Échos vedettes

Paul Piché: une réalité qui s’impose

TANDIS QU’IL PRÉSENTE SUR SCÈNE SON SPECTACLE 40 PRINTEMPS, PAUL PICHÉ FÊTAIT LE 5 SEPTEMBRE DERNIER SON 65e ANNIVERSAI­RE. DEUX CHOUETTES OCCASIONS POUR PRENDRE DES NOUVELLES DE NOTRE HOMME.

- — Paul Piché JEAN-FRANÇOIS BRASSARD

L’été dernier, Paul Piché a offert passableme­nt de spectacles. Peu de répit, donc, sauf lors d’une escale prolongée aux Îles-de-la-Madeleine. «C’est le seul temps de repos que j’ai pris. J’en ai profité pour m’offrir des petites vacances en famille.»

La famille, c’est sa femme, Isabel, leur fils, Félix, 5 ans, et sa fille, Lena, 10 ans, née d’une précédente union. «On y va pratiqueme­nt tous les ans. On y a des amis, les gens sont gentils et on aime y être. C’est tellement beau... C’est l’une des plus belles places que j’ai vue au monde! Ça déteint sur les gens; ils sont beaux, accueillan­ts et relax.»

Les Saguenéens aussi sont hospitalie­rs. Paul se souviendra longtemps de son séjour à Chicoutimi le 23 juin dernier. Rappelons que, durant le spectacle qu’il y présentait, il avait éprouvé un malaise qui l’avait conduit hors de la scène. Une heure plus tard, au soulagemen­t de tous, il revenait pour poursuivre sa prestation. Il commente cet événement. «C’est un problème d’oreille interne qui a mené à ce qu’on appelle un vertige positionne­l. Ça occasionne des pertes d’équilibre. J’avais déjà vécu ça en plongeant dans l’eau. Depuis Chicoutimi, j’ai continué à faire des shows, j’ai passé des tests plus approfondi­s, et tout va bien.» Paul ajoute que cette mésaventur­e lui a donné une grande leçon d’humilité. «Je me suis senti comme un serveur qui arrive avec les assiettes et les échappe devant les convives.»

Il consulte un spécialist­e et met toutes les chances de son côté. «Je dois me reposer dès que je le peux. J’ai tendance à abuser de l’énergie de mon corps.» UNE RÉALITÉ QUI S’IMPOSE

Paul a célébré ses 65 ans le 5 septembre dernier. Que signifie ce passage pour lui? Il marque une longue pause. «Il y a plein de gens qui m’en parlent. Sinon, je ne pense pas à ça. Je pense plus à ce qui s’en vient qu’à ce qui est passé. Vieillir m’énerve un peu, mais ce ne sont pas les chiffres qui comptent. Ce qui me dérange, c’est que les morceaux lâchent à mesure que j’avance. C’est une réalité qui s’impose lentement, mais sûrement. Sinon, ça va très bien.»

Vieillir, c’est nécessaire­ment faire le deuil de certaines choses. «C’est parfois frustrant, surtout quand on est quelqu’un de physique comme je le suis. J’aime marcher dans le bois, faire du vélo... Avoir des enfants à mon âge, soit ça te rajeunit, soit ça t’achève complèteme­nt. Ça dépend des journées. (rires)»

UNE DYNASTIE

Paul Piché, on le sait, n’est pas le plus prolifique de nos auteurs-compositeu­rs. Le voyage est paru en 1999 puis, 10 ans plus tard, Sur ce côté de la Terre était mis sur le marché. Dans le meilleur des cas, une autre décennie se sera écoulée avant qu’il ne propose du matériel original. Il en est presque gêné. «Je compte me remettre à l’écriture dès que j’aurai cessé de donner des spectacles. On a créé 40 printemps l’an dernier, et il y a eu tellement de demande qu’on a fait une tournée. On le présentera encore une dizaine de fois un peu partout d’ici la fin de l’année.» Il sera notamment à la salle Albert-Rousseau, à Québec, le 14 novembre, à la salle André-Mathieu, à Laval, le 5 décembre, et à la salle Léo-PaulTherri­en, à Drummondvi­lle, le 8 décembre.

Et aujourd’hui, qu’est-ce qui inspire l’homme? «Pas mal les mêmes choses qu’à 20 ans: l’amour, l’amitié et la solidarité. Mais j’ai nécessaire­ment un regard différent.»

Pendant ce temps, son plus grand, Léo, 36 ans, qui l’accompagne parfois à la batterie, fignole un album sous son propre nom. «Il a du super matériel! Ça fait un bout de temps qu’on compose ensemble, mais je ne sais pas si ces chansons seront sur le disque.»

Et les deux plus jeunes ne sont pas en reste! «Lena est toujours en train de composer. Même Félix chante et danse tout le temps! Tout le monde est dans la création. Je les laisse libres, mais on dirait qu’ils s’en vont naturellem­ent vers ça.» Il termine dans un éclat de rire. «Je pense que je suis en train de créer une dynastie!»

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Paul, Isabel et la mère de celle-ci, avec Félix et Lena.

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