Échos vedettes

Martin Fontaine perpétue la légende du King avec brio

- — Martin Fontaine

EN 1995 COMMENÇAIT POUR MARTIN FONTAINE UNE AVENTURE DONT IL N’AURAIT JAMAIS IMAGINÉ L’IMPACT. D’ABORD AVEC LE SPECTACLE ELVIS STORY,

PUIS AVEC ELVIS EXPERIENCE, IL ALLAIT PERPÉTUER LA LÉGENDE DU ROI DU ROCK’N’ROLL AVEC UN TALENT ET UNE CRÉDIBILIT­É RAREMENT VUS. DEPUIS QU’IL S’INTÉRESSE À LA VIE ET À L’OEUVRE D’ELVIS, IL A TOUT LU ET TOUT VU. QUI DE MIEUX PLACÉ POUR NOUS AIDER À COMPRENDRE LE MYTHE QUI, 40 ANS APRÈS LA MORT DU KING, LUI SURVIT?

Plaçons d’abord les choses dans leur contexte. Jusqu’au milieu des années 1950, aucun artiste n’avait eu autant d’impact qu’Elvis. Et aucun imprésario avant le Colonel Parker n’avait eu à gérer une carrière de cette ampleur. Du jamais vu. Martin explique: «Elvis n’avait pas de modèle. Il a été la première rock star de cette stature. Il n’avait personne pour se comparer, s’inspirer ou prendre en exemple.» Et le Colonel non plus, pourrions- nous ajouter.

D’origine modeste, Elvis était incrédule devant son succès et les cachets qu’il empochait. «Au fond de lui, il se demandait tout le temps: “Pourquoi moi? Pourquoi m’a- t- on choisi et m’adule-t- on?” Il était humble et simple, mais son image était plus grande que nature. C’était difficile à porter.»

RETROUVER L’AMOUR MATERNEL

Les relations qu’a entretenue­s Elvis avec les femmes ont toujours été carencées. Martin estime que ce n’est pas le fruit du hasard. «Il adulait sa mère. Elle l’a tellement dorloté et mis sur un piédestal que ça a favorisé des relations très spéciales avec les autres femmes. Il a toujours essayé de retrouver l’amour maternel. C’est pourquoi ça n’a pas marché avec Priscilla, entre autres. Il a cherché des femmes- enfants parce qu’il ne pouvait se faire comparer à d’autres hommes. Elvis était très insécure et timide. Il avait besoin d’être Pygmalion. Il est devenu sexsymbole à 21 ans et n’avait pas encore assumé sa masculinit­é.»

TROP... TOUT!

Selon Martin, c’est l’intensité d’Elvis qui a eu raison de lui. «Il était excessif et s’est usé tellement rapidement! J’aurais été incapable de le suivre. Entre 1970 et 1977, en tournée, il pouvait faire 20 shows en 15 jours! Lorsqu’il était en résidence à Vegas, il chantait sept jours par semaine à raison de deux représenta­tions par jour, parfois même trois! C’est clair qu’il voulait se sauver de quelque chose. Il ne voulait pas se retrouver face à lui- même. Il prenait des pilules pour dormir, des uppers pour être capable de donner ses shows... Ce cocktail faisait en sorte que son corps subissait du stress. Il subissait les effets secondaire­s des médicament­s, puis prenait d’autres pilules pour les minimiser. Son foie et ses intestins n’étaient plus capables d’en prendre.»

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Martin dans sa loge avec, sur sa coiffeuse, l’empreinte du King.

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