Chrystine Brouillet: un menu très varié
CHRYSTINE BROUILLET ET SA COMPLICE GENEVIÈVE LEFEBVRE ONT INVITÉ 11 AUTEURS À PUBLIER AVEC ELLES UN RECUEIL DE NOUVELLES AYANT COMME SUJET PRINCIPAL LA NOURRITURE. PAR FRANCIS BOLDUC
Chrystine, quelle est la genèse de votre nouveau livre, qui a pour titre Treize à table?
Geneviève Lefebvre et moi sommes devenues amies parce que j’aime beaucoup ce qu’elle écrit. Un jour, elle est venue souper à la maison. On se disait que c’était toujours agréable de se retrouver et que ce serait bien de convier d’autres camarades, qui sont aussi auteurs et gourmands, à un genre de festin littéraire sous forme de recueil.
Toutefois, il fallait qu’il y ait un intérêt mutuel et que ce soit des auteurs qu’on connaisse bien, avec qui on aurait du plaisir à manger. Ou encore des gens qui ont une couleur particulière dans ce qu’ils écrivent. Ce qu’on souhaitait pour ce recueil, c’est qu’il propose des saveurs complètement différentes les unes des autres, de façon à ce que le lecteur, selon qu’il aime les polars ou les textes humoristiques, par exemple, puisse aller vers un auteur en particulier.
Avec 13 auteurs, on peut donc proposer des textes extrêmement différents. C’est un menu très varié. C’est un genre de pique- nique, où chacun apporte son plat.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce recueil de nouvelles?
Treize à table, ce sont 13 auteurs qui nous ont surprises, Geneviève et moi. On avait convenu que le thème était la gourmandise, mais si on avait dit que c’était la surprise, ça aurait aussi bien fonctionné. Moi- même, je me suis commise en écrivant un texte avec une forme que je n’utilise pas habituellement. Je fais généralement de la fiction, mais là, j’ai raconté un souvenir gastronomique vécu avec une très vieille amie à Paris. Je suis donc allée dans un style autobiographique, ce que je ne fais à peu près jamais.
Michel Marc Bouchard nous a raconté un moment vraiment délectable qu’il a vécu avec Pina Bausch. Sa nouvelle est absolument suave. Ian Manook, qu’on connaît pour son style polar, nous est arrivé avec une nouvelle qui met en scène des mercenaires. C’est très explosif! Geneviève Brouillette m’a fait rire avec sa nouvelle, qui est très sarcastique. On est vraiment dans des univers différents. Il y en a pour tous les goûts!
On a dit aux auteurs qu’on les conviait à un festin littéraire et qu’ils devaient nous apporter la gourmandise qu’ils avaient envie de nous faire connaître. L’idée, c’était que la gourmandise soit au rendez- vous, d’une manière ou d’une autre. La nourriture est vraiment présente et importante dans chaque nouvelle.
Comment les participants ont-ils été choisis?
Ce sont des gens qu’on aime, simplement parce qu’on a déjà mangé avec eux, parce qu’on sait qu’ils sont gourmands ou parce qu’on aime ce qu’ils écrivent. On est vraiment allées dans toutes sortes de directions. On voulait des auteurs de milieux différents, d’âges différents et d’univers littéraires différents.