Nicola Ciccone: une enfance difficile

À L’AUBE DE SES 40 ANS, NICOLA CICCONE EST UN HOMME HEUREUX. L’ARTISTE, QUI CÉLÈBRE CETTE ANNÉE SES 20 ANS DE CARRIÈRE, A RÉCEMMENT LANCÉ SON TROISIÈME ROMAN, CUORE, DANS LEQUEL IL RACONTE SON ENFANCE DIFFICILE MARQUÉE PAR LA PAUVRETÉ. SEREIN, LE CHANTEUR

Dans Cuore, Nicola Ciccone revient pour la première fois sur les 20 premières années de sa vie. À travers son histoire, il raconte celle de plusieurs personnes qui ont marqué son enfance. « Je relate ma vie dans le Mile- Ex, le quartier montréalais multiethnique où j’ai grandi. Je raconte comment c’était de grandir à Montréal pour un enfant d’immigrants qui vivaient sous le seuil de la pauvreté et qui ne parlaient pas français. Je parle de mon coeur, mais aussi d’une trentaine d’autres coeurs qui m’ont aidé à évoluer durant cette période difficile.»

S’il admet que l’écriture de ce roman a été parfois difficile, l’artiste affirme qu’il était prêt. «C’est certain que revisiter mon enfance a ravivé beaucoup d’émotions. J’ai dû réouvrir des plaies, mais il y avait quelque chose de sain là- dedans. J’étais prêt à exorciser certaines choses et j’ai pu enfin le faire parce que tout ça est très loin de moi maintenant. Je devais prendre un grand recul pour pouvoir aller au fond des choses. Je n’aurais pas pu écrire ce livre il y a 20 ans. Ceci dit, malgré son sujet grave, c’est un roman assez lumineux dans lequel il y a beaucoup d’humour.»

L’auteur ira présenter son livre au Salon du livre de Montréal le 18 novembre lors d’une entrevue avec Pascale Wilhelmy.

UN SURVIVANT

Nicola a choisi le titre de son roman, qui signifie «coeur» en italien, en s’inspirant d’une histoire qui a marqué sa vie dès sa naissance. « Je suis né prématurément, et j’avais de gros problèmes cardiaques à ma naissance. Le médecin a dit à ma mère qu’il y avait très peu de chances que je survive, puisque mes poumons ne fonctionnaient pas normalement non plus. Mais j’ai survécu, et cette pensée m’a suivi toute ma vie. Aujourd’hui, je pratique un métier qui demande beaucoup de souffle et je fais énormément de sport. Je considère que c’est une douce revanche pour moi.»

Parmi les sports qu’il pratique, il y a la course à pied, qui est devenue une passion et qui occupe une grande partie de son temps. « Je fais beaucoup de marathons, particulièrement quand je suis en voyage. J’adore participer à des marathons à l’étranger avec des gens originaires de la ville où je suis. Ça me sort de ma zone de confort et j’apprends énormément chaque fois. J’aime me mettre en danger et être dépaysé. J’ai notamment couru à Moscou et sur la Grande Muraille de Chine.»

40 ANS, ET ALORS?

Le 1er décembre, Nicola célébrera ses

40 ans. Si cet âge représente une étape importante pour plusieurs, ce n’est pas du tout son cas. « Je trouve que les gens accordent trop d’importance à l’âge. En fin de compte, c’est juste un chiffre. Nous devrions définir notre vie avec les rêves qu’il nous reste à accomplir ou les projets que nous avons réalisés au lieu de le faire avec un chiffre qui ne veut rien dire. Sur plusieurs plans, je me sens beaucoup plus jeune aujourd’hui qu’il y a 10 ans.»

Quand on lui demande si son passage à la quarantaine et ses 20 ans de carrière l’ont amené à faire un bilan de sa vie, le chanteur répond par la négative. «Il est trop tôt pour faire des bilans. Tout ce que je réalise, c’est que j’ai une bonne étoile. Après 20 ans, je vis encore de ma passion et je me sens privilégié.»

UN SPECTACLE DIFFÉRENT

Les 16, 17, 23 et 24 février, Nicola montera sur la scène du cabaret du Casino de Montréal pour présenter son nouveau spectacle, Les

Immortelles, dans lequel il interprète des chansons françaises écrites par des artistes qui ont marqué sa vie. « Ce sera un gros show. Il y aura de sept à neuf musiciens avec moi sur scène. J’ai bien hâte, parce que c’est la première fois que je ne chanterai pas mes propres chansons.» L’artiste ira ensuite présenter ce spectacle aux quatre coins de la province.