Agir au lieu de subir
Si l’on n’a aucun contrôle sur certains facteurs qui accélèrent le vieillissement, tels que notre sexe, notre bagage génétique et la pollution atmosphérique, il y a de nombreux facteurs sur lesquels on peut agir. «Le vieillissement est déterminé en grande partie par des facteurs modifiables, ce qui signifie qu’on a un grand pouvoir sur la façon dont on vieillit», précise Sylvie Belleville.
Avoir de bonnes habitudes de vie
Les recommandations sont les mêmes pour toutes les périodes de la vie, de la naissance jusqu’au quatrième âge: avoir une alimentation saine, une bonne hygiène de sommeil, faire de l’activité physique, éviter le tabac et boire de l’alcool modérément. «Ce qui fait la différence pour bien des gens, c’est d’adopter ces habitudes le plus tôt possible… et il n’est jamais trop tard pour commencer», souligne le Dr Lemire.
Préparer sa retraite
Sylvie Belleville rapporte que, dans les pays d’Europe où la retraite est obligatoire, on observe une augmentation de la dépression et une chute des fonctions cognitives l’année suivant le départ à la retraite, surtout chez les gens qui exerçaient une profession stimulante et qui avaient un réseau social à leur travail. «La retraite, il faut la préparer, réfléchir à l’avance aux choses qui vont nous manquer et trouver des façons de les combler autrement, par exemple en faisant du bénévolat ou en travaillant à temps partiel», conseille-t-elle.
Entretenir un réseau social
Cultiver des amitiés et tisser des liens sociaux peut être un défi en vieillissant. Pourtant, c’est essentiel afin d’éviter l’isolement, qui touche beaucoup d’aînés. «Ce facteur est déterminant pour bien vieillir. Ce n’est pas nécessaire d’avoir un grand réseau social; ce qui importe, c’est d’avoir des gens qui nous sont proches», note Sylvie Belleville.
Rester actif intellectuellement
Il est possible de diminuer les pertes cognitives dues au vieillissement normal, comme les pertes de mémoire, d’attention et de rapidité à traiter l’information, en ayant une vie intellectuelle stimulante. En d’autres mots, on doit continuer d’être curieux et d’apprendre, de lire, de faire des sudokus, d’aller au musée et au théâtre, entre autres activités. «Une personne sur trois de 85 ans et plus souffre d’alzheimer. C’est gigantesque! affirme Mme Belleville. En ce moment, il y a 500 000 personnes atteintes de troubles neurocognitifs graves au Canada, et ce nombre va doubler dans les prochaines années. Il faut vraiment y voir.»
S’adapter
La mémoire nous fait parfois défaut? On dresse des listes et l’on met des alarmes de rappel sur notre cellulaire. On se déplace moins vite? On part 15 minutes plus tôt pour se rendre à nos rendez-vous. On ne peut plus jouer au tennis? On essaie un sport mieux adapté à notre condition. «Vieillir n’est pas un obstacle à surmonter, mais un processus à apprivoiser», écrit le Dr Lemire.
Demeurer positif
Être vieux est davantage une question de perception que d’âge. Tant qu’on se sent assez en forme pour vaquer à nos occupations de façon autonome, on ne se considérera pas nécessairement comme vieux. Sans tomber dans l’optimisme à outrance, le gériatre croit qu’il est possible de voir le bon côté des choses. «Quand on marche moins vite, on peut contempler plus», cite-t-il en exemple.
Les richesses de la vieillesse
Heureusement, vieillir n’est pas synonyme de déclin sur tous les plans. «Les aînés ont un grand savoir expérientiel, ils ont accumulé des connaissances. Ils ont acquis une espèce de sagesse ancestrale», indique le gériatre. «Les gens âgés sont plus en paix, plus heureux, ajoute Sylvie Belleville. Il y a une sérénité qui s’installe. Ils ont moins d’exigences et d’attentes, ils cherchent moins à réussir à tout prix, à tout bien faire.»
Et qui dit retraite dit plus de temps pour soi, pour ses intérêts personnels, pour passer du temps avec les gens qu’on aime, pour réaliser les projets qu’on a en tête depuis longtemps et qui nous tiennent à coeur. «C’est sûr que je vais avoir une retraite active, affirme Jean. Je vais encore travailler, mais de façon bénévole. Puis je vais continuer à lire, à jouer de la musique, à partir en camping... à faire toutes sortes de choses!»
Enfin, il ne faut pas oublier que vieillir en santé est un privilège… et que c’est la seule façon de vivre longtemps. À nous, maintenant, d’apprivoiser la vieillesse pour en tirer le meilleur parti et de continuer à prendre soin de notre machine pour conserver une bonne santé physique et cognitive.