3 livres à lire
LE JEU DE L’OISEAU
De Sylvie Drapeau
Leur maison inachevée est au bord de l’effondrement, l’intérieur est infesté de bestioles et de moisissure, des vapeurs toxiques s’échappent de l’usine jouxtant leur cour... Dans ce décor triste à mourir, les jumeaux Claire et Raymond trouvent refuge dans l’imaginaire et s’estiment chanceux de pouvoir compter l’un sur l’autre. C’est grâce au jeu et à l’amour de leur mère résiliente qu’ils survivent à un père violent entretenant un climat constant de peur. Mais un jour, les enfants grandissent et la magie de l’illusion ne suffit plus. L’auteure, qui dépeint cette famille avec sensibilité, ne tombe jamais dans le misérabilisme. Elle nous offre une ode à l’instinct de survie et à la force de l’amour maternel. À lire d’un trait! Leméac, 120 pages, 17,95 $
NOUÉES
De Catherine Voyer-Léger
Dès les premières pages, on est happé par cette façon de raconter empreinte de vérité. Est-ce parce que l’auteure trempe dans l’autofiction? Peut-être, mais nous sommes aussi d’avis que ce souffle et cette authenticité ont tout à voir avec le talent. Le récit débute lorsque la narratrice rencontre l’enfant qui fera d’elle une mère. «Être adoptant potentiel en banque mixte, c’est accepter que l’enfant ne soit pas le tien pendant longtemps et que tout soit mis en place pour te le rappeler», raconte-t-elle. Dans un chassé-croisé entre passé et présent, elle se penche sur les notions d’attachement et de confiance qui forgent les rapports mère-fille.
Québec Amérique, 170 pages, 20,95 $
ON MEURT TOUS D’AVOIR VÉCU
De Karine Vilder
Louky Crapo, rédacteur spécialisé dans la «viande froide» pour la Free Press Agency, a tout de l’antihéros. Homme blanc dans la cinquantaine, maigrelet, célibataire, dénué d’ambition professionnelle, il est confiné à la section nécrologique d’une agence de presse située à New York. Malgré sa terne personnalité, Crapo se découvrira un talent inusité (que nous ne décrivons pas ici pour ne rien divulgâcher) lui conférant des pouvoirs importants. L’originalité de l’intrigue et l’écriture pleine de répartie de l’auteure nous font passer un bon moment.
Stanké, 220 pages, 27,95 $ – JOËLLE BERGERON