Jacques Boulanger: une retraite auprès de sa femme malade
ON NE LE VOIT PLUS DEPUIS BELLE LURETTE. JACQUES BOULANGER A FAIT LES BEAUX JOURS DE LA TÉLÉVISION ET DE LA RADIO, TANT COMME ANIMATEUR QUE COMME CHANTEUR, DANS LES ANNÉES 1960, 1970, 1980 ET 1990. IL AURAIT PU CONTINUER, MAIS IL A PRIS SA RETRAITE AFIN DE PRENDRE SOIN DE SA FEMME, LA CHANTEUSE NICOLE NEVERS, QUI S’EST BATTUE CONTRE TROIS CANCERS...
Jacques Boulanger a animé Boubou, Boubou dans l’métro, Monsieur B, Allô Boubou... Il a chanté (qui ne se souvient pas notamment de son duo avec Ginette Reno, Le sable et la mer!?). Il coule maintenant des jours heureux à Montréal, auprès de son épouse, la chanteuse Nicole Nevers. C’est pour elle que Jacques Boulanger s’est retiré de la vie publique. «Elle a eu trois cancers de suite. Elle s’est débattue.» Elle a eu un cancer de l’utérus, un de la glande parotide, qui est dans la gorge, puis un au poumon, dont elle est en rémission. «J’ai été à côté d’elle tout le long. On s’est battus tous les deux. C’est pour ça que j’ai laissé le métier, il y a 10 ans... pour prendre soin d’elle. Nicole est une battante. Elle s’en est sortie à chaque fois. Elle est en rémission et la vie est belle. Elle s’est fait enlever récemment un morceau de poumon parce qu’elle avait des métastases qui étaient rendues là. Mais elle reprend du poil de la bête. On voyage et on sort encore.»
UN HOMME LIBRE
Le métier ne lui manque pas. «J’ai eu besoin de mon métier tout le temps que je l’ai fait. Quand j’ai dit “J’arrête!”, ç’a été fini, expliquet-il. Je suis un gars qui a préparé sa retraite mentalement et monétairement. J’ai mis des sous de côté, mais c’était surtout le côté psychologique que je voulais préparer. Il y a des artistes qui disaient: “Si j’arrête de chanter, je meurs.” Moi, je me disais: “Je ne peux pas penser comme ça, ça n’a pas de bon sens!” Dans ma tête, j’ai préparé ce moment de ma vie pendant trois ou quatre ans.»
Jacques Boulanger rime avec liberté. «J’ai toujours été un gars très, très libre! J’animais mes émissions en toute liberté, comme si j’étais dans mon salon. J’ai été un des premiers à travailler comme ça. Alors la retraite, c’est la liberté totale pour moi!»
Pour ajouter à sa liberté, il n’a pas de téléphone intelligent. «Je ne sais même pas comment ça marche! Et je n’ai pas d’ordinateur. Nicole en a un et elle s’en sert une fois par semaine, mais moi je ne veux rien savoir de ça. Cela fait partie de ma liberté!»
LA GRANDE FORME
«Je fais une heure et demie de marche tous les jours, note-t-il. Je vais avoir 80 ans l’année prochaine et je suis en forme comme jamais! Je pars de chez moi, sur la rue Guy, et je m’en vais au Théâtre St-Denis, puis je reviens à pied.»
Jacques est également un grand «sorteux». «Nicole et moi, on adore le théâtre. Le monde des comédiens, c’est un monde pour lequel j’ai un respect énorme! J’adore les comédiens! Alors, on va au théâtre, à l’Orchestre symphonique, au cinéma, à l’opéra... On ne pouvait pas faire ça quand on travaillait. Là, on n’arrête pas! Et on voyage.»
Chaque année, le couple part en Floride. «Quand on est écoeurés de l’hiver, au mois de février, on se loue un condo à Palm Beach, notre endroit préféré, et on passe trois semaines au soleil.»