Échos vedettes

Ben l’Oncle Soul UN MARIAGE PARFAIT ENTRE LE JAZZ ET LA SOUL

- SAMUEL PRADIER

DEPUIS 10 ANS, BEN L’ONCLE SOUL, ALIAS BENJAMIN DUTERDE, PROMÈNE UN PEU PARTOUT SA MUSIQUE SOUL ET FUNKY. POUR SON TROISIÈME ALBUM, IL A DÉCIDÉ DE REVISITER LES CLASSIQUES DE FRANK SINATRA EN LES AMENANT DANS SON UNIVERS. ON POURRA ENTENDRE LE RÉSULTAT LORS DE SES DEUX PROCHAINS SPECTACLES EN SOL QUÉBÉCOIS.

Ce sont les textes des chansons de Frank Sinatra qui ont d’abord accroché l’intérêt de Ben l’Oncle Soul. « Je trouvais qu’il y avait dans ces textes des choses en commun avec la poésie française et j’aimais bien l’idée d’associer de grands textes de crooners avec une musique plus groovy. En fait, je voulais mettre ces chansons à l’épreuve en les teintant de mes influences. C’était aussi l’occasion de créer un pont entre mon univers et le jazz.»

Parce que la musique de Sinatra n’a pas la même résonance en Europe qu’en Amérique et parce que Benjamin Duterde n’évolue pas dans la même discipline, il n’a pas eu l’impression de violer une icône. « Comme je ne suis pas dans le même registre que Sinatra, ça me permettait d’être plus concentré sur mon expérience tout en n’ayant pas la peur de revisiter ses chansons — ce que ne ferait peut- être pas un chanteur ou un musicien de jazz, par exemple. Je me suis donc plongé au coeur des émotions primaires que le texte évoquait en moi. J’ai presque recomposé toutes les chansons et je me suis fait un “tapis rouge” dans les arrangemen­ts, tout en respectant plus ou moins les mélodies originales. Ça reste un exercice de style.»

10 ANS DE SUCCÈS

Ben l’Oncle Soul a commencé sa carrière, il y a près de 10 ans, avec la sortie retentissa­nte de son premier album grâce auquel on découvrait son univers si particulie­r. «La musique avait une grande importance dans ma vie, mais je n’avais jamais vraiment envisagé d’en faire un métier. C’était une énergie qui était toujours à la maison. Ma mère est une fan de rhythm and blues, en passant par la soul ou le funk. Moi, je faisais de la peinture; j’ai étudié à l’École des Beauxarts pendant cinq ans. Je ne me destinais pas à faire de la musique. Je chantais inconsciem­ment sur les terrains de basket, et mes copains m’ont fait remarquer que j’avais une jolie voix. Du coup, j’ai intégré un groupe de gospel, qui a été comme ma formation.»

Et si Benjamin s’intéresse autant à la musique soul, les origines de cette passion datent même d’avant sa naissance. «Ma mère avait acheté l’album Otis Blue et quand elle m’attendait, pendant ses neuf mois de grossesse, elle a écouté ce disque en boucle. Dans un rêve incertain, je pense que je voulais devenir Otis Redding, je voulais suivre ses traces. Puis, un jour, j’ai entendu un disque de Michael Jackson, HIStory, qui m’a bouleversé. À partir de là, j’ai eu le rêve d’être Michael Jackson. J’ai finalement décidé d’embrasser ce métier seulement vers 17-18 ans. Avant ça, j’étais quand même mélomane, mais c’était plus en fond sonore dans l’atelier pendant que je faisais de la peinture et de la sculpture.»

Le chanteur avoue avoir malheureus­ement rangé ses pinceaux depuis quelques années. «Dans le milieu de la musique, on a toujours besoin d’un petit regard artistique, pour les pochettes d’albums, par exemple. Je n’ai pas une pratique artistique du côté de la peinture ou de la photo comme auparavant, mais l’envie est toujours là.»

DE RETOUR AU QUÉBEC

Ses deux concerts — le 16 juillet à Québec et le 17 à Montréal — ne seront pas la première incursion québécoise de Ben l’Oncle Soul. Le chanteur a déjà participé aux FrancoFoli­es et au Festival internatio­nal de jazz de Montréal au début de sa carrière. «On a fait plus de 380 spectacles après la sortie du premier album, mais je me souviens d’avoir reçu un accueil inattendu à Montréal. J’ai vraiment l’impression d’avoir eu une rencontre incroyable avec les Québécois.» Et il n’y a pas de raison pour que l’histoire d’amour ne se prolonge pas.

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