«POUR UNE COMÉDIENNE, C’EST UN RÊVE DE JOUER DEUX EXTRÊMES» — Catherine Renaud
IL Y A PEINE TROIS ANS, CATHERINE RENAUD ÉTAIT TOUJOURS UNE INCONNUE AUX YEUX DU PUBLIC QUÉBÉCOIS. C’EST EN 2013 QU’ELLE EST APPARUE SUR NOS ÉCRANS DANS DEUX DES TÉLÉROMANS LES PLUS POPULAIRES AU QUÉBEC: O’ ET MÉMOIRES VIVES. TRÈS PEU DE GENS SAVENT QUE LES SUISSES SONT TOMBÉS SOUS SON CHARME BIEN AVANT NOUS.
Depuis les deux dernières années, Catherine Renaud a le vent dans les voiles. Elle touche et séduit dans le rôle de la psychiatre Flavie HamelinBerthier ( Mémoires Vives) et dérange dans la peau de la troublée Valérie Mills ( O’). Diplômée en 2003 en interprétation théâtrale du Cégep de SaintHyacinthe, elle admet qu’il était temps qu’elle décroche un rôle important. «Depuis que j’ai terminé l’école, j’ai surtout fait des voix et des publicités, dit- elle. J’ai obtenu quelques rôles épisodiques dans des téléromans et des séries québécoises, mais rien de majeur. J’étais plus que prête à décrocher un rôle régulier. J’avais hâte.»
DEUX OPPOSÉS
Elle se trouve d’ailleurs très chanceuse d’avoir obtenu deux rôles si différents. D’autant plus que O’ et Mémoires Vives sont tous les deux diffusés respectivement à TVA et à ICI Radio- Canada Télé les mardis à 21 h. «Même si ça ne dépend pas de nous, je dois admettre que j’ai eu de la chance de décrocher deux rôles à l’opposé l’un de l’autre, avoue-t- elle. Pour une comédienne, c’est un rêve de jouer deux extrêmes tels qu’une psychiatre et une fille atteinte d’une maladie mentale. Et je suis vraiment contente que le public me découvre dans deux énergies différentes».
Son interprétation de Flavie, une lesbienne féminine, assumée et en couple, lui vaut d’ailleurs de nombreux compliments de la part de la communauté homosexuelle. «J’ai reçu plusieurs beaux témoignages de lesbiennes qui sont heureuses de voir une femme gaie épanouie et assumée à la télévision québécoise, lance-t- elle. Elles me remercient et se sentent enfin bien représentées. Elles en ont assez de voir le stéréotype de la lesbienne aux cheveux courts, très masculine, pour qui c’est toujours difficile de s’engager». Même si elle est hétérosexuelle, Catherine n’a pas hésité une seconde à accepter de jouer une lesbienne.
LA SUISSE SOUS SON CHARME
Si les agents de casting québécois ont mis du temps à réaliser que Catherine avait tout d’une tête d’affiche, les Suisses, eux, l’ont compris bien avant. En effet, Catherine revient tout juste d’Europe, où elle a assisté au lancement de la deuxième saison de L’heure du secret, une télésérie dans laquelle elle interprète le rôle principal. Ce polar raconte l’histoire d’une Québécoise qui se rend en Suisse pour recueillir l’héritage d’un vieil oncle décédé. Dès son arrivée, elle se met à avoir des visions de meurtre bien réelles.
«Les producteurs de l’émission ont décidé que leur héroïne serait une Québécoise, explique-t- elle. J’ai passé les auditions à distance et j’ai obtenu le rôle. Je suis donc allée passer un été complet làbas pour tourner la première saison et, à mon grand plaisir, la série s’est poursuivie. D’ailleurs, il y aura peut- être une troisième saison. J'en suis très contente parce qu’il est très rare que les séries durent plusieurs années là- bas». En attendant l’annonce d’une troisième saison, elle continue les tournages de Mémoires Vives. Son rôle dans O’ a été éclipsé pour l’instant. Elle se croise donc les doigts pour qu’on lui propose un autre bel emploi à la télévision, au cinéma ou au théâtre. «Je ne veux pas de vacances, je suis prête à travailler!» conclut- elle en riant.