CLOUD ATLAS
De bons et de mauvais karmas
AVEC TOM HANKS, HALLE BERRY ET JIM BROADBENT
Le projet était ambitieux de mettre en scène six histoires situées dans autant d’époques et de faire camper une large palette de personnages par la même quinzaine d’acteurs (à eux seuls, Tom Hanks et Halle Berry en jouent une douzaine). C’est pourtant ce que proposent les frère et soeur Wachowski qui sont derrière The Matrix, Andy et Lana (autrefois Larry, mais il a changé de sexe), en adaptant le best-seller du jeune auteur britannique David Mitchell avec l’aide d’un autre réalisateur, l’Allemand Tom Tykwer ( Cours, Lola, cours et Le parfum).
Ce curieux objet de cinéma nous fait entrer dans six existences en alternance durant trois heures. La proposition est complexe. Elle se veut une exploration du karma: dans une vie un individu sauve quelqu’un, dans l’autre il tue, puis il tente d’empêcher une catastrophe dans la suivante…
On suit donc en parallèle un jeune notaire (Jim Sturgess) qui s’embarque sur un navire pour un long voyage sur le Pacifique, en 1850; un musicien anglais homosexuel (Ben Whishaw) qui part travailler pour un grand compositeur en Belgique, en 1931; une journaliste états-unienne (Halle Berry) qui enquête sur le nucléaire, en 1975; un éditeur sexagénaire anglais (Jim Broadbent) qui se retrouve à son insu dans un centre de personnes âgées, en 2012; un clone coréen (Doona Bae) qui se rebelle contre un régime totalitaire, dans les années 2040; et un homme vivant de façon primitive (Tom Hanks) qui reçoit la visite de l’une des dernières survivantes du monde civilisé et technologiquement avancé, dans un futur post-apocalyptique. Ouf!
Inutile de préciser que Cloud Atlas est tout aussi déstabilisant qu’inégal. Difficile de dire si on a aimé l’exercice tant on a affaire à un mélange de genres et à des histoires diverses qui suscitent des degrés d’intérêt variés.
Si l’on peut saluer les performances d’acteurs, les factures visuelles très différentes données aux histoires et le montage rythmé, reste que le film est long et qu’il nous faut du temps avant de comprendre dans quoi on s’embarque et de réellement apprécier.