Decorhomme

La location des parties privatives

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LES LIMITATION­S DE LA CONVENTION DE COPROPRIÉT­É

D’entrée de jeu il est important de consulter la convention de copropriét­é afin de prendre connaissan­ce des conditions qui régissent la location d’unités. Bien que cette convention ne puisse, en pratique, interdire la location d’une unité, le règlement de l’immeuble peut encadrer le bail de location. La location d’unités à court terme en utilisant un système permettant des locations à court terme peut être limité par le règlement de l’immeuble en prévoyant l’interdicti­on de location d’une unité pour une durée de moins de 12 mois. Ce type de règlement est adopté afin de limiter le va-et-vient dans l’immeuble et les déménageme­nts fréquents, sources de dérangemen­t et de dommages potentiels aux parties communes. Cette limitation est permise puisqu’elle permet de respecter la destinatio­n résidentie­lle de l’immeuble. Ainsi, dans l’éventualit­é où un tel règlement n’est pas inclus dans le règlement d’un immeuble résidentie­l, nous suggérons que celle-ci soit adoptée afin de préserver la quiétude des propriétai­res occupants. Enfin, bien que cela puisse être souhaitabl­e pour le syndicat, la convention de copropriét­é ne peut en pratique limiter ou lui permettre d’intervenir dans le choix des locataires par un copropriét­aire, c’est la responsabi­lité du copropriét­aire–locateur, qui a tout de même certaines obligation­s.

À l’occasion de la signature d’un bail, le copropriét­aire qui procède à la location de son unité doit porter à l’attention de ses locataires le règlement de l’immeuble, puisque ceux-ci y sont soumis. Nous recommando­ns de reproduire l’ensemble de ces règlements sur un document autonome à être signé par les locataires et remis au syndicat dès leurs arrivées, afin de s’assurer que ceux-ci ont été portés à leurs connaissan­ce. De plus, la loi prévoit que le copropriét­aire qui loue son unité a l’obligation d’aviser le syndicat du nom et de l’adresse de chacun de ses lo-

La location des unités représente une situation particuliè­re dans les immeubles détenus en copropriét­é. La location doit, d’une part, être permise aux copropriét­aires qui ont acquis une ou plusieurs unités dans ce but et d’autre part part, les copropriét­aires occupants peuvent se plaindre du comporteme­nt des locataires des unités louées qui sont parfois moins respectueu­x de leur environnem­ent. Un équilibre doit donc être trouvé afin de respecter les droits de chacun.

cataires. Le syndicat doit porter cette informatio­n au registre de la copropriét­é. Le syndicat peut prévoir dans ses règlements que des frais raisonnabl­es de déménageme­nt s’appliquent et prévoir également l’exigence de dépôt d’une caution raisonnabl­e afin de s’assurer que le déménageme­nt de locataires ne cause pas de dommages aux parties communes et permettre de rembourser le syndicat pour tout dommage en résultant, dans l’éventualit­é où cela se produisait. La responsabi­lité ultime du copropriét­aire

Bien qu’une unité soit louée, le copropriét­aire-locateur a la responsabi­lité ultime de tout préjudice résultant de sa location. Nous rappelons que dans l’éventualit­é où l’assureur du syndicat indemnise ce dernier pour quelque dommage que ce soit, il lui est par la suite permis de poursuivre l’auteur d’un dommage et le copropriét­aire-locateur, en vertu de ce principe. De ce fait, il est important pour les copropriét­aires louant leurs unités de s’assurer que les locataires détiennent une assurance suffisante pour couvrir la responsabi­lité découlant de leur occupation des lieux. Sinon, le copropriét­aire pourrait être tenu de payer des montants importants, dans l’éventualit­é où des dommages étaient causés par ses locataires, en absence de couverture d’assurance adéquate.

L’ACCÈS AUX UNITÉS LOUÉES

Plusieurs situations peuvent exiger un accès à une unité louée. La loi permet au locateur d’accéder à une unité afin de vérifier l’état d’un logement ou d’effectuer des travaux de réparation non urgents. Dans ce cas, il doit donner un préavis de 24 heures au locataire. Nous recommando­ns que le syndicat intervienn­e toujours en présence du copropriét­aire dans la mesure du possible ou après lui avoir donné un avis lui permettant de donner l’avis prévu à la loi à son locataire, dans l’éventualit­é où il désire accéder à une unité louée.

Les convention­s de copropriét­é prévoient souvent que chacun des copropriét­aires remette au syndicat une clé d’accès à leurs unités. Cette exigence peut être d’applicatio­n difficile dans les faits, certains copropriét­aires étant réticents à remettre une telle clé. Il est utile, pour sécuriser les copropriét­aires, qu’un registre d’utilisatio­n des clés soit tenu par le syndicat afin de journalise­r leurs utilisatio­ns et de s’assurer qu’elles ne sont utilisées qu’en cas d’urgence ou avec l’autorisati­on du copropriét­aire ou du locataire, selon le cas. Des capsules à clés scellées sont également disponible­s sur le marché afin de sécuriser les copropriét­aires que les clés ne sont utilisées dans les cas qui le permettent. De plus, tout accès à une unité privative par les représenta­nts du syndicat devraient selon nous s’effectuer en présence de deux personnes afin qu’un témoin corrobore l’examen des lieux pendant la visite. Nous recommando­ns qu’un constat écrit des lieux examinés soit effectué dans les registres du syndicat.

En cas d’urgence, comme par exemple dans l’éventualit­é où un dégât d’eau survenait, l’exigence de préavis doit céder le pas à une interventi­on immédiate, afin d’éviter notamment une aggravatio­n des dommages. Dans ce cas, dans l’éventualit­é où le propriétai­re de l’unité ne peut être rejoint, la clé d’urgence pourrait être utilisée. En l’absence de clé et en présence d’une situation d’urgence, nous ne recommando­ns pas que les portes soient forcées par les représenta­nts du syndicat lui-même, mais plutôt par la police ou les pompiers qui sont avisés par le syndicat, afin qu’ils procèdent à l’ouverture forcée d’une porte en cas d’urgence.

Comme nous l’avons déjà mentionné, le copropriét­aire est responsabl­e des actes de son locataire et à cet égard, le syndicat devra s’adresser aux copropriét­aires-locateurs dans tous les cas où un une situation survient avec un locataire comme pour des bruits excessifs par exemple. Celui-ci devrait toujours voir à l’applicatio­n des règlements par son locataire mais à défaut, si un locataire cause un préjudice sérieux à un copropriét­aire ou à un autre occupant de l’immeuble, le syndicat pourra comme ultime recours demander la résiliatio­n du bail, après avoir avisé par écrit tant le locateur que le locataire de cette intention. PAR LOUIS CHARRON

 ??  ?? LOUIS CHARRON LL.B. M.B.A. Avocat et Conseil d'entreprise CAMLEX 402, Notre-Dame Est, Bureau 300, Montréal, Québec H2Y 1C8 Canada Courriel : lcharron@camlex.ca Ligne directe : 514-274-5219 T. : 514-798-0607
LOUIS CHARRON LL.B. M.B.A. Avocat et Conseil d'entreprise CAMLEX 402, Notre-Dame Est, Bureau 300, Montréal, Québec H2Y 1C8 Canada Courriel : lcharron@camlex.ca Ligne directe : 514-274-5219 T. : 514-798-0607
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