Échos vedettes

Les Oscars 2018: Hollywood serait-il en train de s’humaniser?

CETTE ANNÉE, LA CÉRÉMONIE DES OSCARS S’EST RÉVÉLÉE ÊTRE UN APPEL À L’OUVERTURE. PLUSIEURS ONT SALUÉ LA DIVERSITÉ ET EN ONT DEMANDÉ DAVANTAGE. PLUS DE REPRÉSENTA­TIONS ETHNIQUES ET PLUS DE FEMMES... HOLLYWOOD SERAIT-IL EN TRAIN DE S’HUMANISER?

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TOUCHANT DISCOURS DE FRANCES MCDORMAND QUI INVITE LES FEMMES À SE LEVER

L’un des beaux moments de la soirée, c’est lorsque Frances

McDormand est montée sur scène pour chercher son prix de la meilleure actrice. Elle a lancé un beau message, rappelant à Hollywood que la diversité, c’était également davantage de femmes, peu importe le corps de métier dans le milieu du cinéma. Elle a invité toutes les femmes, créatrices, technicien­nes et actrices en nomination, à se lever pour se faire voir. Elle a interpelé Meryl Streep: «Meryl, si tu le fais, toutes les autres vont le faire!» Il fallait voir toutes ces femmes debout et fières!

«Nous avons toutes des histoires à raconter et des projets à faire financer», a continué l’actrice avant de s’adresser aux producteur­s. «Pas la peine de nous en parler durant les festivités de ce soir! Inviteznou­s dans vos bureaux dans les jours qui viennent et nous vous en parlerons.»

La soirée a fini avec une anecdote: l’actrice s’est fait voler son Oscar par un petit plaisantin à l’après- party. Il a publié une vidéo de lui avec son «précieux» objet sur Facebook. Heureuseme­nt, le voleur, un certain

Terry Bryant, 47 ans, et le trophée ont été retrouvés.

KOBE BRYANT, UN OSCAR «MALAISANT»

Ce sont les internaute­s qui l’ont relevé: l’ex- joueur de basketball Kobe Bryant, qui a remporté un Oscar pour le court métrage d’animation Dear

Basketball ( inspiré de la lettre qu’il a signée en 2015 afin d’annoncer sa retraite), a déjà été accusé de viol. En cette période où Hollywood dénonce les comporteme­nts déplacés et « fait du ménage», les gens se sont déchaînés sur les réseaux sociaux, protestant contre Bryant. L’ancien joueur des Lakers de Los Angeles avait été accusé de viol, en 2003, par une jeune fille de 19 ans. Elle avait finalement laissé tomber la poursuite et les deux partis avaient convenu d’un arrangemen­t hors cour.

« Ça prouve qu’Hollywood est plein d’hypocrites, Kobe Bryant gagne! # MoiAussi», écrivait le magazine Outkick the Coverage. «Kobe Bryant, un violeur connu, remporte un Oscar lors d’une soirée où l’on honore les victimes de #MoiAussi... C’est ironique!!!» s’insurgeait un internaute.

Et ilsls n’ont pas été les seuls à décriercri­er l’honneur fait à Kobebe Bryant.

POUR SOULIGNER LES 90 ANS DE L’ACADÉMIE, DEUX EX-RÉCIPIENDA­IRES REMETTENT DES PRIX

Afin de souligner le 90e anniversai­re de cette prestigieu­se cérémonie, on a invité deux grandes actrices autrefois récompensé­es aux Oscars à venir présenter des prix. En 1955, Eva Marie

Saint était enceinte de neuf mois lorsqu’elle était venue chercher son trophée de la meilleure actrice de soutien pour son rôle dans Sur les

quais, d’Elia Kazan (elle y donnait la réplique à Marlon Brando). «Il se pourrait bien que j’aie mon bébé, là, maintenant!» avait- elle lancé à l’assistance. Dimanche, avant de remettre l’Oscar des meilleurs costumes, elle a rappelé qu’elle avait perdu l’homme de sa vie, le producteur Jeffrey Hayden à qui elle a été mariée pendant 65 ans, il y a un peu plus d’un an. Elle a aussi souligné qu’à 93 ans, elle était plus âgée que l’Académie.l’Académie

Venue elle aussi présenter un prix, Rita Moreno, 86 ans, s’est pointée sur la scène ddans cette même robe qu’elle portait en 1962, alors qu’elle venait accepter l’Oscar du rrôle de soutien pour sa prestation dans West Side Story.

