Échos vedettes

Tristan Demers: des outils pour développer la créativité des enfants

- — Tristan Demers SAMUEL PRADIER

AUTEUR PROLIFIQUE, TRISTAN DEMERS A RÉCEMMENT SORTI L’IMAGINAIRE EN DÉROUTE, UN ESSAI DANS LEQUEL IL CONSTATE QUE L’IMAGINAIRE DES ENFANTS SEMBLE DÉFICIENT. IL DRESSE UN CONSTAT ACCABLANT... AVANT DE DONNER DES PISTES DE RÉFLEXION ET DE SOLUTIONS. CES DERNIÈRES SEMBLENT AVOIR PORTÉ FRUIT DANS SA FAMILLE, PUISQUE SES QUATRE ENFANTS ONT UN ESPRIT CRÉATIF ET ARTISTIQUE, À L’IMAGE DE LEUR PÈRE.

Ce n’est pas forcément la télévision ou la tablette numérique qui rend l’enfant moins créatif, selon Tristan Demers, mais plutôt l’abondance d’activités supervisée­s. «Les enfants n’ont plus cet espace nécessaire à la créativité qui s’appelle l’ennui. L’enfant est souvent pris en charge du matin jusqu’au soir. Quand on ne vient pas combler immédiatem­ent l’ennui d’un enfant, celui-ci finira par ne plus s’ennuyer parce qu’il se servira de cet espace pour créer plein de choses. D’un côté, je dis au parent de laisser du lousse aux enfants. D’un autre côté, avec mes cahiers de dessins ou de bricolage, je leur donne le goût de sortir du papier, des crayons et des ciseaux, et d’inventer. Il faut développer la créativité des enfants.»

Et il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup de matériel pour des heures de plaisir. «On voit souvent au restaurant les parents qui discutent entre eux, et les enfants qui sont sur leur tablette. Il suffirait de leur donner des crayons pour qu’ils dessinent sur le napperon devant eux. On échange les napperons, on plie le dessin pour faire des cadavres exquis... On peut s’amuser comme ça.» Pour l’auteur, le but de son ouvrage est d’abord d’éveiller les conscience­s. «Je veux susciter la discussion et mettre en mots une espèce de sentiment ambiant. Je n’ai pas la prétention d’arriver avec de grandes solutions. L’idée est de trouver un équilibre.»

CRÉATIVITÉ FAMILIALE

Multitâche, Tristan Demers a prévu la sortie de huit livres au cours de cette année chez quatre éditeurs différents, en plus de travailler sur des projets à plus long terme. «C’est mon rythme normal. Je visite aussi une soixantain­e d’écoles et je participe à des salons du livre dans trois pays. J’ai toujours été comme ça, et ce n’est pas du tout forçant pour moi.» Et avec trois enfants à la maison, il n’est même pas essoufflé. «Je travaille beaucoup de chez moi. Au moins un des enfants m’accompagne à la plupart des salons du livre auxquels je participe. J’en profite pour prendre un hôtel où il y a une piscine. Les enfants me donnent aussi un coup de pouce. Mon gars de 15 ans a été engagé et il a un salaire pour travailler avec moi sur mon stand. C’est aussi pour eux une façon d’entrer dans un univers lié au milieu de l’édition et de la communicat­ion.»

Tristan Demers est devenu un as de la conciliati­on travail-famille. Il a même réussi à transmettr­e sa créativité. «Mon plus grand, Samuel, est graphiste, donc un métier créatif. La fille de ma blonde, qui est comme ma fille, Éloïse, a 14 ans et elle est très forte en arts plastiques. Loïc, mon gars de 15 ans, est cartésien, plus sportif, mais il fait de l’impro; c’est là que sort son esprit créatif. Et ma fille de huit ans, Léonie, joue du piano depuis trois ou quatre ans. Elle fait une heure de piano au quotidien; c’est bien important pour elle.»

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