Échos vedettes

Yoan: ses amours en chanson

Il vient de sortir son deuxième album, Depuis longtemps

- PAR SAMUEL PRADIER

ÉCRIRE DES CHANSONS N’EST PAS UN EXERCICE QUE YOAN A PRIS À LA LÉGÈRE. POUR SON DEUXIÈME OPUS, IL A PRIS SON TEMPS AVANT D’ARRIVER AVEC DES TEXTES QUI PARLENT INÉVITABLE­MENT D’AMOUR ET DANS LESQUELS IL SE RACONTE BEAUCOUP PLUS QU’ON PENSE. OUTRE LA CHANSON DE SON PÈRE, JE T’AIME ÉVIDEMMENT,

QU’IL AVAIT CHANTÉE EN DEMI-FINALE À LA VOIX, NOUS AVONS PASSÉ EN REVUE LES CHANSONS DE SON ALBUM AFIN DE LUI DEMANDER DE NOUS RACONTER L’HISTOIRE QUI SE CACHE DERRIÈRE CHACUNE.

TU M’AIMERAS Tombez-vous amoureux facilement?

Cette chanson est comme un combat personnel face à la tentation. Quand je rencontre quelqu’un, je me demande toujours si c’est une relation qui va durer et si ça vaut la peine de la commencer. Les relations d’un soir, ça ne m’intéresse pas. Je ne partage pas mon intimité avec tout le monde. Il faut qu’une fille apporte quelque chose à ma vie pour que je la laisse entrer dans mon intimité. C’est facile à dire, mais ce n’est pas forcément facile à faire. On est deux dans une relation, et on ne sait pas toujours ce que l’autre pense vraiment.

Faites-vous aussi ce métier dans le but d’être aimé?

Pas du tout, et c’est ce qui a été mon armure depuis le début. Je fais ça par amour du métier. Je veux simplement séduire ceux qui ont envie de m’entendre; les autres n’ont qu’à ne pas m’écouter. Je n’ai pas le besoin absolu d’être aimé par tout le monde.

REVIENS-MOI Avez-vous déjà vécu une grosse peine d’amour?

Absolument. Il a fallu que je la vive pour pouvoir l’écrire. Cette chanson parle du moment où on se rend compte de ce qu’on avait de bien une fois qu’on ne l’a plus. Je pense que ça arrive très souvent, et à tout le monde. Je suis un peu rêveur et, parfois, j’oublie de m’arrêter pour regarder ce que j’ai dans la vie.

DEPUIS LONGTEMPS LA BLONDE Quel genre de femmes vous attire?

J’aime tous les styles de femmes. Mais La blonde est une référence à une femme qui a été dans ma vie. On n’a pas été en amour, mais l’image que je me suis faite d’elle a été très importante. En fait, je ne la connais pas vraiment. Je n’ai pas encore réellement vécu de coup de foudre, mais j’ai déjà eu de fortes affinités... (rires)

NOVEMBRE Qu’évoque le mois de novembre pour vous?

C’est la chanson la plus triste de l’album et la plus difficile à chanter. Le mois de novembre est très lourd pour moi. C’est généraleme­nt gris et sombre. Dans la chanson, je parle en fait d’une femme qui a été dans ma vie et qui est partie. Elle m’a amené dans une sorte de novembre perpétuel. Elle n’est plus dans ma vie aujourd’hui, mais je me suis replongé dans ces sentiments pour écrire cette chanson. Ce n’est pas toujours agréable de revisiter les événements difficiles et les moments où on a eu mal. Ça réveille des choses qu’on pensait enfouies et qu’on ne voulait pas forcément retrouver.

Êtes-vous prêt à vous battre pour garder la femme que vous aimez?

La raison pour laquelle je suis prêt à me battre, c’est que je crois vraiment en l’amour. Je crois en une âme soeur et j’ai un idéal de couple. Je pense qu’on peut faire sa vie avec bien des gens, mais qu’il y a une seule personne qui est faite pour nous. J’y crois et je la cherche. En même temps, quand je suis amoureux, je me demande toujours si je ne passe pas à côté de quelque chose de plus grand avec une autre personne. Ça peut paraître paradoxal, mais je pense que c’est à cause de mon âge. Dans 10 ans, je ne penserai peut- être plus comme ça, mais actuelleme­nt je cherche encore, que ce soit en amour ou dans d’autres sphères de ma vie. De toute façon, on ne nage pas dans le bonheur quand on est insatisfai­t et qu’on cherche toujours ailleurs.

SOUS PEINE D’AMOUR ANNECY Quel type d’amoureux êtes-vous?

Je suis très romantique lorsque je suis en amour. En fait, je suis très old school. J’ai un très grand respect pour les femmes. J’aime prendre soin de mon amoureuse, m’occuper d’elle. Je crois être quelqu’un de très attentionn­é. Et quand je suis en couple, c’est multiplié par 100! (rires) Je suis aussi plutôt fusionnel avec mon amoureuse; j’aime être toujours collé contre elle. Je suis quelqu’un de très intense, et ça paraît encore plus lorsque je suis amoureux. D’ailleurs, j’ai souvent l’impression que c’est la vie qui met les femmes sur mon chemin; je ne crois pas au hasard. Ça peut être dans un café, au restaurant ou dans mon quotidien profession­nel. En vérité, je ne drague pas vraiment; je me laisse plutôt approcher.

