UN CINÉASTE ET SES SCANDALES
Ses films ont fait scandale plus d’une fois. Dans La luna, en 1979, on était choqués de voir cette mère acheter de l’héroïne à son fils en manque. Comme si ce n’était pas suffisant, elle avait oublié la seringue et fiston tentait de s’ouvrir le bras avec une fourchette pour s’injecter sa dose. Le cinéaste italien Bernardo Bertolucci nous a quittés, à Rome, lundi dernier, le 26 novembre, à l’âge de 77 ans. Il avait un cancer. Il laisse derrière lui une oeuvre cinématographique imposante (1900, Le dernier empereur, Un thé au Sahara, Petit Bouddha, Innocents...).
Nul n’oubliera son Dernier tango à Paris. Dans ce film, sorti en 1972, la jeune Maria Schneider, 19 ans, donnait la réplique à un Marlon Brando à la fin de la quarantaine. Pour l’anecdote, l’acteur avait déjà dit au cinéaste que ce film avait ruiné sa carrière. Schneider, elle, a sombré dans la drogue après ce tournage.
Deux étrangers (Brando et la jeune Maria Schneider) qui visitent un appartement en même temps décident de s’y donner rendezvous pour baiser. On avait beau être en pleine période de libération sexuelle, plusieurs critiques ont dit qu’il s’agissait là d’un film de débauches pornographiques. Il a été classé X dans certains pays européens. La France l’a interdit aux mineurs et, en Italie, pays d’origine du réalisateur, les salles n’avaient pas le droit de le projeter. Durant un certain temps, Bertolucci a perdu ses droits civiques.
Dans l’une des scènes, Brando prenait Schneider de force, lui mettait du beurre dans le derrière et la sodomisait violemment. Le hic, c’est que Schneider n’était pas au courant qu’elle se ferait pénétrer de la sorte; seuls Bertolucci et Brando l’étaient. En 2013, le cinéaste aurait admis: «La scène du beurre est une idée que j’ai eue avec Brando le matin du tournage. Je ne voulais pas que Maria “joue” l’humiliation et la colère, je voulais qu’elle “ressente” l’humiliation et la colère.»
Non, nous n’oublierons jamais Bernardo Bertolucci, que ce soit pour son oeuvre ou... pour ses scandales!