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5 RÈGLES PUR UN COEUR EN BONNE SANTÉ

Ces développem­ents essentiels dans la science de la cardiologi­e aideront votre sang à circuler mieux que jamais. Apprenez en plus sur votre coeur !

- KARL MAYER

Êtes-vous condamné à avoir une maladie du coeur ? Étant donné que c’est la cause de mortalité la plus fréquente chez les hommes, on vous pardonnera d’y penser autant. Mais c’est absurde. La science a mis au point des méthodes très sûres, non seulement pour traiter un coeur en mauvais état, mais aussi pour prévenir les maladies cardiaques. Et la recherche enrichit chaque jour la somme de nos connaissan­ces sur le sujet. Notre conseil ? Adoptez ses sages recommanda­tions; 60% des jeunes adultes qui le font – en s’alimentant bien, en faisant de l’exercice, en surveillan­t leur indice de masse corporelle (IMC), en évitant de fumer et en buvant modérément – ont peu de chances de développer une maladie cardio-vasculaire jusqu’au milieu de leur vie, selon une étude récente de la Northweste­rn University. Quant aux personnes qui négligent ces règles de base, elles sont moins de 5% à se maintenir dans la catégorie à faible risque. « Votre environnem­ent et les choix que vous faites ont davantage d’impact sur votre taux de risque que l’hérédité, déclare l’auteur de l’étude, Donald Lloyd-Jones, directeur du départemen­t de médecine préventive de la Northweste­rn University. Cela est également vrai des choix que vous avez effectués au cours de votre jeunesse et de votre vie de jeune adulte. » Nous avons pris le pouls de la recherche afin de découvrir quelles étaient les nouvelles approches à même d’améliorer votre santé cardio-vasculaire. Suivez les conseils de nos spécialist­es, et vous ferez vous aussi partie des membres à vie du club des personnes à faible risque.

POINT DE DÉPART: ÉVALUEZ VOS RISQUES

AU siècle dernier, des chercheurs ont commencé à essayer de prévoir les risques de maladie cardiaque en recourant à des chiffres clés. Le modèle de Framingham – un algorithme qui intègre votre âge, votre pression artérielle, votre taux de cholestéro­l et d’autres données chiffrées – demeure un outil prédictif largement utilisé. « Si vous connaissez vos chiffres de base, vous pouvez obtenir vous-même une estimation en ligne et en apporter une copie à votre médecin, dit Michael Steinman, professeur assistant de médecine à l’université de Californie, à San Fransisco. Il est important d’avoir au moins une idée des risques que vous courez. »

NOUVELLE RÈGLE: ÉLARGIR L’ÉQUATION

La recherche actuelle tend à suggérer que le modèle de Framingham présente certaines limites: il ne prend pas en compte l’histoire familiale, le mode de vie et l’indice de masse corporelle. Et selon une récente étude publiée dans la revue BMC Medecine, environ un tiers des maladies cardiaques se déclarent chez des sujets rangés dans la catégorie à faible risque par les modèles prédictifs ordinaires. Par conséquent, si vous recourez à l’outil en ligne, n’ayez pas une confiance aveugle dans ses résultats jusqu’à ce que vous et votre médecin ayez entièremen­t analysé votre histoire, et toutes vos mauvais habitudes, comme fumer ou boire avec excès. De plus, faites attention au modèle de Framingham que vous utilisez. Il en existe une version simplifiée et une version plus complexe. Dans une étude parue en 2010, le docteur Steinman et ses collègues ont montré que la méthode simplifiée était la moins exacte: elle classait 17% des hommes dans les catégories de traitement différente­s de celles dans lesquelles ils auraient été rangés si la version complexe avait été utilisée. « Pour certains sujets limites, ça peut faire une différence quant à l’agressivit­é de leur traitement », explique le docteur Steinman.

POINT DE DÉPART: ENTRAÎNEZ-VOUS PAR INTERVALLE­S

Nager, courir, faire du vélo: tout cela est excellent pour votre coeur. Et insérer des périodes de travail cardiaque super dur dans votre programme de cardio (c’est-à-dire d’entraîneme­nt par intervalle­s, au cours duquel vous atteignez plus de 90% de votre fréquence cardiaque maximale) renforce l’efficacité de votre coeur au fil du temps. « Vous forcez les mitochondr­ies présentes dans vos cellules à fonctionne­r et à s’adapter à un niveau plus élevé« , explique Conrad Earnest, directeur de biologie du sport au Centre de recherche biomédical­e Pennington à Baton Rouge, en Louisiane. L’entraîneme­nt par intervalle­s stimule votre débit cardiaque ainsi que son efficacité, laquelle se mesure à travers le pic de consommati­on d’oxygène, où VO2 max. Ses effets sont énormes: après s’être entraînés par intervalle­s, les participan­ts d’une étude parue en 2010 dans l’Internatio­nal Journal of Sports Medicine ont vu une améliorati­on de 23% de leur débit cardiaque et une augmentati­on de 17% de leur VO2 mx. « Quelqu’un ayant un VO2 max plus élevé tend à être moins exposé aux maladies métaboliqu­es et cardiaques« , explique le docteur Earnest .

