Échos vedettes

Un grand cru, deux Grandes Crues

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Y’a des matins où je me lève en me posant plein de questions, souvent inutiles ou inintéress­antes, mais ça peut servir d’exercice matinal pour bien préparer mon cerveau en début de journée. Des questions comme: Quel temps fait-il? Que dois-je faire aujourd’hui? Comment dois-je m’habiller? Ou encore: Comment se faitil que le duo Les Grandes Crues, composé de Marie-Lyne Joncas et Ève Côté, s’inspire d’une appellatio­n masculine, un grand cru, et que Les Grandes Gueules, un duo masculin formé de José Gaudet et de Mario Tessier, s’inspire d’une appellatio­n féminine? On dit «une grande gueule» et «un grand cru»... Peut-être que je me pose trop de questions pour rien, mais c’est mon genre de réflexion du matin. Si vous avez une explicatio­n à mes questionne­ments linguistiq­ues, n’hésitez pas à me les communique­r. Linguistes et profs de français, avouez que je vous donne là un bel exemple de sujet d’étude. Bref, des questions comme ça, j’en ai plein… À quel moment une tente devient-elle un abri ou un plancher, une surface? Bon! Ça devient ridicule! Je le sais, j’exagère, mais si on ne peut plus s’amuser, alors à quoi ça sert de jongler avec sa propre langue, si ce n’est pour en découvrir ses secrets?

En fait, toute cette introducti­on vise à vous parler du nouveau duo de l’heure: Les Grandes Crues. Deux filles en spectacle, on n’a pas vu ça depuis Dodo et Denise. Depuis longtemps, on est plutôt habitués à des duos masculins au Québec. Il fut un temps où seuls les hommes faisaient de l’humour en solo ou en duo: Ti-Zoune père, puis son fils Olivier Guimond, accompagné ensuite de Denis Drouin, Claude Blanchard et Léo Rivet, Ding et Dong, Dominic et Martin. Puis, maintenant, Les Grandes Crues, quatrièmes dans l’ordre génération­nel des femmes en humour, dont La Poune occupe la première position, Dominique Michel la seconde, suivie de Lise Dion, et maintenant, elles, qui ne font pas dans la dentelle. Si vous ne les connaissez pas déjà, j’aime mieux vous prévenir, c’est comme leur nom l’indique: cru à souhait. Le décor est planté dans un bar où deux filles, debout à une table, passent sans gêne leurs commentair­es. Un plateau idéal pour un 5 à 7 réussi. D’ailleurs, elles vous le diront elles-mêmes: «Un 5 à 7, c’est pas une plage horaire figée dans une journée. C’est plutôt un état d’esprit.» Moi, je les soupçonne tout de même d’être plus dans un état d’ébriété, même si leurs esprits sont dans tous leurs états.

Si vous aimez ça cru, je vous dirais qu’elles sont à l’humour ce que le tartare est à la gastronomi­e. Si vous ne me croyez pas, je vous invite à aller les voir sur scène. Elles annoncent de plus en plus de dates tellement le phénomène plaît. Un peu comme la plupart des duos comiques qui ont été formés à l’École nationale de l’humour, les deux filles sont de la cuvée des finissants 2014. Depuis, on ne parle que d’elles. Leur truc? Elles nous parlent de leurs recettes du bonheur avec désinvoltu­re, autour d’un verre de vin blanc. C’est comme si elles nous permettaie­nt de devenir un petit oiseau pour entendre ce qu’elles peuvent bien se dire dans un 5 à 7 près de chez vous. Les Grandes Crues, Ève Côté et Marie-Lyne Joncas... à prendre tout de même avec modération!

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