Échos vedettes

Elisapie Isaac: l’après post-partum

– Elisapie Isaac

- MARIE-CLAUDE DOYLE

Au moment de notre appel, Elisapie Isaac venait de déposer son petit dernier, Naalak, quatre mois et demi, dans son berceau. «Il est bien tranquille. Il est le bébé parfait! Je sais que ça n’existe pas, mais dans mon cas, c’est ça. Il sourit tout le temps!» L’arrivée de son troisième bébé lui a fait grand bien. «J’avais un peu peur d’avoir une autre dépression post-partum parce que c’est hormonal, mais j’ai appris à avoir confiance en me disant que je m’en sortirais, surtout si je m’entourais de gens. Un bébé, ce n’est pas fait pour être élevé tout seul, mais entouré. C’est comme si je l’avais oublié, et ç’a été une grande leçon. Je pense que d’avoir produit et coréalisé mon album, d’avoir fait des projets dont j’avais envie en n’attendant pas après les gens et d’avoir osé plus, ça m’a donné plus d’assurance.»

L’APRÈS-POST-PARTUM

La genèse de The Ballad of the Runaway Girl remonte à quelques années. L’artiste venait d’avoir son deuxième enfant, Tayara, aujourd’hui âgé de quatre ans, et traversait une dépression post-partum. Pour trouver du réconfort, elle s’est laissée bercer par les vieilles chansons folk autochtone­s qui la ramenaient à ses racines, à son Grand Nord. Il y a deux ans, elle a décidé avec ses musiciens d’aller enregistre­r un album de reprises de ces chansons, qu’elle affectionn­e, dans un chalet au bord de l’eau. Il en est plutôt ressorti un disque de chansons originales où elle parle notamment de son village de Salluit, de son exode et de son post-partum, avec quelques reprises au passage, dont la pièce-titre écrite par son oncle dans les années 1970 au sein de son band rock surnommé Sugluk. Parmi ceux qui ont collaboré à son album se trouvent la poète et comédienne Natasha Kanapé-Fontaine ainsi que l’auteurecom­positrice-interprète Chloé Lacasse, deux artistes à qui elle voue une profonde admiration. Ensemble, elles ont composé la pièce Ton vieux

nom, seul titre en français sur le disque. Les autres pièces sont en anglais et en inuktitut. «L’album a été un exutoire. Il m’a amenée dans des profondeur­s musicales où ma voix n’a jamais été aussi basse et solide, parce que j’ai appris à lâcher prise et à ne pas essayer d’avoir la voix parfaite, mais juste à être vraie. Il a aussi été une belle carte de visite pour trouver une équipe qui allait me convenir», raconte celle qui était sans maison de disques à l’époque. Le tout en boîte, elle a trouvé Bonsound pour la représente­r au Québec, et Yotanka, en Europe, où la responsabl­e de la maison de disques a eu un coup de coeur pour sa musique. Puis, elle est tombée enceinte de son troisième bébé, né en mai dernier.

EN FAMILLE

The Ballad of the Runaway Girl vient de sortir au Québec, ainsi qu’en France, en Belgique, en Suisse et en Allemagne. Cet automne, l’artiste poursuivra son opération charme en Europe, alors qu’elle partira deux semaines en France pour promouvoir son tout premier disque qui sort sur le Vieux Continent et faire des showcases. Ses deux fils vont la suivre, mais pas son aînée, Lili-Alacie. «Elle a la chance d’avoir deux petites soeurs du côté de son père (Patrice Robitaille) et deux petits frères de mon côté. Il y a un bon décalage entre les âges, et c’est vraiment fascinant de voir agir ma fille de 12 ans comme une minimaman avec eux. C’est touchant.» Cet automne, Elisapie aura l’aide de sa belle-mère et de sa belle-soeur, qui arriveront de France pour passer un mois au Québec. Son chum, Maurin, est français d’origine. Il travaille dans le milieu musical, mais en arrièrescè­ne. «C’est quelqu’un de visionnair­e. Il a beaucoup de goût. Il est très bon pour le soutien moral aussi!»(rires)

Outre les spectacles au Québec, dont celui au Monument-National à Montréal, ce jeudi 27 septembre, et en Europe, elle donnera deux concerts à New York au début d’octobre. Parallèlem­ent à tout ça, elle travaille à un conte d’animation avec le peintre Marc Séguin et à son deuxième documentai­re, qui portera encore une fois sur le Grand Nord, les rites et le rôle de la femme.

ELISAPIE ISAAC REVIENT DE LOIN. THE BALLAD OF THE RUNAWAY GIRL, SON QUATRIÈME ALBUM, S’EST AVÉRÉ UN RÉEL EXUTOIRE. L’ARTISTE SORTAIT D’UNE PROFONDE DÉPRESSION POST-PARTUM AU MOMENT OÙ ELLE L’A ENREGISTRÉ, IL Y A DEUX ANS. APRÈS AVOIR DONNÉ VIE À SON TROISIÈME ENFANT, EN MAI DERNIER, ELLE NOUS OFFRE ENFIN LE FRUIT DE SA RÉCENTE CRÉATION.

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