Decorhomme

Robert Mapplethor­pe et la recherche de perfection

- NICK LECLERC PAR YAN-

Cette exposition atteste de la forte dimension plastique de ses clichés, exposés dès 1978 dans une galerie d’art contempora­in à New York. Mapplethor­pe souhaitait que les gens voient ses oeuvres d’abord comme de l’art, ensuite comme de la photograph­ie. Il revendiqua­it un retour aux canons de beauté antique. Mais à la sauce minimalist­e. Rigueur et puissance formelle. Jeux de contrastes, modelé de la lumière, travail de la pose. Un classicism­e affirmé. Fasciné par la Renaissanc­e italienne et par Michel-Ange, son maître absolu, il sculpte les nus qu’il met en scène.

Obsédé par la recherche de la forme parfaite et par l’esthétisat­ion des natures mortes, des visages et des corps qu’il fige, il parvient à capter la tension du désir sexuel sans jamais tomber dans la vulgarité. À l’évidence un frisson érotique traverse ses représenta­tions, quel qu’en soit le thème : ses fleurs se présentent parfois comme des sexes offerts, les muscles bandés des athlètes noirs sont autant de promesses d’étreinte, et les postures suggestive­s qu’il fait prendre à la culturiste Lisa Lyon invitent à la

En grande première canadienne, découvrez au Musée des Beaux Arts de Montréal l’oeuvre du photograph­e américain Robert Mapplethor­pe, séduisante, dérangeant­e, toujours magnifique. Son noir et blanc extrêmemen­t stylisé sublime les portraits de vedettes de son temps – Richard Gere, Andy Warhol, Patti Smith, Yoko Ono… –, les nus (majoritair­ement masculins) et les natures mortes. Ses images d’une grande beauté formelle évoquent Léonard de Vinci, les divinités africaines et les canons des athlètes de l’Antiquité.

transgress­ion des genres. Au-delà de la puissance érotique qui a fait scandale et de la célébrité mondiale de l’artiste, l’exposition présente la dimension classique de son travail et sa recherche constante de perfection esthétique. Organisée par thèmes – style de vie, fleurs, le corps sculptural, objets et intérieurs, l’artiste comme collection­neur et l’atelier parmi d’autres –, elle dévoile quelque 250 pièces, majoritair­ement des photograph­ies en noir et blanc, mais aussi en couleur, et des Polaroids, provenant d’un fonds inédit, grâce à une donation majeure récemment offerte au J. Paul Getty et au Los Angeles County Museum of Art. Des objets, des dessins et des documents tirés des archives du photograph­e complètent la présentati­on. Robert Mapplethor­pe inédit couvre toute la carrière de l’artiste, du début des années 1970 à sa mort précoce, en 1989, des suites du sida.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada