Échos vedettes

LE RACONTEUR D’HISTOIRES

THOMAS HELLMAN N’EST PAS SEULEMENT UN AUTEURCOMP­OSITEUR-INTERPRÈTE, C’EST AUSSI UN FABULEUX CONTEUR! ET À TRAVERS L’HISTOIRE DE LA GRANDE CRISE, IL NOUS RACONTE «L’HUMAIN»... TOUT EN RENDANT HOMMAGE À SA GRAND-MÈRE.

- SABIN DESMEULES

Thomas Hellman: le raconteur d’histoires

Il lançait récemment Rêves américains tome 2: La grande crise, qui est dans la continuité du précédent, Rêves américains tome 1: La ruée vers l’or, paru en 2015. Thomas Hellman nous ramène dans la crise économique des années 1930 à travers de vieilles chansons de l’époque, dont il a fait des adaptation­s bilingues. Il a également mis en musique des extraits d’oeuvres littéraire­s et offre ses propres textes et chansons. «Tout le projet s’articule autour du contraste entre La ruée vers l’or et La grande crise. Dans le premier disque, on explore la naissance du rêve américain. Dans le second, c’est la lutte des classes, la souffrance des laissés-pour-compte.»

L’idée lui est venue en songeant à sa propre histoire familiale. «Quand j’étais petit, ma grandmère américaine me racontait des histoires de la grande crise. D’ailleurs, elle est un personnage récurrent sur les deux albums. Elle me chantait des vieilles chansons américaine­s et ce que je trouvais incroyable, c’est qu’elles étaient encore tellement pertinente­s aujourd’hui! Ce que je voulais faire, c’était de plonger dans le passé pour voir ce que ces oeuvres pouvaient nous dire à notre propre époque de “crise”.»

DES RACINES AMÉRICAINE­S

Thomas a des racines françaises du côté de sa maman et américaine­s du côté de son papa. «J’ai gardé l’accent français de ma mère, mais je suis très américain. J’ai de la famille au Texas. Mes racines musicales sont surtout américaine­s. J’adore la chanson française et québécoise, mais je suis musicaleme­nt américain.»

Avec ses deux disques, loin de lui l’idée de faire un cours d’histoire. «Je voulais raconter la grande histoire à travers de petites histoires. Parce que je voulais montrer que la grande histoire est faite de petites histoires. Et surtout, elle est faite des petites gens que la grande histoire ignore trop souvent. Ma grand-mère fait partie de ces genslà: elle a connu la pauvreté, les difficulté­s de la crise. Mais quand elle évoquait cette période, elle parlait surtout de la générosité des gens, très peu des difficulté­s.»

HOMMAGE À SA GRAND-MÈRE

La grand-maman chérie du chanteur, si présente dans ses albums, n’est plus. «Grandma Hellman est décédée en 2010. Et je crois que ce n’est pas pour rien que le projet est né peu de temps après. Pour moi, d’une certaine manière, c’était un moyen de lui rendre hommage, admetil. Quand elle est décédée et qu’il a fallu vider son appartemen­t, j’ai ramassé plein de photos que j’ai mises dans des boîtes à chaussures. Et c’est làdedans que j’ai trouvé les photos de famille qu’on a mises dans le livret.»

OEUVRE CINÉMATOGR­APHIQUE

Thomas désirait que ça soit très «cinématogr­aphique» comme oeuvre. «Je voulais que les gens se fassent leurs propres images dans leur tête. J’ai été beaucoup influencé par le compositeu­r Ennio Morricone. J’ai réécouté les bandes sonores qu’il a faites pour des vieux westerns et je m’en suis inspiré.»

Ce deuxième chapitre de Rêves américains est également le dernier. Mais Thomas ne dit pas non à l’exploratio­n d’un autre thème. «J’ai beaucoup de chansons et de personnage­s que je n’ai pas pu y inclure. J’aurais pu faire un spectacle d’une durée de 12 heures!»

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