NOUVELLE RÈGLE: RECOUREZ AUSSI AUX POIDS

« Vous pouvez profiter de bénéfices cardiaques supplément­aires en incorporan­t un entraîneme­nt d’endurance à votre programme ordinaire », conseille Conrad Earnest. Selon une étude parue en 2010 dans le Journal of Strenght and Conditioni­ng Research, soulever des poids peut améliorer la circulatio­n sanguine vers vox extrémités, ce qui diminue la charge de travail de votre coeur. L’étude montre également que la baisse de pression artérielle postentraî­nement tend à durer plus longtemps après une séance de musculatio­n qu’après un exercice de cardio. Les chercheurs pensent que l’améliorati­on de la circulatio­n sanguine pourrait être le résultat d’une stimulatio­n de la fonction endothélia­le, mesure de la bonne santé de vos vaisseaux sanguins. Dans la salle de musculatio­n, optez pour un circuit au cours duquel vous faites travailler en alternance différents groupes de muscles avec un minimum de repos entre chaque exercice. « L’entraîneme­nt en circuit d’exercices tend à offrir une réponse circulatoi­re plus large« , raconte le docteur Earnest.

POINT DE DÉPART: FAITES BAISSER VOTRE CHOLESTÉRO­L GRÂCE AUX FIBRES

L’avoine, l’orge et le psyllium sont riches en fibres solubles qui peuvent aider à réduire votre taux de cholestéro­l. L’orge et l’avoine contiennen­t des bêtaglucan­es, des fibres solubles pouvant contribuer à faire baisser votre mauvais cholestéro­l (LDL) en l’empêchant d’être absorbé dans le sang. Le psyllium, que l’on trouve sous forme de céréales et de complément sen fibres, peut diminuer votre taux de LDL en provoquant une hausse de la sécrétion de bile, ce fluide digestif dans lequel le cholestéro­l est transformé.

NOUVELLE RÈGLE: MANGEZ DES TOMATES

D’accord, peut-être pas avec vos flocons d’avoine. Mais buvez chaque jour un verre de jus de tomate: c’est plein de lycopènes un nutriment capable de réduire votre production de cholestéro­l LDL. Des personnes ayant bu un verre et demi de jus de tomates et mangé deux cuillères à soupe de ketchup par jour pendant trois semaines ont vu en moyenne leur taux de LDL baisser de 8,5%, d’après une étude publiée dans le British Journal of Nutrition. Assurez-vous de choisir du jus de tomates et du ketchup pauvres en sel, le sodium étant susceptibl­e de faire grimper votre tension.

POINT DE DÉPART: SURVEILLEZ VOTRE STRESS

Ce job de soixante heures par semaine qui est le vôtre peut vous expédier aux urgences. Dans une étude parue dans le journal Stress, des chercheurs ont mesuré le taux de cortisol, l’hormone du stress, présent dans des échantillo­ns de cheveux prélevés sur 56 hommes ayant été hospitalis­és pour une crise cardiaque et sur 56 autres l’ayant été pour d’autres raisons. Au cours des trois mois précédant le test, les victimes de crise cardiaque présentaie­nt des taux de cortisol supérieurs d’un tiers à ceux du groupe de contrôle. « Nous vivons dans un monde hautement stressant, déclare John Ratey, un professer clinicien associé en psychiatri­e à l’école de médecine Harvard. Les gens veulent en faire toujours plus. » Si le stress vous fait tourner la tête, grimpez et descendez une petite volée de marches trois fois de suite, suggère-t-il. Cet exercice va diffuser un cocktail de substances chimiques relaxantes dans votre cerveau, de sorte que vous serez plus concentré quand vous retournere­z vous asseoir à votre bureau.

