Les pièges
FAVORITISME. On est amie avec la patronne? Si nos collègues croient qu’on bénéficie de privilèges, ils peuvent ressentir de la jalousie, de l’insécurité ou une perte de motivation. «Il n’est même pas nécessaire que ce soit vrai. La simple apparence de favoritisme peut avoir des conséquences sur le climat de travail», note Jacinthe Ouellet. Et si l’on pense qu’être amie avec notre cheffe nous place en meilleure position pour décrocher les mandats les plus intéressants ou obtenir une promotion, on pourrait vite déchanter. Certains patrons sont en effet plus durs avec leurs amis, de peur d’être accusés d’iniquité envers les autres employés, a montré une étude du Journal of Experimental Social Psychology. Faire amie-amie avec notre boss pourrait donc nous pénaliser!
CONFLITS DE LOYAUTÉ. La dynamique d’amitié patron/employé donne lieu à de nombreuses situations inconfortables. «Comme gestionnaire, on doit être capable de prendre des décisions qui déplaisent, souligne Joëlle Charpentier. Mais si l’on a noué une amitié avec une employée, on peut avoir de la difficulté à bien jouer notre rôle.» Pas facile, il est vrai, de refuser une promotion à une grande amie. «Ce genre de situations entraîne un conflit de loyauté, renchérit Jacinthe Ouellet. La personne en autorité se trouve coincée entre les intérêts de l’entreprise et ceux de son amie.»
Bref, une amitié entre un patron et un salarié, c’est compliqué. D’ailleurs, plus de 70 % des personnes qui sont promues gestionnaires perdent des amitiés parmi leurs collègues et 90 % d’entre elles ont du mal à naviguer entre les deux rôles, selon une étude publiée dans la revue Harvard Business Review en 2020.