Échos vedettes

«J’AI DÛ FAIRE UN CHOIX VISCÉRAL» — Gaël Faure

Il fait la première partie du spectacle de Coeur de pirate «Je me sentais prêt et surtout plus mûr pour me raconter.»

- SAMUEL PRADIER

TREIZE ANS APRÈS SES DÉBUTS DANS LE MILIEU DE LA MUSIQUE, GAËL FAURE EST DEVENU UN AUTEUR-COMPOSITEU­R-INTERPRÈTE INTÈGRE ET RECONNU. SON TROISIÈME ALBUM, SORTI PLUS TÔT CETTE ANNÉE, CONFIRME SES PRÉDISPOSI­TIONS DE CHANTEUR ROMANTIQUE ET ENGAGÉ, SON PHYSIQUE DE SÉDUCTEUR L’AIDANT À CONQUÉRIR LES DERNIERS RÉCALCITRA­NTS.

Avant de partir en tournée avec Coeur de pirate, dont il assurera la première partie des spectacles au Québec et de quelques représenta­tions en Europe, Gaël Faure reconnaît qu’il connaît assez peu Béatrice Martin. «On a fait une émission de radio ensemble en France, où elle m’a découvert, et il semblerait qu’elle ait bien aimé ma musique. Elle a mis un commentair­e sur moi sur Instagram et je l’ai remerciée. On s’est ensuite revus, on a discuté, et je lui ai demandé si je pouvais faire quelques dates avec elle. Le soir même, elle en parlait avec son agent et tout était réglé. J’ai hâte, car ça me permettra de la découvrir davantage.» Si les deux artistes revendique­nt une certaine intégrité, ils n’ont toutefois pas le même parcours, ni les mêmes influences.

FAUX DÉPART

À l’âge de 18 ans, Gaël Faure rêve d’être architecte paysagiste, même s’il gratte la guitare durant ses moments libres. Il s’inscrit toutefois à l’émission Nouvelle Star, la version française de American Idol, où il se rend jusqu’en demi-finale. Cependant, à sa sortie, il décide de refuser toutes les propositio­ns. «Ce qu’on me proposait ne m’intéressai­t pas. Mais je me suis découvert dans cette aventure. Je voulais juste continuer à faire de la musique à ma façon. L’émission m’a ouvert des portes, mais pas forcément celles que je voulais, et m’en a fermé certaines que j’aurais voulu ouvrir. J’ai dû faire un choix viscéral, car je ne voulais pas faire n’importe quoi. C’était important de me respecter dès le départ dans ce milieu.» Cette intégrité aura finalement été payante, puisqu’il vient de sortir, en début d’année, son troisième album, Regain, où il s’affirme désormais comme auteur et compositeu­r de ses chansons. «Je me sentais prêt et surtout plus mûr pour me raconter. Parfois, il faut du temps. Le déclic a été l’urgence de dire ce que j’avais à dire. Dans les quatre dernières années, j’ai vécu des choses importante­s. Je voulais parler de l’humain, des relations entre les gens, de l’écologie... J’y suis volontaire­ment allé naïvement et avec sincérité.»

Pour l’écriture de son album, il a pu compter sur la collaborat­ion des fils Souchon, Ours (Charles) et Pierre, et même du père, Alain. «J’ai rencontré Charles dans un festival et on avait bien connecté ensemble. J’ai ensuite rencontré son frère lors d’un atelier d’écriture chez Francis Cabrel. On s’est bien entendus. Et par la force des choses, j’ai rencontré leur père, Alain Souchon. Je l’aime beaucoup. C’est un vrai gamin, fou et génial. Il est aussi très proche de mes valeurs .»

RECUL INSPIRANT

S’il s’est maintenant mis à écrire des chansons, il reconnaît que sa musique a aussi fortement évolué dans les dernières années, notamment grâce à ses quatre années passées à Bruxelles. «Je suis davantage allé dans des choses plus expériment­ales sur ce disque. Ma vie en Belgique m’a ouvert à une scène électro foisonnant­e et inspirante. Cet album est empreint de toutes ces influences.»

Arrivé à la trentaine, Gaël Faure sait davantage où il veut être et dans quelle direction il souhaite aller. «Je me rapproche de quelque chose. Je sens que je suis maintenant en phase avec ce que je suis profondéme­nt et ce que je souhaitais faire.»

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