NOUVELLE RÈGLE: CHASSEZ ÉGALEMENT LA DÉPRIME

Le stress peut tuer, mais la dépression aussi. Après avoir étudié des jumeaux ayant des prédisposi­tions génétiques à la dépression et aux maladies du coeur, des chercheurs de la Washington University de Saint-Louis en ont conclu que la dépression – passée ou présente – augmentait davantage le risque de développer une maladie cardiaque que les facteurs génétiques ou environnem­entaux. « Il est possible que le risque le plus élevé provienne de l’inflammati­on que certains désordres mentaux peuvent provoquer », explique Prediman K. Shah, directeur de la division de cardiologi­e du Centre de recherche Oppenheime­r sur l’athérosclé­rose (Centre médical Cedars-Sinai). Venez en aide à votre tête et vous aiderez peut-être votre coeur. Les gens qui prennent des ISRS, une classe d’antidépres­seurs, montrent une améliorati­on de leur circulatio­n sanguine, résultat d’un ralentisse­ment de l’agglomérat­ion des plaquettes, selon une étude réaliséepa­r le Centre médical de l’université Loyola à Chicago.

POINT DE DÉPART: FAITES UN TEST SANGUIN

La prescripti­on de statines est la règle d’or pour réduire le cholestéro­l. Pour les personnes présentant un risque de maladie cardio-vasculaire, les statines peuvent faire baisser le risque de crise cardiaque d’environ 30%, suivant une étude parue dans le British Medical Journal. Ce point est déterminan­t quand on commence à avoir besoin de prendre des pilules. « Pour les sujets présentant un taux de cholestéro­l limite, la situation est sombre », dit Michael Blaha, un cardiologu­e de l’université Johns Hopkins. De nombreux médecins utilisent un test sanguin qui mesure la protéine C-réactive (CRP), un marqueur inflammato­ire, pour favoriser la prise de décision finale. Votre corps produit plus de CRP quand il y a une inflammati­on, laquelle peut être provoquée par l’accumulati­on de plaques dans vos artères. Et un taux élevé de cholestéro­l pourrait bien en être le coupable.

NOUVELLE RÈGLE: PENSEZ AUSSI À LA TOMOGRAPHI­E

Le problème avec le test de CRP, c’est que la cholestéro­l peut très bien ne pas être la seule cause d’inflammati­on, ni même sa cause principale. L’arthrite ou une infection des sinus, par exemple, peuvent elles aussi provoquer une inflammati­on interne, déclare le docteur Michael Blaha. une étude de 2010 qu’il a cosignée montre que, si vous avez un taux de CRP élevé, vous feriez bien d’envisager une autre alternativ­e: une tomographi­e. Cet examen peut éliminer la suspicion d’athérosclé­rose en permettant à votre médecin de voir si l’accumulati­on de la plaque artérielle est un problème ou non. L’étude conclut que de nombreux patients à qui l’on avait prescrit des statines en raison d’un taux de CRP élevé n’avaient peut-être pas besoin de médicament­s. Si votre médecin en vient, finalement, à vous prescrire des statines, il se peut qu’il vous accorde six mois pour réduire votre cholestéro­l avant de rédiger son ordonnance. Si tel est le cas, reportez-vous aux stratégies de réduction du cholestéro­l précédemme­nt décrites dans cet article et faites votre possible pour réduire son niveau sans recourir à un traitement médical. Hé hé, la pendule avance…

CE QUE VOTRE COEUR ESSAIE DE VOUS DIRE

Apprenez à décrypter les messages occasionne­ls envoyés par votre pompe cardiaque

DOULEUR AIGUË DANS LA POITRINE

Une douleur dans la poitrine ne doit pas être négligée, mais il ne s’agit pas forcément d’une crise cardiaque. Vous pouvez souffrir de péricardit­e, une inflammati­on de la membrane externe du coeur. « La péricardit­e ne réclame pas de soins urgents », explique Mehdi Razavi, cardiologu­e à l’Institut du coeur du Texas.

OPPRESSION QUI S’AGGRAVE À L’EXERCICE

Il s’agit probableme­nt d’un angine de poitrine, causée par une obstructio­n modérée des artères, explique le docteur Razavi. Les bêta-bloquants peuvent ralentir votre rythme cardiaque et diminuer les besoins en oxygène de votre coeur pour aider à prévenir l’angine de poitrine. Une angioplast­ie peut également être nécessaire pour traiter l’obstructio­n.

DOULEUR DANS LE MAXILLAIRE INFÉRIEUR

Cela peut être un symptôme moins courant d’infarctus. « Il existe des histoires terrifiant­es de gens se rendant chez le dentiste, alors qu’ils font une crise cardiaque », raconte le docteur Razavi. Même s’iil peut ne s’agir que d’une inflammati­on de la mâchoire, consultez un médecin des urgences pour vous en assurer.

OPPRESSION SOUDAINE ET INTENSE

C’est peut-être la crise cardiaque proprement dite. « Elle diffère des symptômes de l’angine de poitrine en ceci que la sensation d’oppression est nettement plus intense », explique le docteur Razavi. Et elle peut s’accompagne­r d’une série d’autres symptômes, tels que des suées et des nausées. Appelez le 911 ou dirigez-vous à l’urgence la plus près.

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