Échos vedettes

James Hyndman: une cause qui lui tient à coeur

DÈS QU’IL A COMMENCÉ À S’IMPLIQUER AVEC LES IMPATIENTS, JAMES HYNDMAN A SENTI UNE AFFINITÉ AVEC EUX. PORTE-PAROLE POUR LA CINQUIÈME ANNÉE DE L’EXPOSITION-ENCAN PARLE-MOI D’AMOUR MONTRÉAL, L’ACTEUR SAVOURE ÉGALEMENT PLEINEMENT SA PATERNITÉ AVEC SON GARÇON

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Il y a quelques années, l’organisme Les Impatients, qui offre des ateliers de création aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale dans divers lieux au Québec, a demandé à James Hyndman de collaborer au projet Mille

mots d’amour, un collectif de lettres d’amour offertes par des écrivains, des artistes et des Impatients. Puis, il a participé à des lectures publiques de ces lettres.

« Je me sentais très proche de cette cause- là parce que, pour des raisons personnell­es, intimes, j’ai souvent senti dans ma vie que la frontière entre la santé mentale et la maladie mentale était très ténue. J’ai toujours pratiqué mon travail d’acteur en essayant de creuser ces dimensions de l’être humain pour les partager. Je me sentais une affinité naturelle avec Les Impatients», explique l’artiste, qui est porte- parole pour la cinquième année de l’exposition- encan Parle- moi d’amour Montréal, dont la 20e édition se tiendra du 15 au 28 mars à l’atrium de l’Édifice Wilder — Espace Danse. Durant cet événement, plus de 300 oeuvres d’Impatients et d’artistes profession­nels ou issues de dons de collection­neurs seront exposées et mises à l’encan.

Ce qui l’a surtout frappé chez Les Impatients, c’est de constater leur lucidité face à leur état. « J’ai été étonné de voir que beaucoup d’entre eux ont le désir de vivre non seulement pour euxmêmes, mais aussi dans le regard des autres. Ce ne sont pas juste des gens dépressifs qui veulent rester dans l’ombre et qu’on les laisse tranquille­s. Et c’est quelque chose qui ressort beaucoup dans leurs toiles.»

James Hyndman était déjà conscienti­sé face aux gens qui souffrent de problèmes de santé mentale, puisqu’il avait un frère trisomique, Bernard. «Mon rapport aux gens différents qui se comportent différemme­nt, je l’avais un peu expériment­é à travers lui, sa réalité, la résidence où il habitait avec les autres déficients et les éducateurs. Il est décédé il y a sept ans, à l’âge de 48 ans. Il avait une leucémie qui ne pouvait pas être traitée.»

VIVRE PLEINEMENT LA PATERNITÉ

C’est dans la jeune cinquantai­ne que James Hyndman a vraiment connu la paternité. L’homme de 55 ans a un fils de trois ans et demi, Samuel. « Je suis un père très présent parce que j’ai un horaire qui me permet de l’être. Ma blonde a une petite entreprise. On est tous les deux travailleu­rs autonomes. Pour le reste, je pense que plus notre enfant grandit, plus on est amoureux, plus il y a une relation qui se construit parce qu’il parle, parce qu’on vit et on partage des choses. En même temps, être papa, c’est un apprentiss­age à n’importe quel âge. Plus le temps passe, plus on apprend à devenir le meilleur papa possible et on apprend à se connaître à travers ça. Il n’y a pas que lui qui grandit, il y a moi! ( rires) »

«Être papa sur le tard a quand même certains avantages. Je n’aime pas trop penser comme ça parce que je me dis que les choses arrivent quand elles doivent arriver dans la vie, et que ça ne pouvait pas arriver plus tôt dans mon cas. C’est vrai que, lorsque Samuel est né, je me suis dit qu’il arrivait tard; mais maintenant j’ai la possibilit­é de vraiment vivre ça pleinement. Je ne vais pas travailler comme un fou et passer à côté de ça. Profession­nellement, je n’ai pas le même besoin de prouver quoi que ce soit à moi- même ou aux autres. J’ai une patience que je n’aurais peut- être pas eue à 35 ans. J’ai moins l’impression de me sacrifier pour mon fils — impression que j’aurais peut- être eue à 35 ans —, parce que j’ai vécu les autres choses ses que j’avais j avais à vivre. C’est une chance extraordin­aire d’avoir un enfant, et je remercie le bon Dieu et ma blonde d’avoir eu cette possibilit­é- là dans ma vie et de ne pas être passé à côté de ça!»

UN RÔLE, MAIS PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX

Son dernier rôle à la télé remonte à 2015 alors qu’il jouait François Bélanger, un homme atteint de troubles mentaux, dans la série Au secours de

Béatrice. « J’ai joué au théâtre l’automne dernier et je vais y jouer à nouveau l’année prochaine. Je travaille sur une autofictio­n dont je devrais terminer l’écriture cette année et j’ai écrit un texte qu’un éditeur va peut- être publier cette année. Écrire des choses, c’est un besoin», explique l’acteur, qui est également chroniqueu­r pour le magazine Tennis- mag depuis deux ans et demi.

«La télé ne me manque pas. C’est drôle parce que je suis toujours prêt à en faire, mais on dirait qu’avec le temps et l’âge, j’ai besoin qu’un rôle ait du sens pour moi. J’ai besoin d’avoir la passion de rendre le personnage vivant, de collaborer avec des gens avec qui c’est le fun. On m’a offert un rôle important à la télé, mais dans lequel je ne me voyais pas; alors, j’ai décliné. Puis il y a eu un autre rôle que j’étais prêt à faire, mais qui a finalement été donné à quelqu’un d’autre.»

Au fil de la discussion, on le sent zen, mais pour lui, c’est un bien grand mot. « Je suis aussi un grand tourmenté, un grand angoissé. ( rires) Mais pas comme avant. J’ai une nature mélancoliq­ue qui est toujours là. J’apprends à m’accommoder de ça, à vivre et à fraternise­r avec ça, et

ça va bien.» MARIE- CLAUDE DOYLE

« C’est une chance extraordin­aire d’avoir un enfant, et je remercie le bon Dieu et ma blonde d’avoir eu cette possibilit­é-là...»

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