Échos vedettes

René Richard Cyr et la pièce ColoniséEs

- FRANCIS BOLDUC

PAULINE JULIEN ET GÉRALD GODIN ONT LEUR NOM BIEN EN ÉVIDENCE DANS L’HISTOIRE RÉCENTE DU QUÉBEC. LES VOILÀ MAINTENANT DEVENUS PERSONNAGE­S DE COLONISÉES,

UNE PIÈCE DE THÉÂTRE SIGNÉE PAR ANNICK LEFEBVRE ET PRÉSENTÉE AU CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI À COMPTER DU 22 JANVIER. RENÉ RICHARD CYR, QUI SIGNE LA MISE EN SCÈNE, NOUS PARLE DE CE SPECTACLE QUI FAIT UN SURVOL DU QUÉBEC DES CINQ DERNIÈRES DÉCENNIES.

C’est à une rencontre quasi pédagogiqu­e que nous convie René Richard Cyr avec le spectacle ColoniséEs, de l’autrice Annick Lefebvre (Ce samedi il pleuvait, J’accuse). Dans la documentat­ion fournie aux médias, on dit de la pièce: «C’est l’histoire qui se parle à elle-même, d’aujourd’hui et de demain. C’est aussi la parole d’un Québec actuel, inquiet, hésitant, mais résilient.» Le metteur en scène résume, lui, avec ces mots: «C’est un cours d’histoire du Québec accéléré.»

Ce cours d’histoire du Québec est offert au public à travers un personnage féminin. L’artiste raconte: «Elle s’appelle Le Québec. C’est une serveuse de Chez Baptiste.» Il a confié ce rôle à la comédienne Maude Demers-Rivard. Myriam Fournier, Macha Limonchik, Zoé TremblayBi­anco, Charles-Aubey Houde, Benoit McGinnis et Sébastien Rajotte donnent vie aux personnage­s de Pauline Julien et Gérald Godin à travers les époques. À propos de cette distributi­on dans laquelle on retrouve de nouveaux noms, le metteur en scène souligne: «Il y a des acteurs dans ce spectacle qui ont terminé leur formation au Conservato­ire, à l’École nationale ou à l’UQAM en mai dernier. C’était important pour moi que la jeunesse soit présente sur la scène. C’est le fun de faire se côtoyer des génération­s qui se regardent et qui se parlent.»

Bien qu’ils occupent une place centrale dans la pièce, ColoniséEs n’est pas une oeuvre sur le couple Julien-Godin. «Ce n’est pas une biographie de Pauline Julien et Gérald Godin. Ils servent à raconter l’histoire du Québec.» Revenant au propos de la pièce, le maître d’oeuvre fait un parallèle: «Parfois, il y a de mauvais professeur­s d’histoire et d’autres fois, des bons. Nous, on essaie d’être un bien bon professeur d’histoire parce que le texte est très emballant. Et c’est beau, cette pièce, parce que ça finit bien.»

BOUCLER LA BOUCLE

C’est grâce à Annick Lefebvre que René Richard Cyr s’est retrouvé dans le fauteuil de metteur en scène de ColoniséEs. «Il y a deux ou trois ans, elle a écrit J’accuse. Quand je suis allé voir le show, Annick était là et je lui ai sauté dessus. Je lui ai dit comment c’était bon et extraordin­aire. Quelque temps plus tard, elle m’a appelé pour me dire qu’elle avait écrit un texte qui parlait de différente­s génération­s. Elle avait envie de travailler avec un “vieux” metteur en scène. Donc, c’est moi, ça... J’ai 60 ans. Elle voulait se “colletaill­er” avec une autre expérience, un autre regard. J’avais 12 ans en 1970. Je me rappelle quand Pierre Laporte est mort. Ce beau projet est donc venu à moi à l’invitation d’Annick Lefebvre et du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui qui, d’ailleurs, fête ses 50 ans et dont j’ai été un temps le directeur artistique et codirecteu­r général. C’est comme si une belle boucle se bouclait.»

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