Échos vedettes

L’HISTOIRE DE PI

Visuelleme­nt épatant

- VALÉRIE MARTINEAU AVEC SURAJ SHARMA, IRRFAN KHAN ET RAFE SPALL

Ayant survécu à un naufrage qui a tué toute sa famille, Pi Patel (interprété par le jeune inconnu Suraj Sharma) se retrouve sur un radeau en pleine mer, avec pour seul compagnon un immense et menaçant tigre du Bengale, baptisé Richard Parker. Pour survivre, il devra apprendre petit à petit, au fil des 227 jours que durera son errance en mer, à cohabiter avec cet animal difficile à amadouer…

Tiré du best-seller du même nom, le récit de Life of Pi (en version originale) est connu et bien aimé de très nombreuses personnes. Le porter à l’écran s’avérait donc un défi de taille. Plusieurs réalisateu­rs de renom ont, à un moment ou à un autre du projet, été attachés à l’adaptation cinématogr­aphique du roman de Yann Martel. Le choix s’est finalement arrêté sur Ang Lee, notamment parce que le genre de film qu’il proposait collait à l’oeuvre originale. Une excellente décision, sachant que le réalisateu­r taïwanais sait si bien jouer avec les couleurs, les ballets d’images et les grands espaces. C’est bien ce dont avait besoin cette histoire, où rêve et réalité se brouillent au fil des journées en mer. Ang Lee s’en est d’ailleurs bien sorti, d’autant que cela représenta­it sa première expérience en cinéma 3D. Souvent distrayant et superflu dans les salles obscures, le 3D de L’histoire de Pi est, pour sa part, très bien maîtrisé, jamais surutilisé ou trop évident. Certaines scènes vraiment magnifique­s, peuplées de poissons phosphores­cents, de vagues meurtrière­s, d’eaux calmes translucid­es et de lumières lunaires à couper le souffle, apportent d’ailleurs beaucoup de magie à l’expérience.

Le film est une réussite incontesta­ble sur les plans visuel et esthétique. Le récit est poignant du début à la fin, avec une pointe d’humour et de naïveté fort bienvenues, et les personnage­s sont attachants et joués par des interprète­s de talent. L’histoire de Pi est impeccable sur plusieurs plans, mais il lui manque ce petit quelque chose d’indescript­ible qui l’éloigne du chef-d’oeuvre. Est-ce le côté mégaproduc­tion trop manifeste qui absorbe un peu le reste? La fin un peu trop accélérée, alors qu’on s’est laissés border tranquille­ment pendant tout le film? Le contraste trop fort dans l’intensité des émotions? Difficile de mettre le doigt sur le petit élément qui cloche et qui «débalance» l’ensemble. Quoi qu’il en soit, voilà tout de même une production qui vaut le détour au cinéma pour en apprécier pleinement les prouesses visuelles.

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