LES L STARS ÉVITENT RYAN SEACREST

Les allégation­s d’inconduite sexuelle à l’encontre de Ryan Seacrest ont eu des répercussi­ons aux Oscars. Posté sur le tapis rouge afin de couvrir l’arrivée des vedettes au Dolby Theatre pour la chaîne E!, Seacrest, que son ex-styliste a récemment dénoncé pour des présumés comporteme­nts déplacés, s’est fait boycotter. Plusieurs actrices ont évité le roi des tapis rouges. Jennifer Lawrence, Mira Sorvino, Ashley Judd, Margot Robbie, Sandra Bullock, Viola Davis et Jennifer Garner n’ont pas voulu s’adresser à son micro.

La vedette de la série Empire, Taraji P. Henson, lui a envoyé une pointe. «Le monde a sa manière de prendre soin des gens biens. Vous voyez bien ce que je veux dire», lui a-t- elle lancé en lui caressant le menton.

PLEINS FEUX SUR LA DIVERSITÉ

La diversité était à l’honneur. Parmi les nommés, un film de femmes ( Lady Bird), un film gai ( Appelle-moi par ton nom), un film mettant en vedette un transgenre ( Une

femme fantastiqu­e, qui a remporté l’Oscar du meilleur film de langue étrangère)...

On a salué la grande présence «noire»! Les acteurs Denzel Washington ( Roman J. Israel, Esq.) et Daniel Kaluuya ( Get Out) étaient dans la course pourp le titre du meilleur acteur. Mary J. Blige ( Mudbound) et Octavia Spencer ( La forme de l’eau) se retrouvaie­nt en nomination dans la catégorie actrice de soutien.

Pour la première fois en 90 ans, un Afro-Américain a remporté l’Oscar du meilleur scénario original. Pour avoir écrit le film Get Out, Jordan Peele pas-sera à l’Histoire. « J’ai arrêté d’écrire cee film une vingtaine de fois, car je pen-sais que c’était une mission impossible.e. Mais je savais que si je le faisais, deses gens le verraient et l’entendraie­nt.»

Sur scène pour présenter un prix, les actrices Maya Rudolph et Tiffany Haddish ont fait preuve d’ironie: « Je sais ce que certains se disent, les Oscars sont trop noirs maintenant. Ne vous inquiétez pas, il y a encore plein de Blancs en coulisses.»

L’acteur d’origine pakistanai­se Kumail Nanjiani a aussi utilisé le micro pour saluer l’évolution d’Hollywood. «La plupart de mes films préférés sont des films faits par des gars blancs hétéros qui parlent de gars blancs hétéros. Maintenant les gars blancs hétéros peuvent regarder des films avec moi à l'écran et se sentir concernés. Ce n’est pas si difficile, je l’ai fait toute ma vie.» Le comédien a aussi affirmé qu’il soutenait les jeunes sans-papiers dont le statut n’a toujours pas été régularisé par le Congrès américain, les Dreamers.

Lorsqu’il est monté sur le podium, le Mexicain Guillermo del Toro s’est présenté comme un immigré. « Je trouve que la plus belle chose de notre art et notre industrie, c’est d’effacer les lignes dans le sable», a-t-il lancé. «Nous devrions encore plus utiliser l’art dans un monde qui ne fait que nous inviter à creuser ces différence­s.»

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