JENNY Pourquoi la fidélité est-elle importante à vos yeux?

La fidélité est la base du couple; sinon, aussi bien rester tout seul. Je crois à un amour pur et idéal. Cette idée du couple me vient certaineme­nt de mes parents. Ma mère n’a eu que mon père comme amoureux dans sa vie. Mon père était musicien, alors c’est un peu différent pour lui. (rires) En grandissan­t avec eux, j’ai pu voir l’amour tellement fidèle de ma mère. Son mari lui donne tout ce dont elle a besoin. Quant à mon père, c’est comme s’il avait besoin de ma mère tout le temps; il la cherche constammen­t. De voir cette relation incroyable au quotidien, ça ne pouvait que m’influencer. Mon père et ma mère ont tellement fait de sacrifices l’un pour l’autre; ils se sont oubliés pour l’autre. Je les trouve tellement beaux et inspirants. Mon image de l’idéal est forte, parce que je sais que ça existe, je l’ai vu.

Pourquoi avez-vous choisi de reprendre cette chanson de Michel Pagliaro?

J’ai l’impression que j’aurais pu écrire cette chanson. Je la trouve très intense et elle correspond à qui je suis. Michel Pagliaro est une très grande inspiratio­n pour moi. Ce qui me plaît chez lui, c’est qu’il est vrai et il est toujours resté fidèle à lui- même. Il ne suit pas le bateau; il est dans son propre bateau et il rame comme il veut. C’est mon genre. On ne suit pas le troupeau. Si j’ai quelque chose à faire, je vais le faire en suivant mon coeur, même si je suis tout seul à aller dans ce sens. Il y a aussi toute une élégance dans sa musique et ses paroles.

«Je pense qu’on peut faire sa vie avec bien des gens, mais qu’il y a une seule personne faite pour nous. J’y crois et je la cherche.»

ROCK’N’ROLL Avez-vous l’impression d’être parfois victime de votre image?

Vous n’avez pas idée à quel point! Je n’en reviens pas, même si je ne blâme personne pour ça. Je pense qu’on m’a associé à une image à cause de La Voix. Je suis supposémen­t le gars qui ne parle pas beaucoup, qui est orgueilleu­x et froid. Pourtant, je ne crois pas être tout ça. Et je ne suis pas prétentieu­x. Je sais que je ne suis pas mieux que les autres; par contre, je sais aussi qu’il n’y en a pas un autre comme moi. C’est différent. À La Voix, j’étais gêné et réservé, ce qui a fait en sorte que c’était difficile de me cerner. Pour moi, c’est maintenant un défi de repasser partout et de faire une mise à jour.

Est-ce que cette image plaît aux femmes?

D’abord, je suis un gars sérieux dans la vie. Je ne fréquente pas les bars et je ne pars pas avec la première femme qui se présente. Ensuite, je ne suis pas le genre de gars qu’on accroche facilement. On va d’abord m’approcher d’un point de vue profession­nel, pour discuter, et ensuite, il peut y avoir un déclic. On me donne aussi un look un peu rebelle avec mon «faux décoiffé» et la chemise toujours ouverte, mais je ne suis pas un bad boy; je suis plutôt bien élevé.

KARMA Cette chanson, qui raconte une rage de vaincre, est différente des autres sur l’album. Pour qui l’avez-vous écrite?

C’est un ami qui a eu un grave accident de voiture il y a quelques mois. Il est passé très proche de la mort. En fait, il est mort quelques instants et les ambulancie­rs l’ont ramené à la vie. Il était paralysé d’un côté et les médecins pensaient qu’il ne bougerait plus et qu’il ne parlerait plus. Mais sa récupérati­on est incroyable­ment rapide! C’est un gars dur, massif, musclé. Il était bagarreur et extrêmemen­t sûr de lui. J’ai vu à quel point il est capable de se rétablir contre l’avis même des médecins. J’ai été le visiter à l’hôpital et, dans ses yeux, je voyais qu’il avait la volonté de s’en sortir. Sa déterminat­ion est incroyable! J’ai hâte de lui faire écouter la chanson. Je pense que ça va le toucher, et j’espère surtout qu’il va avoir compris...

SANS FIN Vous aurez 23 ans le 10 mai. Avez-vous l’impression d’avoir eu une vie amoureuse très riche?

J’ai eu ma première copine à l’âge de 14 ans. C’était mon premier amour et, aveuglémen­t, je pensais que c’était la femme de ma vie. Avec ma deuxième copine, je me suis beaucoup battu pour garder la relation saine. Elle m’a ouvert les yeux sur plein de choses, elle m’a fait grandir. Ensuite, il y en a eu plusieurs autres... (rires)

Aujourd’hui, profitez-vous de votre popularité pour faire des rencontres?

C’est un privilège d’avoir autant d’attention. Quand tu es un personnage public, tu n’as même pas besoin d’être beau pour plaire! Mais je garde les pieds sur terre. Je consacre toute mon énergie à la musique. Actuelleme­nt, je suis célibatair­e. Si j’étais en couple, je ne serais pas là à 100 %. Ma relation amoureuse serait carencée et je ne veux pas faire vivre ça à quelqu’un.

«Je suis quelqu’un de très intense, et ça paraît encore plus lorsque je suis amoureux.»

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