Mario Jean et son 6e one man show

AVEC PLUS D’UN QUART DE SIÈCLE D’EXPÉRIENCE À SON ACTIF, MARIO JEAN N’A PLUS BESOIN DE PRÉSENTATION. AU FIL DE TOUTES CES ANNÉES, L’HUMORISTE A OFFERT CINQ ONE MAN SHOWS, ATTIRANT AU-DELÀ D’UN MILLION DE SPECTATEURS. ET VOILÀ QU’IL NOUS REVIENT AVEC UN SI

C’est dans un très agréable café littéraire situé dans Griffintown à Montréal — Chez l’éditeur, pour ne pas le nommer! — qu’on est allés causer avec Mario Jean de son sixième one man show intitulé Aller de l’avant. «J’ai choisi ce titre parce que c’est ce que je fais dans la vie. Ça représente un peu l’état d’esprit dans lequel je suis. Ça va bien, je suis heureux, mais je suis rendu à 52 ans et à mon sixième one man show. Qu’est-ce que je fais? Où est-ce que je m’en vais? Bien, je vais de l’avant, tout simplement. Je pense que le bonheur est vers l’avant.»

Heureux avec sa famille, il est en couple depuis 33 ans et a deux enfants, maintenant des adultes de 20 et 24 ans, qui vivent toujours sous le toit familial. Mario est aussi très satisfait de ce qu’il fait dans la vie. Il l’affirme sans hésiter que parmi les choses qui le rendent heureux, il y a ce grand plaisir relié à la scène. «Professionnellement, le top, pour moi, c’est de faire des shows. Me retrouver sur scène, peu importe la grandeur de la salle, faire mes gags et communiquer avec le public, je trouve ça extraordinaire. C’est ça qui me motive. Donc, écrire un nouveau spectacle, ça coulait de source.»

Être heureux pour Mario, c’est aussi de réaliser ses plus petits projets et rêves. «Par exemple, je ne rêve pas de grands voyages. Ça peut juste être une belle fin de semaine avec la famille. Mes fils ont leur vie, leurs études et leur emploi d’étudiant. Alors, quand on se retrouve les quatre pour un souper, c’est le plus grand des bonheurs!»

2 $ DU SACRE

Le spectacle Aller de l’avant est en gestation depuis un certain temps. L’humoriste aime particulièrement le travail de création d’un spectacle, mais pour celui-ci, il y a eu cependant une petite variante. «Ça m’a pris plus de discipline, peut-être. Il faut attendre l’inspiration, donc, c’est un travail un peu plus méthodique. Chaque jour, je me disais: «Tu as quatre pages blanches, il faut qu’elles soient remplies.» Ce

n’était pas tout bon, mais je les remplissais. Et, tout d’un coup... Hop! une chose mène à autre chose et ainsi de suite. Ce n’était pas toujours évident, mais il fallait que ce soit fait. En fin de compte, tu te ramasses avec beaucoup de papiers et, là-dedans, il y a quelque chose qui se dessine.»

Petite confidence à propos de son processus création: plusieurs des gags sont venus à l’humoriste dans un endroit un brin inusité... «Dans la douche! C’est ridicule, mais chaque fois que je prends ma douche, il y a un gag qui vient... et ce n’est pas juste des gags de douche! Ça fait longtemps que c’est comme ça. Je pense à mes textes, et il y a des punchs qui arrivent.»

Les sujets qui inspirent Mario sont variés. «Je parle du fait qu’il faut s’améliorer dans la vie. J’ai un numéro sur les sacres. J’en ai un autre sur l’intelligence, un sur la retraite, un sur la consommation et un sur mes garçons qui sont encore à la maison.» La partie du spectacle sur les sacres pourrait s’avérer payante, ou pas, pour une fondation. «Chaque fois que je vais sacrer dans le show, je vais mettre 2 $ dans un pot et je vais donner ça à la Fondation Mira à la fin de la tournée.»

SUJET DÉLICAT

Les fans de l’humoriste auront aussi l’occasion de l’entendre sur un sujet plus délicat. «Je vais parler de consentement sexuel.» Il abordera le sujet en parlant, entre autres, de la façon que certains jeunes hommes abordent les filles. «C’est ma blonde qui m’a donné l’idée de ce numéro. Je lui ai raconté qu’un jour, dans un groupe de gars, on a dû en reprendre un en lui disant qu’il était dans le champ avec ses propos. Elle m’a dit que nous, les gars, étions les mieux placés pour parler à d’autres gars sur le sujet. Donc, avec ce numéro sur le consentement sexuel, je parle directement aux gars.»

Après plus d’un quart de siècle à faire rire les Québécois, Mario a-t-il encore le trac? «Oui, il est encore là, mais c’est plus du désir de bien faire que du trac. C’est certain qu’à la première, ça va être énervant, mais je sais que je vais être prêt.» Et ses fans le sont probablement déjà aussi! L’humoriste signe tous les textes d’Aller de l’avant, mais n’exclut cependant pas de demander une seconde opinion pour certaines parties. Rien n’est encore arrêté. Il signe également la mise en scène de ce spectacle, dont les représentations de rodage reprennent le 11 janvier, à Saint-Marc-sur-Richelieu.