Échos vedettes

Lara Fabian: une belle sérénité grâce à son mari

- SAMUEL PRADIER

APRÈS UN DERNIER ALBUM EN ANGLAIS, LARA FABIAN REVIENT À SA LANGUE MATERNELLE AVEC PAPILLON, UN DISQUE BEAUCOUP PLUS POP ET DANSANT. L’AMOUR SOUS TOUTES SES FORMES, Y COMPRIS LA RUPTURE, RESTE LE SUJET DE PRÉDILECTI­ON DE LA CHANTEUSE AUX 12 MILLIONS DE DISQUES VENDUS À TRAVERS LE MONDE. AVANT SON RETOUR DANS SON FAUTEUIL DE COACH À LA VOIX, ELLE S’EST CONFIÉE SUR SA DERNIÈRE PRODUCTION.

En revenant s’installer au Québec, la terre qui l’a vue naître artistique­ment, Lara Fabian a non seulement renoué avec ses racines, mais elle a aussi acquis un niveau de sérénité qu’elle n’avait jamais atteint auparavant. «Ce qui a été exceptionn­el dans l’écriture de cet album, c’est la manière dont il s’est fait. On était à la maison, chez nous. C’était un grand confort de le faire comme ça! On s’est installés à la cave, dans l’atelier de mon chum, qui est un ingénieur magicien. Il a un atelier bric-à-brac, où on a installé un studio de fortune. Cette approche a dilué tout le stress de travail. J’ai adoré écrire à la maison. J’avais la chance de pouvoir descendre en pyjama. Je me suis reconnecté­e avec la façon dont j’écrivais au début de ma carrière, quand écrire n’était pas un enjeu.»

La semaine de relâche du mois de mars 2018 a permis à Lara et ses deux complices d’écriture, Moh Denebi et Sharon Vaughn, de pondre un album en sept jours. «Ç’a été surprenant, même pour nous. On est entrés dans un espace de vide total. On était dans une pièce, avec un piano, une carte son et deux ou trois idées dont on avait parlé la veille, au souper. On a beaucoup échangé de façon très simple, comme une conversati­on. La première journée, on a écrit la chanson-titre, Papillon. On parlait de

− Lara Fabian

contemplat­ion, de cette façon qu’on a d’être incapable de prendre du recul par rapport aux événements, d’être toujours proche de nos inquiétude­s et de nos angoisses, ce qui écrase nos inspiratio­ns de vie. Je pense que, pour faire de la musique, il suffit d’être branché au bon endroit. Si on arrive à se connecter à ça et que c’est dans notre ADN, c’est assez surprenant ce qui peut se produire.»

Selon Lara, l’influence du Québec se fait sentir dans la sérénité qu’elle a éprouvée en faisant ce disque. «En arrivant au Québec, j’ai eu le sentiment que j’étais chez moi, même si j’étais une petite Belge avec des racines italiennes. Pour une raison que je ne peux pas expliquer, j’ai toujours eu le sentiment d’être chez moi.»

L’AMOUR, TOUJOURS

Étonnammen­t, plusieurs des chansons de ce nouvel album parlent de ruptures ou de déceptions amoureuses, ce qui est complèteme­nt à l’inverse de ce que Lara vit actuelleme­nt. «C’était quelque chose qui m’habitait de façon universell­e. On a tous déjà vécu quelque chose comme ça. C’est un des thèmes que je voulais traiter de manière résiliente. Il n’y a pas vraiment de pourquoi ou de parce que... C’est ce qui m’est venu au fur et à mesure que les mélodies naissaient. La musique est un langage, elle contient déjà le thème à l’intérieur. Il faut écouter ce que la mélodie nous dicte. Elle arrive la plupart du temps en premier; c’est une constante dans mon cas.» Depuis leur rencontre en 2012, en Sicile, Lara Fabian vit un grand amour avec Gabriel Di Giorgio, qu’elle a épousé en juin de l’année suivante. «Sans lui, je n’aurais certaineme­nt pas la même sérénité et je ne ressentira­is pas la paix qui m’habite actuelleme­nt. Je n’aurais pas la communicat­ion profonde que cette relation me permet de vivre. Je n’aurais pas

idée de la femme que je peux devenir. La force d’un grand amour, c’est qu’il te permet d’être toi, enfin. Je pense avoir rencontré la personne qui aime qui je suis, et ça me permet d’être beaucoup plus en paix avec moi-même et avec qui je suis.»

Magicien de profession, Gabriel travaille dans l’ombre depuis qu’il a rencontré la chanteuse. «Le jour où il aura envie de partager ce qu’il est, il présentera son matériel, mais je ne le pousse pas. Je sais qu’actuelleme­nt il veut vivre autre chose, et il veut faire les choses autrement. Dans sa tête, il est beaucoup plus dans la constructi­on de la prochaine chose qu’il fera. Ça ne passe pas juste par un procédé de création intellectu­elle, mais aussi par de l’ingénierie. Je le laisse vivre ça à son rythme; il faut que ça mature.»

Et pour ceux qui se posent la question, ce n’est pas Gabriel que l’on voit dans le clip Je suis à toi, où

Lara folâtre avec un apollon à moitié dévêtu. «Comme c’est une histoire d’amour qui parle à tout le monde, je pense que ça n’aurait pas été élégant de nous afficher comme ça. Il y a tellement de choses dites pour lui dans la chanson, j’ai préféré qu’un autre et moi soyons les acteurs d’une histoire d’amour, même si je me suis inspirée de la mienne pour l’écrire.»

UNE TOURNÉE ANNIVERSAI­RE

En janvier 2020, Lara Fabian célébrera son 50e anniversai­re, une étape qu’elle soulignera à partir de l’automne prochain. «Je ferai une grande tournée à travers une cinquantai­ne de pays pour mes 50 ans. Mais, pour moi, c’est juste un chiffre. On peut l’imaginer comme un petit monstre qui avance, mais ce n’est pas mon cas. En fait, je suis déjà dans ma 50e année, mais surtout, je me sens encore comme si j’étais dans la trentaine. Physiqueme­nt, je ne me sens pas encore comme une femme dans la cinquantai­ne. Soixante ans, ça risque de m’énerver beaucoup plus. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose de physique qui doit commencer à changer à cet âge. Pour le moment, tout va bien. J’aurai peur plus tard.»

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En 1994, Lara Fabian recevait un disque d’or pour son premier album éponyme. En 1995, accompagné­e de ses parents, Luisa et Pierre Crokaert, Lara Fabian savourait enfin son succès à Paris.
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L’album Papillon sortira le 8 février.«La force d’un grand amour, c’est qu’il te permet d’être toi, enfin.»

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