Échos vedettes

Michel Louvain: vieillir n’est pas un problème pour lui

- — Michel Louvain

ALORS QU’IL FÊTE SES 81 ANS, MICHEL LOUVAIN SEMBLE N’AVOIR JAMAIS ÉTÉ AUSSI EN FORME NI AUSSI EN DEMANDE. MÊME S’IL SE MÉNAGE UN PEU, IL EST CONSTAMMEN­T EN SPECTACLE, QUE CE SOIT AVEC SES MUSICIENS, UN ORCHESTRE SYMPHONIQU­E OU AVEC D’AUTRES ARTISTES POUR DES ÉVÉNEMENTS SPÉCIAUX OU THÉMATIQUE­S. QUELQUES JOURS AVANT SON ANNIVERSAI­RE, IL A ACCEPTÉ DE NOUS PARLER DE SA CARRIÈRE, DU TEMPS QUI PASSE ET DE TOUS SES PROJETS.

Lorsqu’on a demandé à Michel Louvain ce qu’on pouvait lui souhaiter pour ses 81 ans, il n’avait pas encore réfléchi à la question, alors, il a pris son temps avant de répondre. «On peut me souhaiter la santé. En vieillissa­nt, on sait qu’on peut avoir des petits bobos, mais je n’en ai pas actuelleme­nt. Au début du printemps, j’ai attrapé une maudite grippe qui a duré trois semaines: je ne veux plus revivre ça!» Pour une seconde fois en carrière, le chanteur a été obligé d’annuler deux spectacles.

Mais cette semaine, Michel Louvain est surtout très heureux de fêter son anniversai­re en étant sur scène, le 12 juillet, au Centre PierreChar­bonneau, à Montréal. «Je me suis fait un beau cadeau. Je ferai les chansons de mon spectacle 60 ans de bonheur avec vous! avec ma gang de musiciens, mes choristes et l’ensemble Sinfonia de Lanaudière. Ça va être très plaisant.»

Même s’il est rendu à un âge vénérable, le poids des ans ne semble avoir aucune prise sur le chanteur. «Parfois, je me regarde aller et je me dis que le bonhomme est pas pire. (rires) Vieillir n’est pas un problème pour moi; j’espère que ça va continuer. Mes parents sont partis au début de leur septantain­e; j’ai passé ce cap, c’est comme si je ne suis plus en danger. Je pense qu’il y a aussi le fait que je m’amuse constammen­t. Chaque spectacle est un plaisir pour moi. Et puis, il ne m’arrive que de belles choses. Pourquoi voudrais-tu que je ne sois pas heureux? Je suis vraiment gâté par la vie!» D’ailleurs, l’interprète de La dame en bleu se verrait bien continuer à chanter encore longtemps.

«Depuis mes 60 ans, la vie s’est chargée de me la faire voir différemme­nt, car il m’arrive tellement de belles choses auxquelles je ne m’attendais pas, telles que des spectacles, des surprises, l’Ordre du Canada, la décoration au Parlement du Québec... J’ai eu un choc quand est arrivée la soixantain­e, mais ensuite, je n’ai eu aucun mal à passer le cap des 70 ans.»

D’autant plus que, physiqueme­nt, le chanteur est toujours en pleine forme. «J’ai toujours le même poids et le même petit bedon. Il paraît qu’à mon âge, c’est plus difficile à perdre... (rires) Je l’endure et je fais attention. En vieillissa­nt, je m’aperçois que je mange moins; je n’en ai plus le goût, je ne vide plus mes assiettes comme avant. Mais à part ça, je ne trouve pas que ça change tant que ça. La seule chose qui me préoccupe toujours, c’est la peur de ne plus me souvenir de mes paroles quand il y a trop de temps entre deux spectacles. Mais j’ai relu les textes de mes chansons hier soir et je les connais encore par coeur. Tout va bien, je ne perds pas encore la mémoire.»

Et, même s’il habite à proximité d’un gym, ce n’est pas pour cela que Michel Louvain fait davantage d’exercice. «J’ai mon vélo dans le garage, mais il fait trop chaud en ce moment. Pour m’occuper, j’arrose mes fleurs. (rires) Mais je ne suis pas capable de rester assis: il faut que je bouge. J’ai une bonne génétique. Je pense que ça vient pas mal de ma mère; elle avait une énergie incroyable pour élever sept enfants. Tout ce que je vis aujourd’hui, c’est un peu grâce à elle.»

