«André est encore très présent chez moi. J’ai des photos de lui partout. Je lui parle encore…»
LA PERTE DE SON MARI
En revanche, la mort ne lui fait pas peur. Même si en 2010 elle a dû traverser une dure épreuve quand André Trudelle, l’homme avec qui elle a été mariée pendant six ans, est décédé d’un cancer du poumon. «Il était né trois jours avant moi. Comme il était plus vieux que moi, je l’appelais mon petit vieux!» lance-t-elle en riant. Deux ans plus tard, elle en parle comme s’il était toujours vivant. «Il est encore très présent chez moi. J’ai des photos de lui partout. Je lui parle encore. Tous les soirs, je lui dis bonne nuit. Je ne sais pas si c’est moi qui reste attachée. Peut- être que je n’ai pas fait tout à fait mon deuil. Au moment où il est décédé, je travaillais beaucoup et j’ai continué à me jeter là- dedans. Je me dis: “Pourquoi je le ferais mourir?” Je sens sa présence, et il m’aide à vivre.» Puis, elle est restée proche de la famille d’André, de ses 15 petits-enfants et 5 arrière-petits-enfants, dont le petit dernier, Victor, qui a trois semaines. Ce qui fait beaucoup si on compte ses 10 petits-enfants et ses 6 arrière-petitsenfants à elle.
Ses quatre fils n’ont pas suivi ses traces. Quoique son plus jeune, Frédéric, âgé de 45 ans, est vidéaste. Sylvain ( 53 ans) est un haut fonctionnaire au gouvernement du Canada. Stéphane ( 55 ans), un ancien retraité de la Sûreté du Québec, travaille pour Hydro- Québec. Quant à François ( 57 ans), il a pris sa retraite de l’armée et est aujourd’hui commandant de la réserve Shawinigan à raison de quelques jours par semaine. À 83 ans, Béatrice a tout de la femme moderne. Elle a un cellulaire. Elle navigue sur internet et va sur Skype. Puis elle continue de jouer au bridge, une activité qui, dit-elle, est parfaite pour stimuler les neurones.