Safia Nolin: une lumière... dans le noir
Safia Nolin a vécu la flambée de sa carrière avec... rapidité. «Parfois, on n’est pas tout à fait prêt à vivre certaines choses... J’ai grandi vraiment vite. En trois ans, j’ai appris à être plus moi-même, peu
SAFIA NOLIN PRÉSENTE UN NOUVEL ALBUM INTITULÉ DANS LE NOIR, DONT ELLE A ÉCRIT LES PAROLES ET COMPOSÉ LES MUSIQUES. L’ARTISTE AMORCE AUSSI UNE TOURNÉE AU QUÉBEC, AVEC QUELQUES PASSAGES EN FRANCE. ET MALGRÉ SES TENTATIVES POUR ASSAINIR SON ENVIRONNEMENT INTERNET, ELLE RESTE LA CIBLE DE COMMENTAIRES MALVEILLANTS. ELLE DEMEURE POURTANT UNE JEUNE FEMME CHARMANTE ET ACCESSIBLE...
«Pour mes chansons, dit Safia Nolin, je m’inspire uniquement de ma vie. Je raconte comment je me sens, je n’invente rien. Ça signifie que tout ce qui se passe au fil des jours peut se retrouver dans une chanson. Mais j’écris lentement, et il m’est plus difficile d’écrire en ville ou quand je suis en tournée. Il me faut un endroit pour m’isoler.» L’artiste a heureusement pu bénéficier d’une résidence de création au Centre des arts de Banff, en Alberta.
DES ÉMOTIONS DOULOUREUSES
Safia aborde sans fard le déchirant amour non réciproque, le rapport ambigu avec sa propre image, la désolation du sentiment d’abandon et le culpabilisant syndrome de l’imposteur face à ses ambitions. Subir des émotions douloureuses, c’est ce qui s’est aussi produit lors de sa rupture avec son ex-amoureuse, la chanteuse Pomme (Claire Pommet), en février dernier. «Je ne suis pas différente des autres auteurs. Une rupture, ça influence la vie. C’est la chanson Lesbian
Break-up Song.» Sur son nouveau disque, son troisième, Safia la chante en duo avec La force (Ariel Engle, du collectif Broken Social Scene et du projet AroarA).
L’ambiance générale des 12 chansons reste une douce tristesse, plus une 13e, Bye, qui agit comme interlude. Safia a écrit qu’elle est «purement déprimante». La prochaine tournée permettra de les déployer, en plus des chansons de l’album précédent. «C’est un spectacle différent, avec des décors, des éclairages et une mise en scène», ajoute-t-elle. Safia sera accompagnée du guitariste Joseph Marchand et la tournée débutera le 18 octobre au Théâtre Outremont, à Montréal. Plus d’une trentaine de prestations suivront, sans compter les cinq spectacles qu’elle donnera en France.
PAS FACILE, LA POPULARITÉ!
importe que ce soit tout le temps différent.»
Comment vit-elle la popularité? «Ce n’est pas ce que je voulais. Moi, je voulais faire de la musique. Les deux ne vont pas très bien ensemble. En fait, ça dépend du genre de musique qu’on fait. Ça ne va pas avec la mienne, qui est introspective. Mais ce n’est ni un plus ni un moins. Je pense que c’est idéalisé. Ça peut être difficile quand tout le monde te regarde.»
Et Safia précise: «La popularité est arrivée grâce à l’ADISQ et ça m’a apporté plein de possibilités. Ça me flatte, mais je préfère quand quelqu’un me dit qu’il aime mon album plutôt que de m’avoir vue à la télévision.»
LES TROLLS
Au début de l’année, Safia a exprimé haut et fort son souhait internet: pouvoir émettre une opinion sur les réseaux sociaux sans être insultée ou attaquée sur son apparence. L’année précédente, elle avait subi, en plus, des épisodes d’homophobie.
Qu’en est-il des trolls, présentement? «Chaque fois que je dis une phrase, je reçois des commentaires haineux. L’autre jour, j’ai parlé d’acheter du linge neuf et les commentaires n’ont pas manqué. Je pense qu’il y a du monde qui me suit seulement pour me haïr et ça m’énerve. Quand on attaque mon physique, ça me gosse. Mais je commence à être habituée...»
«Parfois, on n’est pas tout à fait prêt à vivre certaines choses...»