Coup de Pouce

Entrevue avec Renée Martel

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Ses 40 ans d’amitié avec Paul Daraîche sont célébrés sur Contre vents et marées, un disque enregistré en duo qui paraîtra sous peu. Entretien avec la reine de la musique country, idole de toute une génération. Par Joëlle Bergeron Paul et vous avez une belle feuille de route et une notoriété bien établie... Qu’est-ce qui fait qu’après 60 ans de carrière, vous avez eu envie de faire ce projet ensemble?

Quand j’ai reçu mon diagnostic de cancer, j’ai voulu me lancer dans un projet pour garder le moral, avoir un but. J’ai pensé faire un album et une tournée avec Paul. J’ai présenté l’idée à Martin Leclerc, mon gérant et producteur, et le lendemain, Paul l’appelait pour lui proposer la même chose, sans qu’on se soit consultés. On ne l’a pas fait avant, parce qu’on avait nos carrières respective­s qui évoluaient bien.

Vous y reprenez vos grands succès mutuels. Comment s’est faite la sélection?

Il fallait que ce soit des chansons qui s’interprète­nt bien à deux, sans que ça semble forcé. Mon Dieu que ç’a été facile de faire cet album! C’est un projet où l’on sent beaucoup l’affection, le respect et l’admiration qu’on a pour l’autre.

Sur la pièce Nés le même jour, vous chantez: «On est les jumeaux du hasard, on était faits pour se connaître». De quelle façon avez-vous pris connaissan­ce de ce lien qui vous unit?

Nous avions peut-être 18 ans. Lui était en tournée avec la famille Daraîche, et moi, en tournée avec mon père. Au détour d’une conversati­on, nous avons évoqué nos dates de fête. Le même jour, la même année... passe encore, mais nous sommes tombés par terre quand nous avons appris que nous étions nés à la même heure! À partir de là, ça devenait évident qu’un lien unique nous unissait et je me suis mise à l’appeler mon jumeau.

Cancer du foie, cancer du sein, vous avez traversé plus d’une épreuve au cours des dernières années. De quelle façon teintent-elles votre vie?

Mon père disait toujours: «Ça va revenir, mais ce ne sera jamais comme avant.» Il n’y a pas une épreuve qui te laisse intact. Ce que je tenais pour acquis avant est devenu essentiel aujourd’hui. J’apprécie énormément la vie!

Vous imaginez-vous arrêter un jour? Ou la scène fait trop partie de votre ADN...

Je ne peux pas arrêter! Pas au bout de 69 ans de métier! Je ne sais pas ce que je ferais... Je viens de passer trois ans assise chez moi à cause de la maladie et de la pandémie, alors il est temps que je sorte! J’ai hâte de remonter sur scène. J’ai beaucoup travaillé dans ma vie, et je le fais maintenant à mon rythme, avec autant de plaisir.

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