Échos vedettes

Les dessous d’Un zoo pas comme les autres

- MARIE-CLAUDE DOYLE

COUPLE DANS LA VIE, ÉMILIE FERLAND ET CLIFFORD MILLER ONT JUMELÉ LEUR PASSION ANIMALIÈRE POUR FONDER LE MILLER ZOO EN BEAUCE, DONT ON PEUT ADMIRER LES DIFFÉRENTE­S ESPÈCES DANS LE DOCURÉALIT­É UN ZOO PAS COMME LES AUTRES, À TVA. AU DÉPART, ILS N’AVAIENT PAS L’IDÉE D’EN FAIRE UN ZOO ET D’OUVRIR LEURS PORTES AU PUBLIC, MAIS UN VISITEUR À QUATRE PATTES A TOUT CHANGÉ DANS LEUR VIE...

Quand Clifford Miller a hérité de la terre de son grand-père en Beauce, il y a construit sa maison sans se douter qu’un jour, sa passion pour les animaux le mènerait à fonder un zoo avec sa compagne, Émilie Ferland. «On vient de la même région. Cliff a neuf ans de plus que moi. C’était l’ami de mon frère. Ça fait huit ans qu’on est en couple. Quand on s’est rencontrés, j’avais mon cheval en pension. Quand on a commencé à sortir ensemble et que c’est devenu plus sérieux, je lui ai dit que j’aimerais ça, pouvoir garder mon cheval avec moi et avoir ma petite fermette», raconte la jeune femme de 29 ans, qui possédait aussi un chien et des chats à ce moment-là. Ainsi, ils ont ajouté à leur ménagerie deux chèvres et des poules sans penser qu’ils en viendraien­t à ouvrir leurs portes au public.

DES SACRIFICES À FAIRE

L’aventure du zoo a réellement commencé en 2012, quand Clifford a trouvé un cerf de Virginie (chevreuil) orphelin et qu’Émilie et lui ont décidé de le garder pour le soigner. Il a fallu qu’ils obtiennent un permis de réhabilita­tion de la faune. «Quand on a eu le permis, on n’avait pas le droit d’accueillir du public, mais ça s’est parlé un peu qu’on faisait ça et il y avait plein de gens qui nous demandaien­t s’ils pouvaient venir voir nos animaux. On a été un an à juste accueillir des animaux sans que ça soit ouvert au public. On a décidé de l’ouvrir au monde parce qu’à un moment donné, on s’est dit qu’on allait se ruiner là-dedans. On trouvait qu’il y avait moyen de réussir à aller chercher des fonds pour continuer à fonctionne­r, à payer les frais de vétérinair­e, la nourriture... Ç’a pris à peu près sept ans pour en arriver où on est», explique Émilie.

À l’époque, ils cumulaient d’autres emplois pour arriver à joindre les deux bouts avec leur petit zoo en pleine expansion. Émilie avait un casse-croûte et était barmaid, alors que Clifford était ébéniste et travaillai­t dans un club de golf. Les premières années n’ont pas été faciles. Surtout les hivers, parce qu’ils n’accueillai­ent pas de visiteurs, mais qu’ils devaient continuer à entretenir le site et à s’occuper des animaux. Ils en avaient une cinquantai­ne à ce moment-là. «Quand j’ai vendu mon casse-croûte, j’ai fait mon cours de toilettage, donc je pouvais avoir les horaires que je voulais. L’été, je prenais des clients le matin ou le soir pour pouvoir travailler dans la journée au zoo. J’ai fait ça pendant presque trois ans», renchérit la propriétai­re.

Ça fait maintenant trois ans qu’ils se consacrent à temps plein au zoo, qui abrite 183 animaux de 65 espèces différente­s. Certains d’entre eux sont réhabilité­s en vue d’être relâchés dans la nature. Les propriétai­res peuvent compter sur un vétérinair­e, qui vient au besoin. L’hiver, les animaux sont à l’abri et le public peut venir les voir pendant les deux semaines du temps des fêtes. «On reproduit des habitats à l’intérieur. Il y a des cascades, des parcs, une serre tropicale où il y a des bananiers et des palmiers», précise Clifford.

PAS FROID AUX YEUX

Dans la série, on voit Clifford et Émilie jouer notamment avec des loups, des lynx et des ours. Ils ont subi des morsures, mais sans plus. «Ça n’est jamais arrivé qu’un animal nous attaque. Une fois, je suis arrivée pour donner le biberon à un des petits ours noirs, et, quand il a voulu le prendre, il a pogné mon bras et l’a serré fort en étant sûr qu’il tenait son biberon. Mon bras saignait beaucoup, mais tu n’en veux pas à l’animal pour ça. C’est sûr que j’ai passé du temps avec l’ours à trois pattes qu’on a, à le laisser m’approcher, à le récompense­r quand il venait me voir. Je n’ai pas fait ça en une journée. Quand on a un animal orphelin et qu’on l’élève comme son bébé, il y a un attachemen­t qui se fait et, quand ce n’est pas ça, il faut gagner sa confiance. Ça peut prendre un an ou six mois, comme ça peut cliquer tout de suite à la première semaine», de conclure Émilie.

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 ??  ?? Émilie en compagnie d’Athena, la louve grise.
Émilie en compagnie d’Athena, la louve grise.
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Clifford caresse la tigresse Sheira.

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