilatés, des imperfections, voire de l’acné. Cette fois, les désagréments (temporaires, heureusement) sont attribuables au déséquilibre entre hormones féminines, dont la baisse est inéluctable, et masculines. C’est aussi l’excès d’androgènes qui expliquera la présence de poils au menton et au-dessus de la lèvre supérieure chez certaines femmes.
Des cheveux en chute libre
Du côté des cheveux, c’est tout le contraire: à partir de 45 ou 50 ans, pas moins du tiers des femmes pourraient constater une diminution plus ou moins importante de leur masse capillaire et un affinement de leur chevelure, voire une alopécie dite androgénique. On ne parle pas nécessairement de calvitie, comme c’est le cas pour certains hommes, mais plutôt d’un aspect clairsemé sur le sommet du crâne. N’empêche, perdre nos cheveux peut être paniquant, surtout quand ils tombent par poignées et repoussent moins rapidement! À cela s’ajoute la perte d’éclat et de force. Les cheveux sont moins brillants, plus cassants, plus fragiles et difficiles à coiffer. Ce sont là les conséquences du manque de nutrition et d’oxygénation aux racines. Un joli cocktail pour accumuler les «bad hair days»!
Des ongles ridés
L’apparence de nos ongles en prend également pour son rhume. Pendant la périménopause, ils s’affaiblissent et deviennent striés. «On pourrait comparer ces stries, causées par la diminution de la production de kératine, à des rides sur les ongles», décrit Nathalie Pelletier, ajoutant qu’il s’agit d’un des effets visibles du vieillissement. Encore une fois, la baisse hormonale est montrée du doigt. Et de la même manière que la peau du visage et du corps, les ongles auront tendance à se déshydrater davantage et, ce faisant, à devenir plus cassants.
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