UNE VOIX INTACTE

Si la santé, le physique et le moral sont excellents, la voix de Michel Louvain est aussi au top de sa forme. «Je ne veux pas être prétentieu­x, mais mon chef d’orchestre, avec qui je travaille depuis 25 ans, m’a récemment dit que ma voix était plus forte et que je pouvais faire des notes plus hautes qu’avant. J’imagine que c’est comme avec le vin: plus il est vieux, meilleur il est! (rires) Pourtant, je ne travaille pas ma voix; je ne fais jamais de vocalises chez moi. Le seul moment où je fais des vocalises, c’est quand on balance le son, quelques heures avant le spectacle.» C’est aussi parce que sa voix est restée intacte qu’il multiplie les projets et les collaborat­ions. Le 19 août, il sera, pour la première fois, sur la scène de l’auditorium Fernand-Lindsay de Joliette, avec les chanteurs de Tocadéo et l’ensemble Sinfonia de Lanaudière. «C’est tout un trip de travailler avec autant de musiciens. Je l’ai déjà vécu l’an dernier avec les musiciens de l’Orchestre symphoniqu­e de Québec. Je n’avais rien entendu du premier spectacle, car j’étais trop nerveux. Mais le second soir, c’était merveilleu­x. Je me suis régalé les oreilles et j’ai pu apprécier les violons, la harpe, les cors français.»

TRÈS PROCHE DE RENÉE MARTEL

Avec plus de 60 ans de carrière à son actif, Michel Louvain passe d’un projet à l’autre avec l’entrain d’un jeune homme. Il fera notamment partie du spectacle Je voulais marier Renée

Martel, le 7 septembre, dans le cadre du Festival Western de St-Tite. «Quand Renée m’a appelé, j’ai accepté tout de suite. On va faire un potpourri country avec des chansons de Willie Lamothe, de son père ou de Paul Brunelle... Ce sont toutes des chansons que mon père chantait durant le temps des fêtes, alors ce n’est pas difficile pour moi de les apprendre. Je pense qu’on va beaucoup s’amuser. C’est le genre de choses que j’aime faire. C’est toujours le fun.» Michel Louvain est aussi très proche de Renée Martel, qu’il connaît depuis de nombreuses décennies. «Je l’aime et je sais que c’est mutuel. Quand elle ne file pas trop, je l’appelle pour prendre de ses nouvelles. Je m’informe toujours d’elle parce que c’est une femme fragile. Je l’aime énormément.»

NOUVEL ALBUM

Avant de partir en tournée, en décembre prochain, avec Noël, une tradition en chanson, Michel Louvain retournera aussi en studio pour enregistre­r un nouvel album. «Je ne veux pas faire de chansons originales. Si un compositeu­r me propose une chanson qui me plaît, je la ferai éventuelle­ment. L’album s’appellera La belle vie. Ce sera un disque dans le style crooner à la Tony Bennett, mais plus léger et avec une voix grave. Je veux quelque chose de cool avec de belles chansons. Je veux que l’album dégage le bonheur.» Il a d’ailleurs fait appel au public, qui peut lui soumettre des chansons qu’il aimerait le voir interpréte­r. «J’ai déjà une liste de 53 chansons. On va faire un meeting de production durant lequel on les écoutera, puis on fera des choix. J’écoute beaucoup ceux avec qui je travaille. J’écoutais beaucoup mon premier gérant, il y a 60 ans, qui me disait de ne pas faire ceci ou cela, de ne pas m’habiller comme ça; c’est ce qui fait ma force. J’ai déjà dit à un jeune débutant d’écouter son entourage et son gérant. Il faut écouter ce qu’ils disent et réfléchir avant de dire non.»

Ce nouvel album donnera lieu à une nouvelle tournée, qui devrait occuper notre octogénair­e au moins jusqu’à l’été 2020. «Il faut que je reste en forme! (rires) C’est difficile de mettre de côté le spectacle que je fais actuelleme­nt et que j’aime beaucoup pour en créer un nouveau, même s’il y a des chansons que je suis obligé de faire, comme Un certain sourire ou La dame en bleu, sinon le public va me siffler!»

Mais pas d’inquiétude, entre chaque spectacle, Michel Louvain fait attention et prend soin de lui. «Quand je n’ai pas de spectacle, je reste chez moi. Je suis un gars casanier, je ne cours pas les premières et les événements mondains. En fait, je vois tellement de monde dans mon travail que je n’ai pas le goût de me retrouver dans une foule quand je ne travaille pas.»

«Quand je n’ai pas de spectacle, je suis un gars casanier.»

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Passionné par son métier, Michel Louvain ne s’imagine pas rester loin de la scène.
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