Échos vedettes

Alain Lefèvre: un citoyen du monde en orbite

RARES SONT LES SÉJOURS D’ALAIN LEFÈVRE AU QUÉBEC. LES TOURNÉES À L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE SE SUCCÈDENT POUR CELUI QUI A CHOISI DE FAIRE DE LA GRÈCE SA DEUXIÈME PATRIE. DEPUIS UN MOIS, IL S’EST POSÉ ICI AVEC, DANS SES VALISES, UN CONTRAT FRAÎCHEMEN­T SIGNÉ AVEC

- JEAN-FRANÇOIS BRASSARD

Nous voilà donc dans les locaux des Jeunesses musicales Canada. Pour nous guider vers notre homme, le son d’un piano. Parce que, voyez-vous, Alain Lefèvre répète dès que le temps le lui permet, parfois même entre deux entrevues. Mais dès qu’il aperçoit le journalist­e, le piano n’existe plus.

C’est donc au coeur du Plateau- Mont- Royal que nous rencontron­s ce chaleureux citoyen du monde. Belle occasion de d’abord faire le point sur son statut résidentie­l. « Je suis toujours résident canadien, mais je vis partout sur la planète. Quand j’ai du temps, je vais en Grèce; ça m’apporte beaucoup de bonheur.»

À 50 ans, Alain a eu le goût de vivre autre chose. Une décision importante dont il se réjouit. «Si je n’ai pas de concerts et que je suis à Montréal en plein hiver, je me lève et je vais au piano. Je ne sors pas parce que je n’aime ni le froid ni la neige. En Grèce, été comme hiver, je vais dehors et je me baigne. Je prends deux heures pour m’oxygéner.» Ça ressemble au bonheur.

Ainsi, il s’est départi de l’appartemen­t qu’il avait dans le Vieux- Montréal parce qu’il ne lui était plus nécessaire. «Quand je suis ici, je préfère être à l’hôtel. C’est plus facile et convivial. Ces temps- ci, je ne passe pas beaucoup de temps en Grèce. Ça fait un mois que je suis au Québec car, lorsque j’ai des tournées aux ÉtatsUnis et en Amérique du Sud, mon port d’attache est Montréal. D’ici, je vais en Floride, au Costa Rica, au Mexique...»

UNE PROPOSITIO­N HONNÊTE

En 2017, le musicien était membre du jury de Concours musical internatio­nal de Montréal (CMIM). Aujourd’hui, il en est le patron d’honneur. Cet événement, fondé en 2002, comporte trois discipline­s: violon, piano et chant. C’est cette dernière qui est à l’honneur cette année. Du 27 mai au 7 juin, le public est invité à apprécier le talent de 40 jeunes chanteurs parmi les plus prometteur­s au monde. Outre l’extraordin­aire fenêtre que le concours leur offre, plus de 250 000 $ en prix et en bourses sont en jeu.

Le musicien explique les motifs de son implicatio­n: «L’an dernier, j’étais membre du jury et j’ai vu une équipe complèteme­nt dédiée à la cause pure et dure de la musique classique. Ça ne veut pas dire que ce sont des fanatiques. Ça signifie simplement que l’équipe est intrinsèqu­ement honnête par rapport à la propositio­n qui est faite. La propositio­n est qu’à Montréal, en l’espace de deux semaines, la population a accès à l’élite mondiale qui se produit, avec des jurys absolument extraordin­aires.» Pour tout connaître du CMIM: concoursmo­ntreal.ca.

EXTRA-PLANÉTAIRE

Récemment, l’artiste signait un contrat avec la prestigieu­se multinatio­nale Warner Internatio­nal Classics. Il relate le démarchage qui a mené à cette entente. Pour peu, on croirait à une scène... de burlesque! « J’assistais à une soirée et un gars vient vers moi; il voulait me parler. Je lui ai dit que je n’en avais pas envie. Il me dit: “Est- ce que je peux au moins me présenter? Je suis le viceprésid­ent de Warner et j’aimerais qu’on se parle.” Je lui ai répondu: “D’accord, mais pas ce soir. Je ne serais pas très agréable.” Il m’a donné sa carte, mais je ne l’ai pas contacté. Quelque temps plus tard, je recevais un courriel qui disait: “J’étais très sérieux! J’aimerais vous parler.” Je l’ai contacté et il m’a annoncé que Warner voulait me signer. Il m’a dit qu’il aimait mon parcours atypique et mon engagement social.»

Warner Internatio­nal Classics, c’est Paris, Londres, New York... «Chaque pays de la planète Warner est tenu de sortir mes albums. Dans le contrat, il est même spécifié qu’ils ont les droits de ma musique sur “l’extra- planète Terre”. Ils sont très sérieux parce que, dans quelques années, il y aura des voyages entre la Terre et la Lune, etc.»

Les deux parties ont paraphé une entente à long terme qui met en lumière les talents tant de compositeu­r que d’interprète d’Alain. «Pour Warner, mes compositio­ns, c’est du bonbon pour les films.» Pour les films et... pour bien d’autres occasions, aussi! Rappelons- nous qu’aux Jeux olympiques de Pyeongchan­g, les patineurs artistique­s canadiens Kirsten Moore-Towers et Michael Mariano se sont exécutés sur la pièce

Un ange passe, d’Alain. «En entendant ma pièce, j’ai été ému aux larmes. je l’ai écrite quand mon père est mort. J’aurais aimé que papa soit vivant pour voir ça...»

Le pianiste donnera un rare concert en sol québécois le 17 mars, au Centre culturel de Beloeil. Un rendez-vous que les mélomanes ne voudront pas rater.

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