Traitements hormonaux et risques
Santé Canada et la FDA obligent les fabricants à apposer, sur tous les produits à base d’hormones, un avertissement au sujet des risques de caillots sanguins. Or, dans le cas des traitements locaux – comme les crèmes et comprimés à insérer localement –, «ça ne s’applique pas», indique la Dre Bouteaud. Les patientes craintives par rapport aux traitements hormonaux doivent savoir que les traitements locaux ne présentent aucun risque de thrombose ni de cancer du sang.
Outre les traitements médicamenteux, d’autres spécialistes peuvent venir à la rescousse pour diminuer les symptômes et la détresse qui l’accompagne. «La sécheresse peut avoir une origine somatique ou encore causer des problèmes psychologiques. C’est entremêlé, et ça peut être très souffrant», souligne Mme Morabito.
Le sexologue, par exemple, accompagne les femmes aux prises avec une baisse de désir, des douleurs ou la crainte d’être touchée. «Pour les personnes en couple, ça peut entraîner des conflits, des tensions avec le partenaire. Certaines iront même jusqu’à concevoir une aversion pour la sexualité», souligne Mme Morabito. Le sexologue cherche à réduire les craintes en identifiant les mécanismes qui atténuent les symptômes. Le but? Se réapproprier sa sexualité tout en tenant compte du problème de sécheresse. «C’est une phase de la vie. Le corps change, et on doit accepter où on en est, trouver ce qu’on peut faire pour être bien», précise Mme Morabito. Lors des relations sexuelles, il est d’ailleurs recommandé d’utiliser un lubrifiant à base d’eau ou de silicone – et d’éviter à tout prix les lubrifiants parfumés – pour soulager l’inconfort.
Une autre avenue intéressante? La physiothérapie périnéale, qui exerce l’élasticité des tissus. Lorsque les tissus sont stimulés (par des relations sexuelles ou des exercices de physiothérapie), ceux-ci conservent un meilleur apport sanguin. «C’est comme un muscle: continuer d’utiliser cette zone du corps ralentira la progression de l’atrophie», explique la Dre Bouteaud. Faire une croix sur les relations sexuelles et l’autostimulation n’est donc pas recommandé. «Mais on ne doit pas se forcer, nuance-t-elle, parce que ça peut empirer la douleur et créer une association négative entre l’activité et la douleur.»
Devant tant d’inconfort, il est malheureux qu’un grand nombre de femmes hésitent à consulter. «Il existe des solutions simples… Les femmes n’ont pas à endurer ça!» conclut Mme Larouche.