Mathieu Cyr, l’humoriste qui vit dans une commune

EN HUMOUR, MATHIEU CYR SE DÉCRIT COMME UN PARFAIT HYBRIDE ENTRE L’ANECDOTE ET LES ENJEUX SOCIAUX. S’IL LUI A FALLU ATTENDRE 12 ANS APRÈS SA SORTIE DE L’ÉCOLE NATIONALE DE L’HUMOUR POUR PRÉSENTER LE CHAÎNON MANQUANT, SON PREMIER ONE MAN SHOW, L’HUMORISTE DE 43 ANS A TOUT UN BAGAGE D’EXPÉRIENCES À RACONTER!

Diplômé de l’École nationale de l’humour en 2007, Mathieu Cyr a animé l’émission Slaque la cravate à Télétoon de 2012 à 2015. Par la suite, il a fait de la scène. «J’ai eu des offres pour faire un one man show. Je les ai refusées parce que je ne me sentais pas prêt.» En 2017, les gens de ComediHa! l’ont approché, et il était d’attaque pour présenter son premier spectacle solo: Le chaînon manquant. Un titre tout désigné pour lui, qui se considère comme le parfait humoriste hybride, donnant autant dans l’anecdote que dans l’humour social. «La deuxième raison de ce titre, c’est qu’à l’École de l’humour, il faut que tu trouves ton clown intérieur, et le mien était l’homme des cavernes à cause de mes grands bras de singe. Le chaînon manquant est né de ces deux idées.» Pour le mettre en scène, l’humoriste a fait appel à Luc Senay. «C’est un gars d’impro. Je ne voulais pas quelqu’un du milieu du théâtre. Je suis plus stand-up avec pied de micro et tabouret, et Luc a respecté ça.»

TDAH ASSUMÉ ET CONTRÔLÉ

Dans Le chaînon manquant, Mathieu Cyr aborde notamment son trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et sa douance. «Dès que j’ai eu mon premier enfant, je me suis médicamenté. Quand on a un gros déficit d’attention comme celui que j’ai, on a de la misère à avoir du recul pour voir où on est rendu dans la vie. Prendre des médicaments m’aide à “focusser” sur un ou deux ou trois objectifs... J’apprends plus vite, mais j’oublie tout! (rires) C’est pour ça que je parle de la douance dans mon show. Parce que c’est un handicap», dit-il. Quand il était jeune, ses parents ne savaient pas qu’il avait un TDAH. «J’ai fait six écoles au secondaire. Plus tard, j’ai brisé deux chars à mes parents. Je n’étais pas un enfant modèle. Ils ont fait du mieux qu’ils ont pu, mais ils n’avaient pas les ressources que j’ai présentement. En ayant cela, je vais pouvoir aider mes enfants.» Sa fille, Adrienne, a six ans et son fils, Georges-Henri, a trois ans.

VIVRE EN COMMUNE

L’école à la maison est un autre sujet dont il parle dans son spectacle. «Une des raisons pour lesquelles l’école est à la maison est que je veux voir mes enfants et qu’on passe du temps en famille. Je veux que mes enfants me suivent en tournée. J’emmène la famille avec moi, des fois. Je trouve ça cool qu’ils puissent me suivre, et ma blonde aussi. Une autre raison est que, pour moi, ç’a été très tough, l’école. Je n’ai pas été heureux. Si mes enfants ont la même condition mentale que moi, j’aime mieux qu’ils n’y aillent pas et que, s’ils veulent y aller, ce soit leur choix.»

Dans la maison bigénérationnelle dans laquelle il habite depuis quelques mois, il vit en commune avec son amoureuse, Geneviève, leurs deux enfants, une amie de sa femme et ses deux enfants. «C’est cool, parce que, vu qu’on fait l’école à la maison, on a quatre enfants au lieu de deux. On a deux petites filles qui ont le même âge et les deux autres ont trois ans et vont à la garderie. C’est ma blonde qui est arrivée avec l’idée de vivre en commune.» Ça fait 11 ans qu’ils sont ensemble et ils se sont mariés en 2010.

«Je suis content d’être encore avec elle. Je l’adore. Elle a sa maîtrise en psychologie, alors elle comprend mon cerveau.

(rires) Elle m’aide vraiment à me structurer!»

À PARIS

Du 14 au 16 février, il sera en spectacle au Point-Virgule, à Paris, dans le cadre de Carte Blanche à Comedi Ha!. «J’ai hâte de voir quelle va être la réception des Parisiens. J’ai un autre défi personnel: d’ici la fin de 2019, je veux faire un cinq minutes au Comedy Store à Los Angeles.» De plus, cet hiver, il remplace Pierre-Yves Lord à l’animation d’Infiltration à Z et est chroniqueur à Ça rentre au poste sur Énergie.