COLUMBARIUM Pourquoi?
Deux frères qui n’ont rien en commun: ils ne sont pas du même lit, ni du même rang. Mathieu (David Boutin) est un riche ingénieur financier de Wall Street, Simon (Maxime Dumontier) est un aspirant acteur qui se cherche. Leur père (Gilbert Comtois) vient de mourir dans des circonstances mystérieuses. Un ami de la famille (Pierre Collin) leur fait connaître les dernières volontés du défunt: que ses deux fils se retrouvent au chalet familial pour lui construire un columbarium. Ils n’ont qu’une semaine pour y arriver. Sans quoi, pas d’héritage! Et voilà qu’en cours de route, Mathieu se met à «dérailler»… La proposition aurait pu être intéressante, mais l’idée est mal développée. On est d’abord un peu perdu, avec ce scénario confus dans lequel on nous jette sans trop d’explications. Puis, tel un refrain qui revient sans cesse, entre les rêves de l’un des protagonistes, ses hallucinations et les petits moments entre frères, l’exercice se révèle plutôt répétitif. L’histoire n’évolue guère. Et on se lasse assez vite en raison du manque de rebondissements. On finit par se demander où l’on veut nous emmener avec ce Columbarium à mourir d’ennui.
Trop de questions demeurent sans réponse. Pourquoi l’un fait-il des mauvais rêves et a-til des visions? Pourquoi l’autre a-t-il été mis sous enquête par la police? Et que vient faire là-dedans le parallèle douteux avec la Bible? En plus, on ne comprend pas pourquoi le défunt père exige de ses fils un columbarium…
Si on a tenté de complexifier inutilement l’intrigue, le dénouement, lui, s’avère un peu simple… et très décevant!
Pour son premier long métrage, Steve Kerr (à ne pas confondre avec l’ex-joueur de basketball) choisit le cinéma de genre. Un suspense. On salue son sens de l’esthétisme: pour mieux nous introduire dans son huis clos et afin de nous rapprocher de ses sujets, il multiplie les gros plans des visages de ses personnages. Et en cours de route, il s’amuse à rapetisser son cadre pour qu’on s’y sente à l’étroit.
Il nous offre un beau duo d’acteurs. L’intensité des regards de David Boutin et le jeu empreint de mystère de Maxime Dumontier sauvent l’oeuvre.